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Mes voeux aux arboriculteurs de France.

Bonne année 2011 ou comment réussir l’impossible.

 

Nous avons créé l’Association Nationale Pommes Poires il y a déjà deux ans. C’était en décembre 2008. La commercialisation des pommes, qui avait plutôt très bien commencé cette année-là, s’est ensuite dégradée sans discontinuer. Le volume global de la récolte européenne à écouler était plus important que prévu. Les cours ont donc régulièrement baissé à partir de février, au fur et à mesure que les retards de déstockage devenaient plus perceptibles. Situation très atypique, des volumes conséquents ont dû être reportés sur la campagne suivante et des lots destinés à l’industrie, faute d’acheteurs, ont été détruits. L’importation engagée très tôt à la suite de la mauvaise évaluation des stocks disponibles a évidemment aggravé le déséquilibre.

 

La récolte 2009 a été moins bien valorisée encore. Elle était pourtant de belle qualité et l’offre et la demande sur l’ensemble de la campagne apparaissaient plutôt bien équilibrées pour le marché du frais en Europe. En revanche, les quantités destinées à la transformation étaient toujours excédentaires et les cours anormalement faibles ont tiré les autres marchés vers le bas.

 

Jusqu’à ce jour, les prix sur le marché du frais depuis le début de la commercialisation de la récolte 2010 sont en amélioration sensible. Ils sont pourtant nettement insuffisants si l’on considère que la récolte européenne est la seconde plus faible depuis 10 ans et que les cotations sur le marché de l’industrie comparativement à l’an passé ont à ce jour doublé pour la compote et plus que triplé pour le jus.

 

Dans ce contexte, les comptes de résultat des vergers sont rarement à l’équilibre et les fonds propres des arboriculteurs s’amenuisent gravement. Plus inquiétant encore, la perte de compétitivité de la France comparativement aux autres pays producteurs s’accentue nettement. La veille concurrentielle réalisée par France Agrimer nous situe maintenant en 9ème position sur 12.

 

Forts de ces constats, nous nous posons nécessairement une question prospective essentielle. 

 

Quelles pommes et quelles poires produire en France, pour quels marchés, pour quelle distribution, pour quels consommateurs, avec quels arboriculteurs, quelles entreprises, quelle organisation collective et pour quelle rentabilité?

 

 

Avant de répondre, il y a lieu de tenir compte de quelques signaux forts qui émanent de notre environnement concurrentiel et qui représentent autant de menaces identifiées auxquelles nous devons faire face. Je vous en cite quelques uns, sans souci d’exhaustivité, mais en tentant de mettre en exergue ceux qui semblent les plus déterminants.

 

J’ai ainsi entendu, il y a un mois à Varsovie, Paolo Tonelli, le directeur de la fédération des coopératives du Trentin, annoncer aux représentants des groupements de producteurs polonais que les adhérents de ses coopératives avaient reçu en moyenne 0.39 euro du kilo de pomme  pour la récolte 2009. C’est 10 à 20 centimes de plus que les prix obtenus en France pour cette même campagne. Les arboriculteurs du Sud Tyrol et leurs coopératives obtiennent ce résultat en étant évidemment très performants techniquement depuis le verger jusqu’à l’expédition, mais aussi en proposant paradoxalement des prix bas sur certains marchés comme la Scandinavie, l’Espagne, l’Algérie ou la Russie. Ils allègent ainsi  l’offre sur leur marché intérieur pour y  maintenir des prix rémunérateurs. Dans le même temps, ils réussissent à éviter l’importation de pommes d’autres origines dont les prix pourraient être plus compétitifs. A l’arrivée, grâce à ce protectionnisme bien géré, le prix de vente moyen se situe pour l’arboriculteur du Sud Tyrol au-dessus de ce qu’il aurait dû être. Il se trouve malheureusement que cette politique contribue à abaisser mécaniquement les cours à l’expédition en France où les arbitrages à la vente se font entreprise par entreprise et toutes destinations confondues.

 

La Pologne, dont la production moyenne se situe à plus de 2.5 millions de tonnes est entrée en 2004 dans l’UE. J’ai pu me rendre compte sur place que la belle doctrine de la concurrence libre et non faussée de la Communauté se traduit là- bas paradoxalement par des aides publiques à l’investissement dans la filière des fruits à hauteur de 80% des dépenses et pour un montant total de 250.000.000 euros. En six ans, la Pologne est passée d’une absence quasi-totale de chambres froides et de calibreuses à un nombre appréciable de stations fruitières ultra modernes. Le premier pays producteur de pommes en Europe, dont le taux de chômage dans les campagnes est toujours assez élevé et où les coûts de main d’œuvre sont parmi les plus faibles de la Communauté, automatise à bas prix le conditionnement de ses fruits.  

 

Plus près de nous encore, l’Allemagne, première économie d’Europe, est devenue devant la France le premier pays exportateur de produits agricoles de l’UE en 2007, grâce à des efforts de compétitivité sans équivalents en Europe. Les productions maraichères et fruitières y progressent nettement, dans les mêmes proportions malheureusement où elles régressent en France. Cela est inimaginable ici,  mais il n’y a pas de salaire minimum et pas de charges pour les saisonniers étrangers qui séjournent moins de trois mois sur le sol allemand. Les coûts de main d’œuvre pour les travaux saisonniers sont couramment inférieurs de 50% aux nôtres, malgré la suppression totale des charges qui nous a été accordée. C’est un véritable séisme dont l’onde de choc n’a pas fini d’ébranler nos rigidités et de confirmer notre préférence nationale tacite pour les délocalisations.

 

A Chicago cet été, l’US Apple a clôturé son rapport d’activité lors de « l’Outlook Conference » en projetant la photo d’un verger en fleur barrée d’une prédiction qui laisse rêveur ici : « the future is bright for the industry ». La production est tendanciellement en progression dans l’Etat de Washington depuis plusieurs années. La campagne précédente a été rémunératrice, celle qui commence le sera aussi. Le pragmatisme depuis le verger jusqu’aux plus hautes sphères de l’administration, la libre entreprise, démontrent outre atlantique leur redoutable efficacité économique.    

 

En France, paradoxalement, il se confirme presque chaque année que la distribution a la capacité, entre autres subtilités du rapport de force, de faire baisser le prix des stocks de pommes de la production nationale, au printemps, en s’approvisionnant même plus cher dans l’hémisphère sud. Grâce à une segmentation qui valorise mieux les pommes de la nouvelle récolte d’importation auprès des consommateurs et qui, en prenant de la part de marché aux pommes françaises, en alourdit l’offre et en fait baisser les prix.

 

Dans ce contexte, face à la rudesse de l’économie de marché et de la mondialisation, le gouvernement institue en France, par la loi, la contractualisation obligatoire dans la filière fruits et légumes. Des contrats de trois ans, dont le contenu précis est défini dans un décret et que le commerçant doit obligatoirement proposer à l’arboriculteur. Ceci dans le but d’assurer un revenu plus satisfaisant pour le producteur par une meilleure régulation des cours. Plus fondamentalement, nous dit-on, l’objectif n’est rien moins que de changer enfin les comportements qui demeurent par trop spéculatifs. L’illusion est toujours présente et menace d’être tout aussi dévastatrice que par le passé. Dans le monde réel, il s’agit en fait d’une nouvelle contrainte strictement administrative qui va se révéler parfaitement inapplicable et assurément contreproductive. Le pire étant peut-être que cette nouvelle définition de la relation commerciale retire symboliquement au producteur le statut d’entrepreneur libre et responsable pour le rabaisser au rang de serf des temps modernes dont il faut  seulement chercher à adoucir l’esclavage.

 

Pour parfaire le dispositif perdant, l’heure est toujours au renforcement de l’environnement normatif qui tend à rendre de plus en plus difficile la production de pommes et de poires en France, voire même de l’interdire si l’on considère le cas particulier de l’arrêté du 12 septembre 2006. Les méthodes retenues pour progresser sur la voie de la protection de l’environnement, des travailleurs et des consommateurs stimulent surtout les cessations d’activité et l’importation de produits moins normés. 

 

Et puis, comble de l’absurde, c’est au moment où la crise est la plus aigüe dans notre filière que les Organisations de Producteurs sont contraintes de rembourser des aides perçues il y a plus de dix ans,  majorées des intérêts légaux. La compétitivité que nous sommes sensés avoir mal acquise ne s’est pourtant pas trouvée améliorée par ces aides si l’on considère l’évolution comparée de la production de fruits et de légumes dans les différents pays d’Europe depuis la période concernée.

 

Les surfaces de vergers ont diminué d’un quart en 10 ans, le nombre d’arboriculteurs encore plus. Alors que nous faisions jeu égal avec l’Italie en 2000 avec 2 millions de tonnes de pommes récoltées, à ce jour nous avons décroché de 500 000 tonnes par rapport à ce principal compétiteur.

 

J’arrête là la litanie des menaces dont on doit pourtant faire l’inventaire quand on élabore un plan stratégique. Ce sont quand même autant d’éléments du contexte qui semblent laisser peu d’espoir à court et moyen terme et sont de nature à démotiver les arboriculteurs les plus volontaires.

 

Et pourtant. Pourtant les subventions européennes n’agissent pas sur le climat de la Pologne. Les récoltes y restent très irrégulières et de qualité inégale. Le spectre des variétés qui peuvent y être produites est limité et est loin de satisfaire le marché et les consommateurs européens.

 

Pourtant, nos collègues italiens nous démontrent qu’il est possible de faire collectivement des arbitrages entre les différents marchés pour optimiser la valeur d’une récolte.

 

Pourtant, les conditions de sol, d’altitude  et de climat en France sont presque idéales pour réussir du nord au sud des productions régulières et de qualité de toutes les variétés attendues sur les marchés.

 

Pourtant, le savoir-faire de la production à l’expédition reste en France l’un des meilleurs du monde. Nos vergers et nos équipements sont encore performants et compétitifs.

 

Pourtant, il y a une parfaite légitimité économique, agronomique, climatique à ce que les pommes et les poires issues des vergers de France soient présentes sur tous les étals en France, mais aussi sur les étals de tous les pays qui importent des pommes. Nous sommes encore dans le groupe des cinq premiers pays exportateurs de pommes. 

 

Pourtant nous savons maintenant,  grâce à l’Allemagne qui nous le démontre chaque jour, que la compétitivité est aussi à la portée de notre « cher et vieux pays », à la seule condition de le vouloir vraiment.

 

Et puis nous connaissons aussi cette règle d’or en arboriculture qui  nous a été rappelée par Mickael Taylor de l’Etat de Washington, élu « Apple Grower of the Year », lorsqu’il a reçu son prix cet été à Chicago et qu’il a livré le secret de sa réussite. Quelles que soient les difficultés et les vicissitudes du métier rencontrées, il ne faut jamais renoncer. Il faut une foi inébranlable. 

 

Alors, mes chers collègues, nous devons être réalistes, nous devons réussir l’impossible. Nous devons non seulement améliorer notre efficacité individuelle et collective, mais nous devons aussi contribuer à proposer à notre pays de relever le défi de la compétitivité et qu’il s’organise enfin avec réalisme et pragmatisme pour que ça marche.

 

En créant l’Association Nationale Pommes Poires en 2008, nous nous sommes résolument fixé l’objectif d’améliorer par l’action collective les résultats économiques de nos vergers.

 

Pour cela, nous avons choisi d’agir sur plusieurs leviers.

 

Le premier consiste à mettre à la disposition de chaque membre toute l’information stratégique qui permet de prendre la meilleure décision à chaque instant. Qu’il s’agisse de la connaissance de l’offre et des marchés en France en Europe et dans le monde ou des attentes et des comportements des consommateurs et de la distribution. Le site internet de l’ANPP devient chaque jour un peu plus le moyen de la collecte d’information et les lettres électroniques l’outil du transfert de cette information. Mais nous devons encore progresser dans le recueil, l’analyse et la diffusion de données pertinentes pour les décideurs que vous êtes.

 

Le second concerne les concertations commerciales. L’ANPP  a été reconnue AOP de gouvernance par les pouvoirs publics. Alors nous lisons et relisons depuis avec le plus grand intérêt l’avis du Conseil de la concurrence du 7 mai 2008 relatif à l’organisation économique de la filière fruits et légumes. Nous utilisons dans ce cadre tout l’espace de concertation autorisé pour les AOP afin de partager et de préciser de vive voix avec les opérateurs commerciaux des OP membres les informations sur les prix et les volumes récoltés et disponibles par variété. Parce que pour les pommes et les poires, chaque variété a son marché propre et chaque opérateur détient par son comportement sur le marché la clé d’une meilleure valorisation.

 

Lors de l’assemblée générale de l’association qui s’est tenue début décembre nous avons pu prendre connaissance de l’organisation innovante qui se met en place chez nos collègues producteurs au Brésil. Leur président, Pierre Pérès, nous a expliqué comment, après avoir fait admettre que le marché pertinent pour la pomme c’était le monde et que sur ce marché la production du Brésil ne représentait qu’un peu plus de 1%, un consortium avait pu se constituer avec l’appui juridique du ministère de l’agriculture. Ceci dans le but de maîtriser collectivement une politique de prix minimum pour les références courantes. Cette organisation légitime et pertinente voit le jour dans un pays où le droit de la concurrence est équivalent au nôtre et il nous a semblé qu’il illustrait avec beaucoup d’acuité ce que nous devons pouvoir réaliser avec notre AOP.  

 

C’est dans le cadre des missions de notre AOP que nous améliorons notre compréhension du marché de la transformation en collectant par semaine les réalisations en volume et en prix de nos bureaux centralisateurs et en restituant des mercuriales globalisées et anonymes. La contractualisation avec les industriels d’une partie des pommes et des poires destinées à la transformation, dans le cadre de ce que l’on peut appeler un marché à terme, est une pratique déjà ancienne et bien rôdée. Cette contractualisation anticipait les orientations contenues dans la Loi de Modernisation de l’Agriculture. Nous travaillons maintenant avec l’Afidem à l’évolution de ce cadre contractuel en conformité avec  la LMA pour rendre encore plus efficace ce dispositif.

 

C’est aussi dans ce cadre que nous améliorons notre compréhension des marchés hors Europe en animant les échanges avec nos opérateurs sur ces marchés en matière de prix, de volumes, de qualités, de cahier des charges. Et comme pour l’industrie nous nous dotons d’un outil de suivi précis des prix et des volumes expédiés pour produire des mercuriales qui doivent éclairer les opérateurs afin qu’ils optimisent la valorisation des fruits sur ces marchés. En contrepartie de l’effort de transparence fait par les opérateurs issus des Organisations de Producteurs de l’ANPP, nous assurons avec Interfel le soutien promotionnel de la signature Le Crunch qui leur est réservée.

 

Notre objectif c’est d’optimiser toute l’information stratégique pour que les membres de l’ANPP soient les plus performants possibles dans leurs choix d’investissements et sur les marchés, pour qu’ils obtiennent ainsi les meilleures valorisations possibles.

 

Le troisième a trait à l’innovation. La pomme et la poire ont une recherche et développement en France. Mais nous avons souvent l’impression que la production d’innovation et de solutions techniques au verger et en station est faible au regard des enjeux et des moyens qui y sont consacrés. Avec nos collègues des fruits à noyaux nous avons sollicité l’INRA pour mettre en place un groupement d’intérêt scientifique. L’objectif est à l’instar d’autres filières de décloisonner les chercheurs pour qu’ils coopèrent à un projet commun qui soit utile à l’économie de notre production. De l’INRA jusqu’à l’arboriculteur en passant par le CTIFL, les stations expérimentales professionnelles, les techniciens, tous doivent contribuer à faire progresser les résultats économiques des vergers.

 

Ce GIS c’est aussi le moteur du progrès dont nous avons besoin pour notre Charte Qualité des Pomiculteurs de France. Cette charte est bien plus que les systèmes qualité classiques que nous imposent nos clients. Elle est adossée à un réseau de progrès que l’on doit dynamiser et nourrir avec le GIS. Je vous rappelle au passage que nous avons obtenu la revalorisation très sensible du forfait PFI pour les programmes opérationnels pour tous les vergers de l’ANPP engagés dans la Charte et que nous souhaitons maintenant obtenir la reconnaissance Haute Valeur Environnementale (HVE) pour notre charte.

 

Il nous reste maintenant à susciter une charte de contrepartie pour la distribution afin que tous nos efforts bénéficient aux consommateurs. Le maintien de la qualité jusqu’à lui est une priorité.

 

Le quatrième relève du marketing. Nous avions un défi essentiel à relever pour construire l’ANPP, compte tenu de ce que notre association est heureusement fondée sur des adhésions et des cotisations volontaires. Il nous fallait délimiter le périmètre des fruits bénéficiaires de l’action de l’ANPP. Il se trouve que les vergers de l’ANPP ont justement une origine contrôlée. Ce sont les vergers écoresponsables de la Charte de Qualité des Pomiculteurs de France. Il se trouve que cette délimitation est solide de plus de 12 ans d’expérience. Et puis après des années de timidité sur l’affirmation de nos pratiques, il devenait vital d’assumer notre coming out collectif.  Alors nous avons relooké le logo qui identifie cette origine contrôlée en interrogeant les consommateurs sur les mots qui expriment ce que nous souhaitons leur dire. Vergers éco responsables, Charte Qualité des Pomiculteurs de France ont été ceux retenus. Les consommateurs nous ont dit en plus qu’ils sont sensibles à l’authenticité de nos pommes et nos poires cultivées en France, cueillies à la main, et qu’ils apprécient de savoir que l’on peut les croquer sans les éplucher.

 

Ce sont donc les messages de notre communication qui accompagnent la mise en avant des variétés de nos terroirs. Une communication générique bruxello compatible qui ne concerne que des fruits d’origine France issus des vergers engagés dans la charte. Cette réorientation de notre communication est fondamentale. D’autant plus si l’on considère que les soutiens publics sont annoncés en baisse de 50% dès maintenant pour tendre rapidement semble-t-il vers zéro. Une communication financée par les seules cotisations des membres de l’ANPP ne perdurera que si elle est ressentie nécessaire et efficace par nos entreprises qui par ailleurs financent la notoriété de leurs propres marques.

 

Je veux souligner au passage le livret pomme santé que nous avons publié à l’attention du corps médical et que nous devons d’abord au travail et à l’insistance inlassable du pomologue Jean Claude Moron.

 

Le cinquième s’appelle lobbying. Pour porter nos messages et en démultiplier la résonnance, nous nous sommes dotés pour la deuxième année consécutive de l’assistance d’une agence de relations Presse. Nous avons retenu cette fois ci l’agence Droit Devant et je m’en félicite chaque jour.

 

Tout ce dispositif a pour objectif de rendre efficaces et crédibles nos actions de lobbying. Parce qu’avec la création de l’ANPP nous voulions assumer le parti pris de nous exprimer en entrepreneurs pragmatiques, en patrons propriétaires qui prennent tous les risques, en compétiteurs de l’économie de marché. Notre légitimité, c’est d’abord de représenter 900 000 tonnes de production de pommes et de poires et 20 000 emplois. Nous sommes réunis pour la réussite économique des vergers de pommiers et de poiriers en France.

 

Nous sommes présents et nous agissons au quotidien dans le cadre de différentes associations et auprès de différents acteurs comme le collectif « Sauvons les fruits et légumes », le Forum phytos, le groupe d’études des fruits et légumes de l’assemblée nationale, la FNPF, INTERFEL, CTIFL, France Agrimer, CNFO, le ministère de l’agriculture, la DGCCRF, le COPA COGECA, WAPA, FRESHFEL. Nous agissons seuls ou avec les autres filières dans le cadre de GEFEL (Gouvernance Economique des Fruits et Légumes). Je rappelle que GEFEL, c’est le parti pris d’une seule association nationale de représentation des OP en substitution de FEDECOM pour toutes les mêmes OP, organisées en associations nationales et en associations territoriales. Chacun y a démocratiquement sa place au prorata de la Valeur de la Production Commercialisée qu’il représente. En cas d’une double appartenance d’une OP à une association, priorité est donnée pour la prise en compte de sa VPC à l’association nationale produit.  

 

Pour toute action il est utile de se doter d’un outil d’évaluation des résultats. Notre parti pris c’est de démontrer que l’union des producteurs dans le cadre de l’ANPP permet  une amélioration des résultats économiques comparativement à ceux de nos collègues restés en dehors. C’est aussi de prouver la nécessité d’agir collectivement pour créer les conditions de la réussite individuelle. Le meilleur exercice dans ce cadre pour vérifier que notre action est reconnue utile et efficace, c’est d’aller à la rencontre de nouveaux adhérents pour tenter d’augmenter la part de la production nationale que nous représentons. On peut par cette voie aller plus vite qu’avec une extension des règles pourtant légitime mais compliquée à mettre en œuvre. Pour cela nous devons analyser plus précisément la production et la commercialisation de la pomme et de la poire en France qui se trouve hors de l’ANPP pour améliorer notre expertise de l’économie de ces filières. Ce travail nous permettra d’identifier les producteurs et leurs organisations que nous souhaitons voir nous rejoindre. Leur adhésion sera la meilleure vérification que la stratégie que nous mettons en œuvre peut être utile et efficace.

 

Voilà les champs d’action cohérents et complémentaires entre eux dans lesquels est engagée notre association. La nécessité d’une production importante économiquement viable de pommes et de poires en France est une évidence profondément admise et souhaitée par nos concitoyens. J’ai la conviction comme vous que notre volonté et nos efforts communs nous permettrons de relever les immenses défis du moment.

 

Je remercie chaleureusement les membres du bureau, les administrateurs, les responsables des commissions, les participants aux groupes de travail et tout particulièrement Daniel Robert, Robert-Pierre Cecchetti, Claude Rehlinger, Jean- Marie Fabre, Daniel Corbel, Jacques Vanoye. L’engagement et le temps qu’ils accordent à notre entreprise collective est essentielle au quotidien. Daniel fait valoir à partir d’aujourd’hui ses droits à la retraite, Jacques passe le relais à la commission marketing tout en restant très impliqué au conseil. Je veux leur témoigner à tous les deux notre plus chaleureuse reconnaissance pour leur dévouement et leur travail. J’invite dans le même temps ceux d’entre vous qui veulent faire bénéficier l’association de leur expérience à venir vers nous. C’est avant tout par le leadership des hommes et des femmes que notre projet progresse.      

 

Je remercie très vivement toute l’équipe qui fait son maximum pour servir nos objectifs, mettre en place les outils, assurer l’animation du réseau et la communication. C’est gigantesque. Et nous sommes naturellement encore loin du but. Je sais que nous pouvons compter sur Florence, Sandrine, Régine, Martine, Oumou, Vincent et Pierre pour progresser encore.

 

C’est à vous de juger bien sûr, mais il me semble que l’utilité et l’efficacité de notre action commence à être perçue. En tout cas je peux vous assurer que nous mettons tous beaucoup de cœur à l’ouvrage.

 

J’adresse à chacun de vous tous mes meilleurs vœux de bonne santé, de joie, de bonheur et de réussite pour l’année 2011 qui commence. Je forme aussi le vœu que nous sachions mériter la reconnaissance des consommateurs en France et dans le monde pour nos pommes et nos poires afin que notre métier redevienne et demeure longtemps profitable.  

 

 

                                                                  Daniel Sauvaitre,

                                                                  Arboriculteur à Reignac, Charente.

 

 

 

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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