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Tous les poisons sont dans ma nature.

19 morts et plus de 1700 personnes infectées par la bactérie tueuse d’une souche rare d’Escherichia Coli dans la région de Hambourg en Allemagne. Cette crise sanitaire d’une gravité extrême nous rappelle qu’en matière d’intoxication alimentaire, les risques avérés sont aujourd’hui comme hier presque toujours microbiologiques ou liés à des mycotoxines (cliquez sur les liens pour visiter le site de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire).

 

MMR, le MGRDF, Michel Adam et toutes les associations qui sont en lutte contre la présence de substances  chimiques dans nos assiettes seraient bien avisés de réévaluer à la lumière de cet évènement l’échelle des risques auxquels nous sommes confrontés.  

 

Je vous ai retranscrit pour aiguiser votre curiosité quelques lignes d’un passage du livre de Gil Rivière Wekstein consacré aux toxiques naturels. Vous verrez ainsi que l’on peut aborder la question du poison dans nos assiettes sous un tout autre angle que celui que les donneurs d’alerte utilisent pour nous faire peur et développer leur propre fond de commerce.

 

A l’heure où j’écris ces lignes, si l’on sait précisément l’identité de la bactérie tueuse, l’origine de la contamination reste inconnue. Il se confirme quand même que les fameux concombres espagnols, accusés imprudemment quand les premiers symptômes sont survenus, n’y sont certainement pour rien.

 

On commence en revanche à mesurer une nouvelle fois les dégâts de la diffusion à l’échelle planétaire de ce type d’accusation. Ce sont tous les fruits et légumes en provenance d’Espagne qui subissent la désaffection des consommateurs. Mais ce sont aussi les concombres, les salades et les tomates françaises qui sont pris de plein fouet dans la tourmente. Mon collègue Pierre Diot qui préside l’association des organisations de producteurs de tomates et de concombres me disait hier matin redouter avec effroi que la chute des prix combinée (et liée) à la baisse des ventes ne plongent dès la semaine qui commence les producteurs dans des difficultés économiques inextricables.   

 

Malgré la gravité de la contamination à Hambourg et quelle qu’en soit la cause, il suffirait pourtant, qu’aujourd’hui comme hier et comme demain, que chaque consommateur respecte et ait confiance dans les règles d’hygiène élémentaires à observer pour que ce tsunami sur le concombre, la tomate et la salade n’ait pas lieu. Cette bactérie, comme les autres, toute mortelle qu’elle soit ne résiste pas à l’eau du robinet ou à la cuisson.

 

Cette catastrophe va aussi avoir pour conséquence de mettre un peu de rationalité dans la distinction par trop artificielle  entre la production biologique et la production dite conventionnelle. Ces deux agricultures utilisent des produits phytosanitaires et ont les mêmes obligations en termes de sécurité sanitaire. Qu’il s’agisse de résidus, de microbiologie ou de mycotoxines, toute la chaine de production doit respecter les mêmes règles en matière d’utilisation d’intrants naturels ou issus de la chimie de synthèse, d’hygiène et de traçabilité. Les risques à maîtriser ont autant, si ce n’est plus, de causes naturelles que chimiques.  

 

Je vous conseille quand même évidemment de vous régaler sans crainte chaque jour avec tous les fruits et légumes du moment, bien lavés à l’eau du robinet, crus ou cuits, avec ou sans la peau. Il y a heureusement bien moins de risques de mourir en faisant confiance aux fruits et légumes que vous trouvez sur les étals ou à la ferme que de probabilité de gagner au loto. C’est peut-être aussi le moment de regarder la mention du pays d’origine sur l’étiquette pour privilégier la France au regard des normes draconiennes qui y sont appliquées.

 

La dernière boutade à la mode qui est parait-il de se souhaiter « bonne chance » plutôt que « bon appétit » n’aura alors pas d’autre intérêt que de permettre de s’approprier la part de l’autre.

 

J’espère que comme moi, ce soir, vous aurez tomate, concombre et salade au menu.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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I
<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=g7b4Pfht-ao&feature=share<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Plus de 30 000 médecins ont participé au 47ème congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) qui se termine ce mardi à Chicago. A<br /> McCormick Place, le centre de congrès le plus vaste d’Amérique du Nord (24 hectares de salles de conférences…) il a bien sûr été question des dernières découvertes thérapeutiques, mais pas seulement.L’accent a beaucoup été mis sur la<br /> prévention, et sur le rôle des patients.<br /> <br /> <br /> Le tabagisme est certes un facteur de risque reconnu de cancer du sein. Ce n’est pas une nouveauté. En revanche<br /> explique le Pr Jean-François Morère, cancérologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny, un travail réalisé à l’Université de Pittsburgh « nous apprend que chez des femmes prédisposées, le<br /> tabagisme augmenterait le risque de cancer du sein dans des proportions jusque-là ignorées et insoupçonnées ». Ces femmes à haut risque de cancer du sein sont principalement, des<br /> patientes de plus de 60 ans avec des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein.<br /> <br /> <br /> Plus de 13 300 femmes – relevant de cette catégorie, ont été suivies durant plusieurs années. D’une manière générale, le risque de cancer s’est trouvé augmenté de 34% chez celles qui avaient 15<br /> ans ou plus de tabagisme. Et de 59% chez celles qui fumaient depuis plus de 35 ans. Voilà pour la mauvaise nouvelle.<br /> <br /> <br /> La bonne nouvelle, c’est que ce travail confirme « les bienfaits d’une activité physique quotidienne d’au moins 30 minutes, d’une alimentation riche en fruits et légumes et l’importance<br /> d’un bon contrôle pondéral  », poursuit le Pr Morère. Les auteurs ont également constaté que la consommation modérée d’alcool (environ un verre par jour) n’augmentait pas le risque de<br /> cancer du sein. Elle aurait même plutôt tendance à le diminuer légèrement !<br /> <br /> <br /> A l’instar de l’ANSES qui le soulignait récemment, les auteurs rappellent qu’un « tiers des<br /> cancers pourrait être évité dans les pays industrialisés grâce à une modification de nos habitudes de vie. C’est-à-dire une alimentation équilibrée et diversifiée". Et sans tabac !<br /> <br /> <br /> Source : de notre envoyé spécial au 47ème congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), Chicago, 3-7 juin 2011 - http://www.destinationsante.com/Cancer-du-sein-le-tabac-encore-et-toujours.html<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Surtout que cette bactérie est une bactérie de "saleté" et en aucun cas cette affaire n'a de relation avec les produits chimiques. Il semblerait ici que la chaîne sanitaire n'ait pas été<br /> respectée, d'autant plus que la chaleur favorise l'éclosion! Cela peut tout à fait se produire en achetant au petit producteur du coin, si celui -ci ne respecte pas très bien le<br /> conditionnement et la chaîne sanitaire.<br /> <br /> <br /> <br />
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