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Les miettes sous la table. Comme un attendillon avant le prochain article sur l’agriculture…

Ah cette foutue parabole de la paille et de la poutre. En vérité je vous le dis, chers congénères, bien rares sont ceux d’entre nous qu’elle ne concerne pas.

Jeudi dernier, en commission « transition écologique et énergétique » de la Région Nouvelle Aquitaine, une élue qui en avait gros sur la patate a  pointé une illustration assez savoureuse du fameux "faites ce que je dis, pas ce que je fais". Alors que nous allions soutenir une énième initiative citoyenne de lutte contre le gaspillage alimentaire, notre collègue a utilement rappelé à l’assistance que quand on monte au cocotier il vaut mieux avoir les cuisses propres. Et qu’en matière de gaspillage, nos pinces fesses et autres cocktails, pour nécessaires et conviviaux qu’ils soient, se posent là.

Difficile, c’est vrai, d’ajuster l’offre de petits fours à la demande quand on ne peut que supputer qui va venir et de quel appétit il va faire preuve. Alors comme les règles d’hygiène et de sécurité sanitaire sont très strictes, quand on se fourre l’évaluation au doigt mouillé dans l’œil jusqu’au coude, il faut jeter dans les sacs noirs, mêmes intouchés, le rab de mets raffinés.

Sauf à détourner les yeux, caviardage assez fréquent après quelques bulles, la vue des canapés jetés suscite bien des hauts le cœur. Et puis ne rigolez pas, aurait dit Coluche, parce qu’à l’insu de votre plein gré bien sûr, c’est quand même votre pognon qu’on met à la décharge.

J’ai longuement disserté en son temps sur ce blog pour expliquer qu’il n’y a pas de meilleure garantie contre le gaspillage que la responsabilité financière directe de celui à qui ça coûte. Je ne connais pas de loi plus efficace que celle qui touche au portefeuille l’auteur ou la victime. Du producteur jusqu’au consommateur, chaque opérateur économique a intérêt à ne pas gaspiller et fait nécessairement de son mieux pour cela. En revanche, plus le lien entre celui à qui ça coûte et l’auteur du gaspillage se distend, plus le risque de dérive irresponsable est élevé.

Pourtant, le législateur et les élus s’ingénient d’abord à inventer mille contraintes pour tous ceux à qui le gaspillage mal maîtrisé coûte déjà très cher. Pas un ne s’est demandé entre deux buffets trop généreux quelle initiative pourrait-être prise pour éviter tout gaspillage lors d’événements qui relèvent de la responsabilité de l’Etat, des collectivités locales ou d’organisations satellites.

Toujours prompts à corseter de toute part autour d’eux en s’excluant autant que possible des contraintes jugées pour eux-mêmes inutiles, les élus n’ont pas été très créatifs pour s’auto-moraliser leurs agapes.

Il y a pourtant une solution très simple à mettre en œuvre dont je m’étonne que personne ne l’ait encore proposée. Il suffirait d’une simple loi. Elle obligerait d’annoncer, dans un délai raisonnable à définir par décret, sur un site unique, tous les buffets et autres amuse-gueules des commanditaires publics ou parapublics, avec une heure précise d’ouverture à la population légitimement invitée à se repaître des restes qui sans cela devraient être jetés. Chacun pourrait consulter le site et rechercher là où il se trouve les lieux et les horaires des opportunités à venir.

Il faudrait bien entendu que l’Etat délivre une carte qui classerait chacun en fonction d’un degré de priorité à râper selon ses revenus combiné à tout autre critère pertinent. Il y aurait sans doute aussi d’autres modalités techniques à définir comme les contrôles de sécurité à mettre en œuvre ou l’hygiène minimum dont il faudrait faire preuve. Mais rien d’impossible à atteindre pour le législateur et sa haute administration rompue à l’exercice des décrets d’application imbitables.   

Finis ainsi les gaspillages de mets succulents à l’Elysée, à l’Assemblée Nationale, au Sénat, dans les ministères, les Conseils Régionaux, les conseils départementaux, les Préfectures, les mairies, j’en passe et des meilleurs. Et quel beau symbole de proximité et de respect entre les élites et le peuple essoré mais également rincé.

Bon je dis ça, je dis rien. Mais quand même. S’appliquer à soi-même ce que l’on impose aux autres rendrait un brin plus crédible non ?

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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J
Voilà qui devrait vous acquiescer : Your ideology, not GMOs, could be hurting the hungry.<br /> https://allianceforscience.cornell.edu/blog/your-ideology-not-gmos-could-be-hurting-hungry<br /> Traduit par Seppi : C'est votre idéologie, pas les OGM, qui nuisent à ceux qui ont faim !<br /> http://seppi.over-blog.com/2018/02/c-est-votre-ideologie-pas-les-ogm-qui-nuisent-a-ceux-qui-ont-faim.html
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