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Pommes et poires en temps de guerre, de sécheresse, de canicule et de quelques autres tourments.

Même avec une nature clémente, les poires du verger français ne peuvent satisfaire que la moitié de la consommation nationale. Alors reprendre de la part de marché à nos concurrents est redevenu un objectif motivant et légitime.

En revanche, même quand les éléments sont contre nous, les pommes de nos belles régions suffisent à achalander les étals du pays toute l’année. A contre saison, les pommes en provenance de l’hémisphère sud se font moins nombreuses et permettent juste la jonction pour certaines variétés dont la conservation a ses limites. Viennent quand même se glisser à l’automne et dans l’hiver quelques fruits de nos voisins espagnols, italiens ou belges. Et depuis peu, c’est de Pologne qu’arrivent des quantités significatives de Golden, de Galas ou de Jonagold à très bas prix. Ce que ne peuvent qu’ignorer les consommateurs, tant au sein des grossistes et des détaillants, certains indélicats s’ingénient à en gommer négligemment l’origine.

Bien que l’affichage en rayon du pays de production pour les fruits et légumes frais soit une obligation stricte en France et dans toute l’Europe, les agents de la répression des fraudes ne sont vraiment très actifs, et avec quelle rigueur, que dans les hangars, les magasins et les marchés où la loi s’applique encore. Ailleurs, et cet ailleurs est de plus en plus vaste, leur type de képi est devenu lui aussi totalement indésirable.

Pour les jus et les compotes, les fabricants apposent le drapeau français sur les emballages un peu plus rarement depuis l’automne 2021. Cela leur est pourtant autorisé quand l’origine des fruits est exclusivement nationale et tracée. Mais on constate plutôt que les coupelles, gourdes, bouteilles ou briques contenant des compotes et des jus issus de fruits aux origines multiples et identifiées UE (Union Européenne) regagnent malheureusement du linéaire en ces temps d’inflation et sous la pression redoutable des distributeurs à la recherche des prix les plus bas.

La France n’est plus depuis le début des années 2000 le premier pays exportateur du monde. Pour autant le volume de fruits récolté nécessite toujours une présence active de nos pommes sur les marchés importateurs de la planète. Mais la concurrence est très vive et seule une offre différente permet d’obtenir un prix qui permette de couvrir plus que les charges.

Le verger de pomme en France est donc très sensible aux évolutions de la production et des marchés en Europe et partout ailleurs dans le monde. C’est pourquoi nous participons toujours très activement aux côtés des 21 autres pays membres aux travaux de l’association WAPA ( World Apple and Pear Association).

Le grand rendez-vous de l’année a lieu au début du mois d’aout. Il s’agit du congrès Prognosfruit pour les prévisions de récolte des pommes et des poires de l’hémisphère nord. Il se tient sous l’égide du Copa Cogeca qui regroupe les organisations syndicales et coopératives d’Europe. La collecte des données est confiée à WAPA, véritable cheville ouvrière de l’évènement aux côtés de la puissance invitante. Et pour être complet, WAPA bénéficie du travail des équipes et du savoir-faire de Freshfel Europe, association basée à Bruxelles dirigée de main de maître par Philippe Binard.

La semaine dernière, le Prognosfruit se tenait à Belgrade. La décision de tenir ce congrès en Serbie a été prise en 2019 à la suite de l’adhésion à WAPA de l’association représentative des producteurs Serbia does apples. 

Au regard de la forte progression des plantations dans les pays qui composaient l’ancienne URSS, il apparaissait très opportun de sortir une nouvelle fois de l’Union Européenne pour aller à la rencontre de ces deux millions de tonnes de pommes supplémentaires apparues dans notre environnement proche et dont une partie entre en compétition directe sur nos marchés au moyen orient mais aussi maintenant au sein de l’Union Européenne.

Prévu pour aout 2020, cette grande réunion n’a pu se tenir physiquement que cette année en raison des restrictions liées au covid-19. Après deux rendez-vous en visio-conférence, l’envie était forte de se retrouver pour de multiples échanges libres entre participants avec en plus la convivialité et la découverte d’autres lieux, d’autres paysages.

Deux fois repoussé et c’est la guerre monstrueuse de la Russie en Ukraine qui vient s’ajouter à une situation qui était déjà très compliquée à l’est au menu de ce Prognosfruit en Serbie, au plus près des enjeux de la région pour l’arboriculture.

C’est la quatrième fois depuis 47 ans que le congrès se tient dans un pays en dehors de l’Union Européenne. En 1999, c’était à Lucerne en parfaite neutralité Suisse. En revanche en 2010 à Kiev, les tiraillements entre pro-russes d’un côté et pro-européens de l’autre étaient à l’œuvre. Viktor Lanoukovytch, très pro-russe, venait d’ailleurs d’être élu à la présidence de l’Ukraine dont il sera chassé en 2014 après avoir suspendu l’accord d’association avec l’union européenne.

En 2014, nous étions à Istamboul en Turquie. Et le 6 aout, pile poil le jour du congrès, la Russie annonçait son embargo qui incluait les pommes et les poires. S’amorçait alors une désorganisation brutale des marchés ainsi qu’une période qui dure encore de trafics et de corruptions à grande échelle. On ne se passe pas comme ça du jour au lendemain de plus d’un million de tonnes de pommes en provenance principalement de Pologne et de quelques autres pays européens.

Huit ans plus tard, il était donc judicieux d’évaluer de plus près la situation du verger dans cette vaste zone instable du monde.

Il se trouve qu’après le Prognosfruit de début aout 2019 qui s’était tenu à Alden-Biesen en Belgique j’avais décidé de me rendre les 14 et 15 aout suivants à Dnipro dans le sud de l’Ukraine pour la 9ème conférence consacrée à la pomme dans ce pays.

L’embargo russe de 2014 avait mis en lumière gravement le développement gigantesque du verger de pommiers en Pologne depuis le début des années 2000. Pour accompagner l’entrée de ce pays dans l’Union Européenne, certains secteurs d’activité comme l’arboriculture se sont vus dotés de subventions considérables. C’est ainsi que de nouvelles plantations et des stations fruitières ultra modernes sont sorties de terre un peu partout là où il n’y avait que des abris vétustes au milieu de vergers fatigués, peu productifs et de variétés inadaptées au marché européen.

Compte tenu des compléments d’aides nationales, le taux de couverture des investissements par les subventions, avec un peu de ruse et de surfacturation, atteignait couramment 100%. C’est ainsi que le plein potentiel de production de la Pologne dépasse aujourd’hui les 5 millions de tonnes. Ce qui en fait le deuxième pays producteur du monde après la Chine (44 Mt) et devant les Etats Unis (4.9 Mt). Mais avec 37 millions d’habitants contre 330 au USA, on comprend l’enjeu considérable de l’exportation pour la Pologne ainsi que la transformation nécessaire de la majeure partie des fruits en jus concentrés, mais à très bas prix.

La Russie a importé jusqu'à près d'un million de tonnes de Pologne alors que la production était moindre. Avec l’embargo de 2014, très poreux au début mais assez strict aujourd’hui, la catastrophe est criante. Il a été confirmé à Belgrade que nombre de producteurs ont délaissé cette année une partie de leur verger, faute de moyens pour les entretenir, et qu’il est très probable, compte tenu de la campagne difficile qui s’annonce, que ces vergers ne produiront plus l’an prochain. Impossible d’évaluer la proportion que cela peut représenter, mais c’est sans doute significatif. Malgré la résistance impressionnante des producteurs, la sanction économique tombe tôt ou tard.

Tout cela rétroactivement interroge sur l’aveuglement des politiques publiques qui par trop de subventions pervertissent les comportements économiques. Alors que la Pologne avait la main d’œuvre au début des années 2000 parmi les moins chères d’Europe en même temps que très adaptée à l’arboriculture et au travail des fruits, avec un marché unique de 25 pays en 2004 qui s’ouvrait à elle, fallait-il ajouter à cet énorme avantage compétitif autant de subventions ?

Dès de le début de la conférence à Dnipro, j’ai compris que je n’étais pas venu pour rien. En effet, Andriy Yarmak, un Ukrainien en poste à la FAO à Rome en tant qu’économiste au centre d’investissement, premier intervenant de la journée, expliquait à ses compatriotes qu’ils avaient la situation idéale pour produire les magnifiques pommes que les marchés du monde entier attendaient. La situation des producteurs en Pologne était déjà plus que délicate et les prix obtenus très faibles, mais Andriy leur rappelait que comparaison n’est pas raison et que les pommes polonaises ne jouaient pas dans la même catégorie tant leurs variétés et la qualité n’étaient pas celles attendue par les marchés. Tout ça n’était pas totalement faux mais quand même très abusif quant à l’avenir brillant qu’il leur promettait. Et ce qui m’agaçait le plus, c’était de voir parmi les sponsors de ces messages la Banque mondiale et l’Union Européenne.

Après la Pologne, j’étais face à un bis repetita hors UE et en Ukraine avec un peu les mêmes acteurs visionnaires.

Pour en savoir plus sur ce que j’avais rapporté de Dnipro, une petite délégation conduite par Philippe Binard avec Alessandro Dalpiaz (Italie), Luc Vanoirbeek (Belgique) et moi-même s’est rendue à Rome le 31 octobre 2019 pour échanger avec Andriy Yarmak sur le contenu précis de sa mission et sur les moyens financiers dont il disposait pour accompagner le développement préconisé en Ukraine et ailleurs. Notre collègue Polonais, Dominique Wozniak n’avait pas pu se libérer pour être avec nous, ce qui était bien dommage. Nous ne sommes pas repartis très rassurés quand même sur la pertinence des analyses d’Andriy et donc sur la politique de développement soutenue à partir de son leadership sur la zone. Il semblait malheureusement que les financeurs des projets lui fassent assez confiance.

Mon très court séjour à Dnipro m’avait aussi permis après une visite d’un grand verger le matin de mieux appréhender les relations entre Russie et Ukraine. Ce qui n’aurait pas été possible sans les explications d’une guide, Kseniya, qui m’a tout de suite emmené à un musée et un site dédié à la guerre du Donbass. Ce conflit commencé en 2014 se situait à 200 kilomètres à l’est de Dnipro et manifestement ici la Russie était clairement dénoncée comme étant la responsable unique de la guerre. La volonté séparatiste d’une partie de la population du Donbass ne pouvait avoir été à l’origine du soulèvement sans une initiative et un soutien russe. C’est à tout le moins ce que ce musée s’ingéniait à démontrer et les arguments présentés étaient pour moi convaincants. Volodymyr Zelenski venait d’être élu et était encore regardé comme un politique assez curieux parce que plus connu comme humoriste et amuseur que comme chef d’Etat.  La suite prouva qu’il pouvait ne pas être que drôle.

Continuons sur les coïncidences de dates. Cette année encore, l’assemblée générale de WAPA qui se tient traditionnellement lors du Fruit Logistica à Berlin en février n’a pas pu avoir lieu. C’est donc le jeudi 24 février, en visio-conférence que les membres ont été réunis pour à la fois entendre les prévisions de récolte de l’hémisphère sud, l’état du déroulement de la campagne en cours dans l’hémisphère nord et en plus le formalisme habituel.

Le matin même la Russie annonçait qu’elle envahissait la totalité de l’Ukraine et plus seulement le Donbass comme on avait pu le croire le lundi de cette même semaine.

Gros mal à l’aise lors de cette réunion puisqu’un représentant de la Russie était présent pour très bien parler de la production et du marché de la pomme dans son pays alors que l’on ne pouvait que déplorer l’absence d’un représentant ukrainien.

Au fil des années WAPA a élargi le nombre de ses membres et représente de mieux en mieux le verger mondial de pommes et de poires. En 2016, c’est la Chine qui nous a rejoint. Au prix quand même d’une petite entorse à notre règlement. En effet les membres doivent être des organisations de producteurs. Pour la Chine cette organisation n’existe pas. C’est à la Chambre de commerce et d’industrie de Pékin que j’avais rencontré la petite équipe qui travaillait sur les prévisions de récolte pour les pommes et les poires. Compte tenu de l’énorme intérêt pour nous tous d’avoir des informations les plus fiables possibles en provenance de l’empire du milieu, la candidature de la CCFNA a été retenue. Et c’est Paul Lu que nous avons pu entendre à Belgrade (par visio) nous annoncer une très petite récolte cette année en pommes. 20 % de moins qu’une année normale. Ce qui représente tout de même 8 millions de tonnes, soit les deux tiers de la production européenne.

Ukraine, Moldavie, Croatie, Serbie et Russie sont donc aussi membres de l’association. Ils communiquent leurs prévisions et quelques autres informations utiles. L’Inde dont la production tend à se développer et qui importe beaucoup, sans être adhérente, participe plus activement aux échanges. C’est aussi le cas de la Turquie, plus irrégulière dans la communication et dont les statistiques interrogent encore.

Avec un tel réseau on comprend l’intérêt de la consolidation des données qu’il est possible d’opérer. Belgrade en cela a été un bon cru.

De la multitude de chiffres qui ont été produits, les éléments les plus saillants de la campagne passée et des prévisions pour la prochaine sont les suivants.

Pour ce qui concerne la saison de commercialisation 2021 2022, tous les pays ont fait le constat d’une baisse de la consommation amorcée dès l’automne après 18 mois de crise covid 19 où elle était bien plus soutenue. Des pommes de la récolte précédente sont encore en stock, ce qui est habituel pour une variété comme golden mais plus prononcé cet été. En revanche près de 100.000 tonnes de pommes ne viendront pas de l’hémisphère sud cette campagne. En raison d’un coût de fret maritime très élevé et d’une moindre disponibilité de containers.

La concurrence sur les marchés des pays importateurs a été très vive. Et un pays très gros acheteur de pommes comme l’Egypte a mis en place l’obligation de lettres de crédit, ce qui a diminué drastiquement les volumes importés. Un peu comme cela est arrivé avec l’Algérie en 2016, l’Egypte a fait le choix de garder ses devises pour avoir les moyens d’acheter des céréales considérées comme plus essentielles et dont le prix a grimpé très nettement avec la guerre en Ukraine.   

La récolte à venir n’est annoncée que de 2% supérieure à celle de l’an passé eu UE. La Pologne s’attend à un pourcentage de près de 70% de fruits qui seront destiné à la transformation en jus concentré. Ceci compte tenu de vergers qui n’ont pas pu recevoir tous les soins nécessaires, faute de motivation et de moyens. Espagne et Portugal, ont une nouvelle fois été touchés par le gel et prévoient une petite récolte.

En revanche toutes ces prévisions sont dépendantes de la sécheresse en cours ainsi que des hautes températures. Plus tard reviendra la pluie et les températures douces et plus les prévisions devront être revues à la baisse, en quantité et en qualité, sauf pour le sucre qui promet de battre des records.

Du côté des coûts de production, tous les participants ont été unanimes pour s’effrayer de la hausse brutale et très forte des intrants, des combustibles, carburants, électricité, emballages bois et carton, et les transports. Pour la France et la Belgique vient s’y ajouter la main d’œuvre, puisque le salaire minimum est indexé sur l’inflation. A noter aussi les hausses et les délais de disponibilité qui s’allongent pour les matériels nécessaires à l’exercice du métier.

Même si cette inflation avait commencé dès la fin de 2021, la déflagration a eu lieu à partir du 24 février de cette année avec la tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie.

C’est donc de ce côté-là de la planète que tous les yeux étaient tournés à Belgrade. La Serbie et la Moldavie inquiètes de leur accès au marché russe. La Pologne espérant encore un passage vers la Biélorussie pour en douce atteindre aussi le marché russe.

Mais tous nos petits malheurs ont paru bien minimes comparativement à la situation en Ukraine décrite par Aleksandra Manko lorsqu’à son tour elle est montée à la tribune. Aleksandra appartient à l’organisation Fruit Inform, organisatrice de la conférence de Dnipro, « Apple Biseness in Ukraine », dont j’ai parlé plus haut. Elle habite Dnipro. Après s’être éloignée de sa ville quelques semaines au début de la guerre, elle y est de retour. Les alertes à la bombe et la descente aux abris rythment ses journées. Pour venir jusqu’à Belgrade elle a du faire vingt heures de bus jusqu’à Varsovie et prendre ensuite un vol pour la capitale Serbe. Trois jours pour atteindre le magnifique Hotel Hyatt Regency où se tenait le congrès. Elle a dit que c’est un honneur pour elle d’avoir été invitée pour représenter l’Ukraine.

Très jeune, frêle et digne, elle a déroulé ses diapositives. L’Ukraine est parmi les pays dont la croissance de l’exportation de pommes est très rapide. Le verger baisse en superficie mais augmente en production grâce au renouvellement des plantations et des variétés. Baisse de la demande sur le marché intérieur, trop peu encore d’exportation et le chevauchement entre saisons augmente. Tout cela s’accompagne d’une baisse de prix campagne après campagne. Pour autant Aleksandra appuie à nouveau sur le point positif que constitue la multiplication par 2.5 des quantités exportées depuis cinq ans. La dépendance au marché russe a été réduite, même avant la guerre et plus de pommes sont expédiées vers le moyen orient et l’UE.

Pour autant rappelle t’elle, la campagne 2021 2022 n’était pas très bien partie avec des prix encore plus bas. La compétition sur les marchés du moyen orient et d’Asie était plus vive encore. Disponibilités et prix extrêmement élevés pour les containers étaient déjà la règle quand est venue l’invasion russe de l’Ukraine. S’en est suivi le blocage des ports, la destruction des infrastructures comme des villes malgré la population civile. Dépôts de fuel détruits, supermarchés brûlés par l’armée russe, des millions de consommateurs qui quittent leur maison et autant de personnes qui perdent leur entreprise ou leur emploi. Avec les ports bloqués, les exportateurs ont du chercher d’autres routes pour accéder à leur marché.

La liste des impacts de la guerre sur la production et l’expédition des pommes exposée n’est pas exhaustive.

Malgré cette folie, Aleksandra annonce que la récolte à venir qui est encore sur les arbres ne sera diminuée que de 10% par rapport à l’année passée en raison de la perte des vergers qui se trouvent dans les territoires occupés. Pour autant, malgré de bonnes conditions climatiques, le manque de soins et de protection contre les maladies et ravageurs apportés aux arbres conduit à de plus petits calibres et de sévères problèmes qualitatifs.

La forte dévaluation de la monnaie ukrainienne a eu pour conséquence l’augmentation du coût des intrants. Mais c’est aussi l’importation de ces fournitures qui n’a pas pu se faire en mars. Et pour couronner le tout, les travailleurs manquent. Beaucoup sont partis à la guerre et d’autres fui le pays.

Voilà une description de la situation en Ukraine qui a rendu muette l’assemblée. Aleksandra a été longuement applaudie. Que pouvait-on faire d’autre. Andriy Yarmak qui intervenait lui aussi sur la production des pays de la zone autour du Kazakhstan, premier soutien d’Aleksandra, me faisait remarquer qu’elle a difficilement retenu ses larmes.

Andriy qui m’avait beaucoup inquiété en 2019 à Dnipro, puis à Rome, m’a cette fois-ci paru bien plus pertinent et sympathique. D’abord parce que les positions très anti-russes qu’il a prises dès le début du conflit font qu’il a été menacé de licenciement par la direction de la FAO. Il a ainsi changé l’intitulé sur les réseaux sociaux de la FAO à laquelle il appartient qui est devenue “Unspecified Organisation (UO) without any official opinion on the war in Ukraine”.

Je l’ai interrogé sur cette situation, lui demandant si le fait que le directeur de la FAO soit chinois y était pour quelque chose. Il m’a fait remarquer que le Directeur était chinois et le directeur adjoint russe. Que dans ces organisations, les représentants des pays totalitaires restent sous la coupe politique de leur patrie d’origine. Qu’ils pouvaient bien le licencier et qu’il les avait prévenus qu’il les emmènerait alors nécessairement devant un tribunal. Pour l’instant il appartient toujours à cette organisation de nations unies et garde son entière liberté de parole dont il use sans limites.

Ce qui se passe à l’est est extrêmement douloureux et impossible à justifier. Malgré ce contexte il faut préparer notre récolte nationale et créer les conditions d’une mise en marché réussie. Les défis français à relever dans ce paysage incertain, inflationniste et très désorganisé feront l’objet d’une suite….

 

Pommes et poires en temps de guerre, de sécheresse, de canicule et de quelques autres tourments.
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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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