10 Janvier 2020
Chers Reignacais, chères Reignacaises, nous voici à nouveau à l’aube d’une nouvelle année.
Une décennie se termine et c’est une autre qui commence. A Reignac, comme dans un peu plus de 35000 communes en France et en Outre- Mer, l’année 2020 qui l’entame va donner lieu en mars au renouvellement des équipes municipales.
Le mandat que vous nous avez confié approche donc de son terme. Il est alors utile d’évoquer la vie de la commune, les chantiers en cours comme ceux qui sont déjà envisagés.
Une décennie vient de s’achever et chacun de nous mesure pour lui-même la tranche de vie que cela représente. Je vous laisse donc imaginer à quoi correspondent les 85 décennies qui nous séparent de la construction de notre église.
C’est bien sûr une très longue durée. Mais paradoxalement, ce ne sont aussi que dix vies d’homme ou de femme mises bout à bout.
Chef d’œuvre de l’art roman du XII ème siècle, ce magnifique édifice classé a traversé huit siècles et demi pour parvenir jusqu’à nous. Cela au prix, il faut le rappeler d’une succession de violentes agressions et de multiples soins.
A nouveau consolidée et pour longtemps j’espère, l’église Saint-Pierre-Es-Liens comme aux premiers temps de sa construction identifie toujours très majestueusement notre commune. Elle en assure même un plus grand rayonnement encore depuis que sa restauration extérieure est achevée et que sa blancheur l’illumine sous le soleil. Chacun de nous sait qu’elle se repère de très loin en de nombreux points de la commune.
Le temps long dont elle témoigne fièrement aide, je l’espère, à nous rendre un peu plus patient pour attendre sa réouverture au public et aux fidèles qui n’est prévue que pour la fin de 2021.
D’ici là, les travaux de restauration intérieure qui ont pu recommencer à l’automne 2019 devront être terminés. Les fouilles archéologiques qui ont été prescrites n’ont finalement que peu retardé le chantier, contrairement à ce qui un temps a pu être redouté.
L’enjeu le plus précieux de l’intervention des artisans en ce moment est de révéler très délicatement une large surface du magnifique décor peint qui la recouvrait au XVI ème siècle.
Le dernier décor polychrome qu’a connu cette église date du début du XVIII ème siècle. Il s’agit de la litre funéraire peinte à la suite du décès en 1719 de Louis de Barberin, le seigneur des lieux, comte de Reignac, gratifié de multiples titres dans le hiérarchie militaire des armées de Louis XIV.
Un grand nombre de blasons des armes de la famille Barberin, d’azur aux trois abeilles d’or, parsème cette bande noire qui cercle tout l’intérieur de l’église. A cette date, la totalité du décor peint du XVI ème siècle avait été auparavant recouvert de chaux blanche et seule cette litre était visible sur les parements de l’église.
Depuis, ce ne sont pas moins de cinq nouvelles couches de peinture à la chaux qui ont été ajoutées. Et c’est tant mieux puisque c’est grâce à cette protection qu’il nous est possible de faire réapparaître le décor polychrome à faux joints rouge du XVI ème siècle.
Pour l’heure, c’est dans le chœur, qu’hissés sur leurs échafaudages les restaurateurs opèrent. Nous approchons du moment où il va être intéressant d’organiser une ou plusieurs visites en présence des artisans qui pourront nous expliquer leur art et l’histoire du décor polychrome qui recouvre ces pierres.
Je n’oublie pas qu’une souscription est toujours en cours et qu’un financement d’appoint serait bien utile pour faire face aux imprévus qui se font jour au fur et à mesure de l’avancée du chantier.
Les tranches de travaux doivent maintenant s’enchaîner sans discontinuer jusqu’à l’achèvement complet de la restauration intérieure.
La salle de l’ancien presbytère attenante au bras de transept sud sera également rénovée. Elle doit abriter des supports d’explication du site aux touristes et à tous ceux qui auront à cœur de s’approprier plus à fond la complexité de l’histoire, de l’architecture, des contextes religieux et sociologiques traversés liés à cette église.
Nous sommes encore en attente d’un soutien du fonds Leader complémentaire aux aides déjà obtenues pour pouvoir enclencher la restauration sur cette partie-là aussi.
Ce mandat n’aura donc pas suffi pour mener à bien ce gros chantier qui mobilisera encore le début du prochain.
En liaison avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles, notre architecte, Philippe Leblanc, assure de main de maître la maîtrise d’œuvre pour ce monument historique et les entreprises retenues servent avec une grande compétence les objectifs fixés. Pour autant, une multitude de détails nécessite que le maître d’ouvrage représenté par les élus du conseil s’implique sur le suivi des opérations et des financements nécessaires.
Attenant à l’église se trouve le cimetière. L’enquête engagée depuis plus d’un an maintenant pour que chaque sépulture ait une concession en bonne et due forme avec la famille concernée se poursuit.
A Reignac, nous donnons du temps au temps pour que personne n’en manque pour se faire connaître et manifester son attachement à une tombe familiale. Viendra quand même le moment, bien après le temps légal qui était fixé à fin octobre 2019, où la commune pourra disposer des emplacements non revendiqués. Il y en aura peu, nous le savons déjà.
C’est pourquoi il nous faut engager l’agrandissement du cimetière et acquérir pour cela la parcelle de terre attenante.
La nouveauté, c’est aussi le verdissement du cimetière dont l’aspect nécessairement très minéral sera adouci par un enherbement contrôlé.
L’ensemble de l’espace constitué du monument aux morts, de l’église, du presbytère et du cimetière est entouré de murs, de murettes et de grilles qu’il sera utile de restaurer aussi pour que la cohérence des lieux soit complète.
Le local industriel situé au lieu-dit La Galoche est loué pour un tiers de sa surface à deux très sérieux artisans du fer et du bois. L’espace disponible, après plusieurs mois de recherches, semble pouvoir satisfaire à plusieurs objectifs qui se sont exprimés récemment.
Un artisan souhaite y installer son atelier et son magasin. Mais il resterait encore assez d’espace pour que la commune y implante son atelier et son matériel d’entretien. Et encore assez de surface pour accueillir la société de chasse que la population de sangliers en croissance mobilise de plus en plus pour les battues.
L’ensemble du site serait alors bien occupé. Un meilleur entretien qualitatif et une remise en ordre des abords souligneraient la volonté de la commune de s’inscrire dans la durée pour cet équipement.
Le déménagement des ateliers communaux aurait de plus un autre intérêt que d’améliorer l’ergonomie nécessaire pour l’efficacité du travail du cantonnier. Il permettrait de remettre l’ouvrage sur le métier pour décider plus librement de l’aménagement qui doit être fait de tout l’ilot constitué d’un logement, de l’ancien bar, d’un petit appartement vétuste et des ateliers et garages.
La mise aux normes de notre assainissement collectif progresse lentement. Le très faible impact qu’il a aujourd’hui sur l’environnement ne justifie pas que l’on tance chaque jour notre assistance à maîtrise d’ouvrage pour accélérer.
Je ne sais pas ce que sera l’hiver qui tarde à s’affirmer, mais l’automne très pluvieux a déjà mis à l’épreuve notre voirie communale et les chemins ruraux.
Talus, fossés, buses, ponts sont à surveiller et à entretenir. L’artisan que nous avions l’habitude de solliciter nous tient le bec dans l’eau depuis trop longtemps et nous en avons sollicité un autre pour quelques travaux décidés depuis longtemps.
L’effort d’entretien portera cette année sur le chemin des platanes et les multiples entrées de maison qui nécessitent d’être stabilisées sur le domaine communal.
Le choix n’est toujours pas fait pour les aménagements à réaliser afin de faire ralentir lors de la traversée du bourg et de remplacer les pavés devant le parvis de l’église. A force de mûrir lentement, la solution la plus pertinente va finir pas enfin se dessiner.
Nous espérons aussi que 2020 amènera de bonnes nouvelles de la part du Département pour les aménagements souhaités du côté de la station-service pour dissuader les poids-lourds de squatter sur les bas- côtés. En plus de l’aire de co-voiturage qui est envisagée à proximité du rond- point. Le remède à la traversée trop rapide du hameau de Chez Saillant est aussi à l’étude. Et bien sûr, la réfection complète de la route départementale qui relie l’échangeur à la route de Chalais en passant par Chez Rivière doit suivre comme prévu les réparations d’attente qui ont été faites. Les abords de la RN 10 le long de cette départementale laissent aussi à désirer et les ronciers devront être supprimés.
Au passage, le Département nous annonce que le raccordement de notre commune à la fibre est prévu pour 2021. Nous sommes impatient évidement, mais comme chacun sait tout vient à point qui sait attendre.
Le dernier tronçon de la voie parallèle à la RN 10 entre le Tastet et le Pont du Noble devrait enfin être achevé cette année par le Département. Les quelques mètres du tronçon précédent remis à neuf l'ont été par l'Etat. La première partie avait été confiée au Département. Ce sont les mystères des saucissonnages publics qu'il n'est pas aisé de comprendre.
Un ensemble de déclassement de chemins, de cessions de têtes de talus, d’échanges, va donner lieu en ce début d’année à une enquête publique avant que de pouvoir passer devant le notaire. La maturation a été longue. Il est temps maintenant de passer à l’acte et aux actes.
Un important travail très professionnel du classement de nos archives communales est en cours avec l’assistance d’une archiviste employée par la communauté de communes.
Restera à définir le lieu adapté et pérenne pour les conserver au sec et pour qu’elles puissent être consultées aisément.
La liste est loin d’être exhaustive des aménagements et des améliorations qualitatives et de sécurité qu’il faut apporter à notre commune. Je sais les impatiences qui s’expriment, mais à chaque mandat suffit sa peine.
Notre commune bénéficie d’un tissu associatif qui n’a cessé de se renforcer ces derniers temps. C’est ainsi que s’affirme, grâce à l’implication d’un grand nombre d’entre vous, un esprit village à Reignac très convivial mais aussi très précieux en ces temps de pertes de repères.
L’association de chasse de Reignac assume avec beaucoup de sérieux la gestion des équilibres cynégétiques sur la commune. La coopération avec la société de chasse du Tâtre et la cohabitation avec les territoires des chasses privées se passe bien. On ne peut que rappeler l’absolue nécessité de maîtriser parfaitement la sécurité. Le partage de l’espace entre les chercheurs de champignons, les randonneurs sur la voie verte et sur les multiples chemins ruraux qui irriguent la commune impliquent une prudence constante.
Le comité des fêtes a réussi son passage de relais entre Dany et Jérémy. Les animations ont eu le succès attendu. Marche du 1er mai, course de vélos en partenariat avec l’AC4B de Bernard Angibaud, feu de Saint Jean, comme randonnée nocturne ont affiché complet. La qualité de l’accueil, la bonne humeur, l’organisation maîtrisée, sont réputés au-delà des limites de la commune.
Les boules Reignacaises continuent de réunir largement à la fois les passionnés du cochonnet et tous ceux qui aiment la convivialité et que ce sport d’adresse destresse. Je sais que la possibilité de jouer à l’abri par mauvais temps préoccupe l’association. C’est complexe mais à étudier.
Le terrain de foot a retrouvé une utilité et les cris de jeunes joueurs.
C’est la contribution de notre commune à la dynamique sportive portée par l’Alliance foot sur une partie de la communauté. L’équipe Reignac Condéon use ses crampons en ce moment plutôt sur le terrain de la commune voisine.
Reignac ensemble, la dernière-née des associations pour tous ceux qui ne sont pas nés de la dernière averse explose ses effectifs. Elle vient de tenir son assemblée générale sous la houlette de sa très active et dévouée présidente fondatrice, Marie Claude Bellot. Les activités ludiques, les marches se multiplient pour le plus grand plaisir de ses adhérents.
"Les petites mains" qui se consacrent à la broderie se retrouvent chaque samedi matin aux côtés de leur présidente Hélène Maurand pour exercer leur art.
Le grand moment culturel et historique de la commune, nous le devons à Reignac Patrimoine. En septembre dernier nous avons eu le très vif plaisir de découvrir l’exposition consacrée à la broderie et à la dentelle. C’était une formidable opportunité pour solliciter l’expertise et les connaissances de Marie Françoise D’Incau. A partir de magnifiques pièces réunies par les fouineurs attitrés de l’association et de la présence de mains expertes au travail, chacun a pu s’initier à ces arts et techniques délicats. Nous devons chaleureusement remercier Robert Vieuille et tous les passionnés autour de lui qui nous disent inlassablement qui nous sommes et d’où nous venons avec beaucoup de dévouement et de talent. Cet automne il se pourrait que nous redécouvrions qui étaient les artisans et les commerçants de notre commune au temps jadis.
Réunion religieuse de la communauté gitane le lundi soir, broderie un autre jour, jeux de société, harmonica, réunions diverses, la salle des associations ne désemplit pas.
La salle socio-culturelle est très sollicitée également. Elle est devenue encore plus prisée depuis que nous l’avons rendue très confortable en plus que très belle. Yoga, multiples agapes des associations, fêtes de nos concitoyens, les animations s’enchainent.
A Reignac comme ailleurs, on préfère un petit chez soi qu’un grand chez les autres.
La voie verte, est aussi l’objet de toute notre attention L’implantation des toilettes sèches comme de la Lampist’livres rendent ce point d’entrée sur la voie verte très attractif.
La voie verte Galope Chopine est communautaire. C’est l’occasion de rappeler qu’une grande partie des équipements et des services qui vous sont dus par la commune résultent maintenant de la coopération entre les communes des trois anciens cantons de Baignes, Barbezieux-Saint-Hilaire, Brossac et Blanzac. Un journal très bien fait qui relate tout cela en détail vous est distribué à périodicité régulière pour vous en informer.
Je remercie vivement Loïc Deau et Marie Claude qui représentent activement la commune de Reignac à la communauté de communes. Loïc en est aussi un vice-président très actif et très apprécié.
Nos amis de Reignac sur Indre sont venus chez nous cette année. Cela a été l’opportunité d’entendre les harmonicistes qui répètent dans nos locaux. Nous avons ainsi pu applaudir à domicile Joseph Bluteau qui est passé de la botanique au blues des bayous de la Louisiane.
Je veux ici remercier tous les bénévoles des associations qui font que notre commune vit et rayonne. Je veux aussi très chaleureusement remercier les conseillères et conseillers municipaux qui servent la commune. Leur implication fait que nos conseils sont toujours très animés et stimulants.
2019 est l’année où Bernadette a pris sa retraite. Je veux la remercier une fois encore pour le travail accompli. La succession n’était pas gagnée d’avance. Je crois pouvoir dire que nous avons eu de la chance avec l’arrivée parmi nous de Gabrielle qui a aussi la main verte, le sourire, de l’autonomie et le sens du service public.
Grand merci à Jean-Yves pour les soins qu’il apporte à entretenir les espaces publics. Et puis infiniment merci à Christine pour son sérieux, son engagement et son efficacité.
Pour ce qui me concerne, je vous proposerai si vous le souhaitez de poursuivre le travail avec une équipe qui sera en partie renouvelée et qui reste encore à constituer. Je reste très actif vous le savez sur de nombreux sites qui m’éloignent brièvement et souvent de Reignac. Mais je n’oublie jamais la responsabilité que vous m’avez confiée et que j’ai beaucoup de plaisir à assumer aux côtés des adjoints dévoués et efficaces comme de tout le conseil municipal.
Avec une pensée très attentionnée pour ceux qui nous ont quittés cette année ou qui souffrent aujourd’hui, je vous adresse tous mes meilleurs vœux de bonne santé et de réussite pour 2020. Pour chacun de vous et pour tous ceux qui vous sont chers.
Bonne et heureuse année 2020.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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