America america.

La Charente libre d’aujourd’hui nous informe que Corine Pelluchon, qui est native de Reignac et dont les parents résident « Chez Saillant », « a reçu des mains d’un collège d‘universitaires le très prestigieux prix François Furet du nom du fameux historien de la révolution française. Ce prix vient récompenser sa thèse de philosophie soutenue à la Sorbonne en 2005. Le titre de l’œuvre : Léo Strauss. Une autre raison, d’autres lumières. Essai sur la crise de la rationalité contemporaine.»  

J’ai partagé un appartement avec un ami, au 18 rue Victor Hugo à Barbezieux, il a longtemps. J’y ai croisé une ou deux fois Corine qui ne s'en souviens pas. Cet ami me disait qu’elle était particulièrement brillante intellectuellement. J’ai su bien plus tard qu’elle avait publié un ou deux romans. Et plus récemment encore c’est Paul, son père, qui m’a indiqué qu’elle écrivait des articles dans la revue « Commentaire ». C’est par ces articles que j’ai découvert son travail sur Léo Strauss, auteur dont on a pu dire qu'il inspirait l'administration américaine actuelle et les "néocons". Récupération très abusive si l'on en croit notre philosophe. J’ai depuis acheté son essai édité par la librairie philosophique Jean Vrin. Je me suis pour l’instant arrêté à la page 19, parce que la lecture en est vraiment très ardue pour le commun des mortels. Comme j’avais manifesté le souhait de rencontrer sa fille, Paul m’a proposé de venir chez lui où elle vient passer une partie de ses vacances (pour travailler) cet été afin que je puisse satisfaire ma curiosité et essayer de mieux comprendre son travail philosophique. J’ai du être un interlocuteur bien confus pour cette virtuose de la philosophie. La redescente sur terre m’a permis en revanche de participer plus facilement la discussion. J’étais assez abasourdi d’apprendre que bien que docteur en philosophie, ayant fait ses preuves et maintenant dotée d’un prix gage de la grande qualité de son travail, l’université française n’avait pas de place pour elle. Elle devait donc continuer d’enseigner en lycée si elle choisissait de rester en France. Les Etats-Unis se sont en revanche montrés beaucoup plus friands de son talent. Deux postes lui ont été proposés et elle a fait le choix d’aller enseigner à Boston la bioéthique, sujet sur lequel elle souhaite s’investir. Il sera intéressant de connaître l'appréciation et le regard qu’elle porte sur les Etats-Unis lors de ses passages à Reignac. Je commence déjà à questionner ses parents en ce sens quand je les vois. Je sais qu’avant de partir Corine les a initié à l’utilisation d’internet et à la communication par e-mail. Je crois même que ce blog a été mis en favoris. 

De Chez Saillant à l’enseignement de la bioéthique au département de philosophie de l’université de Boston avec en poche le titre de docteur et le prix François Furet, voilà bien un parcours qui mérite d’être salué.