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Sécheresse: agir plutôt que gémir

Sécheresse : agir plutôt que gémir.

Lactualité liée à la sécheresse déclenche une foultitude de tribunes dacteurs d’horizons divers qui semblent prendre conscience dune situation que les arboriculteurs gèrent au quotidien depuis toujours.

 

Plus les prises de position sont douteuses et plus elles trouvent un écho médiatique. Ici, cest une chercheuse en hydrogéologie du CNRS qui brandit la situation catastrophique de la mer dAral pour discréditer le stockage de l’eau. Comme si lagriculture française avait le moindre point commun avec la monoculture de coton qui a spolié leau de lAmou Daria et de la Syr Daria ! Comparaison nest toujours pas raison.

, cest un chercheur en science politique de lInrae qui prône une réflexion démocratique sur le partage de leau. Comme si les comités de bassin, « parlements de leau » à la française, ne remplissaient déjà pas ce rôle.

Enfin, cest un collègue éleveur, porte-parole national dun syndicat agricole, qui appelle à transformer le modèle agricole. Mais son discours est disqualifié par son soutien actif à la destruction des réserves deau des Deux Sèvres.

Ces positions dogmatiques et attentistes qui n’apportent pas la moindre solution viennent en creux nous stigmatiser comme si nous regardions les bras croisés les canons à eau vider cupidement les réserves et les cours deau.

 

Cest mal connaître la réalité de nos pratiques agronomiques. Nous navons pas attendu que le climat évolue pour nous prémunir de ses aléas constants. Si aujourdhui la quasi-totalité de nos vergers sont irrigués, ce nest pas par pur goût du lucre. Entrepreneurs du vivant, nous savons que leau, cest la vie, et que nos fruits sont constitués à 85 % deau. Pour quils respirent, donnent de belles et saines récoltes et captent du carbone, il faut donner à boire à nos arbres.

Leau est un bien commun et précieux que nous gérons à l’économie grâce à des techniques de précision. Sondes dans le sol, goutte à goutte ou micro-aspersion, enherbement et mulch pour conserver lhumidité sont incontournables dans nos Vergers Ecoresponsables. Et nous travaillons en totale transparence : tout un chacun peut venir par lui-même constater ces pratiques à loccasion de lopération « Vergers ouverts » qui commence fin août.

 

Il semble dailleurs important de battre en brèche la petite musique que tous ces pourfendeurs de l’irrigation jouent sans vergogne et qui voudraient faire croire que certaines activités, dont lagriculture, captent leau au détriment de tous. Or, quelles que soient les cultures, toute leau prélevée au milieu lui est rendu, majoritairement par l’évapotranspiration, mais aussi par linfiltration dans les sols qui approvisionne les nappes, le ruissellement qui alimente les cours deau, mais également les produits agricoles qui finissent de façon certaine dans nos estomacs et donc notre réseau dassainissement…

A linverse de lor, leau ne se thésaurise pas, elle circule dans un cycle ininterrompu d’échanges. Aux côtés des réseaux d’eau potable, l’agriculteur est aussi un porteur d’eau vers nos organismes à nourrir. 

Tous les climatologues saccordent sur une modification sensible du régime des précipitations. Nous aurons en France demain autant deau qui tombera du ciel, mais pas forcément au moment où la faune et la flore en ont le plus besoin. Sans compter des crues annoncées qui seront toujours plus destructrices pour les milieux. Il faudrait donc « changer de modèle » tout en regardant leau couler et parfois tout détruire. 

Bien évidemment, la recherche doit continuer à être soutenue pour que demain les dispositifs dirrigation soient toujours plus économes en eau et énergie. Naturellement, les diverses technologies de sélection génétique doivent être financées pour disposer demain darbres plus résistants au manque deau et aux différents ravageurs. Mais nous le savons, malgré la grande confiance que nous avons dans nos chercheurs, ces derniers ne nous donnent pas d’échéance pour de nouvelles ruptures avant 15 ans sur ces sujets. S’il est indispensable de poursuive en ce sens attendre serait irresponsable.

 

Alors ayons le courage et le bon sens de stocker l’eau quand elle est en excès pour pouvoir la réutiliser pendant les périodes de disette pour les productions agricoles.

Ces réserves à construire immédiatement doivent pouvoir répondre également au soutien d’étiage pour ne plus voir les cours deau à sec, véritable destruction de la biodiversité, ou bien encore, actualité cruelle, permettre de lutter contre les incendies. Seule une décision politique courageuse et dampleur, à linstar de celle prise récemment par le gouvernement français pour faciliter le développement des énergies renouvelables, permettra de franchir rapidement cette première étape cruciale et engager enfin notre pays sur la voie des solutions à la sécheresse. 

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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J
Merci Daniel, toujours empreint de vérités justes … avoir le courage et le savoir faire pour contre carrer les idées de minorités …des villes … qui ont perdu tout sens de la nature telle qu’elle est et du savoir faire paysans et de leur savoir vivre avec la nature ,telle qu’elle l’impose ….<br /> Un grand bravo aux agriculteurs , sans qui la terre serai devenue un monde de MAD Max avant l’heure : avis aux amateurs qui ne connaissent rien à la nature … sauf depuis leurs près -carrés intra-murros baignes d’idéologies personnelles et inadaptées à la nature ..!.!!!!
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