Je n’ai vraiment pas su quoi répondre à Olivier la semaine dernière quand il m’a demandé dans un commentaire si j’avais une idée sur la tactique à proposer aux
joueurs du quinze de France pour qu’ils gagnent contre les anglais en demi-finale. Comme l’a délicatement rappelé Daniel D en suivant, je suis bien trop ignorant des règles du rugby pour me
risquer sur ce terrain là. Mais la question était aussi une façon malicieuse de me dire qu’il y avait des sujets bien plus passionnants que ceux qui me préoccupent souvent ici. C’est pourquoi
quand on m’a proposé lundi de venir assister à la finale au stade de France j’ai immédiatement accepté avec enthousiasme. Le premier contact avec le monde des supporters anglais à l’arrivée à
l’hôtel (celui où justement les 15 de la Rose étaient hébergés) samedi après midi nous a rapidement mis dans l’ambiance. C’est sans doute banal pour les habitués mais j’ai été vraiment très
impressionné au moment de l’entrée dans le stade de France illuminé, coloré, bruyant, déjà bien rempli des plus de 80000 spectateurs qu’il peut recevoir. Cette emprise physique sur le spectateur
de l’architecture du stade, du décorum, de la foule, des décibels ne doit pas être si différente de celle ressentie dans l’antiquité à Athènes ou à Rome. L’entrée des joueurs, les hymnes
nationaux font encore monter d’un cran l’émotion et c’est le coup d’envoi. Le spectacle est sur la pelouse mais aussi dans les tribunes. Devant nous, deux supporters de sa majesté ont hurlé sans
s’interrompre un instant du début jusqu’à la fin du match. A ce niveau là ça ne s’improvise pas, il doit falloir des années d’expérience et beaucoup de bière pour que l’organe tienne. Mais ce
n’était pas suffisant et Jake White lui a su avec ses joueurs comment y faire avec les anglais. Un peu surprenant quand même pour le non initié de voir un match sans essai marqué, remporté au
pied par cinq buts à deux. Enfin c’est la victoire seule qui compte. Il se disait avant le match chez certains français qui avaient choisi de soutenir les anglais qu’il valait mieux que la coupe
reste dans l’hémisphère nord. Toujours sans être connaisseurs mais pour avoir vu deux matches joué par les Spinkboks il me semble qu’elle n’est pas si mal au sud la coupe.
J’ai pu rentrer à temps ce matin pour voir l’arrivée d’un autre gagne terrain, les 11 et 21 kilomètres des foulées barbeziliennes. Et le record local de la course du
21 a été battu par un autre ressortissant de l’hémisphère sud originaire du Burundi presque voisin de l’Afrique du Sud.
Un bel hommage a aussi été rendu par les organisateurs à notre ami Michel Faure, décédé l’an passé. Il était l’un de ceux qui ont voulu et crée cette course il y a
19 ans. Un trophée à son nom sera remis chaque année aux coureurs en couple vainqueurs. C’était un autre moment d’émotion très fort de ce week-end à la hauteur, de ce qu’est devenue cette très
belle course conviviale et populaire.