29 Décembre 2019
La pomme est née il y plus de 50 millions d’années aux confins de l’Asie Centrale, entre Chine et Kazakhstan, du côté d’Almaty, dans les montagnes célestes du Tian Shan. C’est à force de pollinisations croisées naturelles, de choix des meilleurs fruits par les ours et donc d’une plus grande fertilité de leurs pépins, que s’est faite aux premiers âges de la pomme la sélection et l’amélioration variétale. Les premières routes de la soie ont ensuite permis la diffusion dans toute l’Asie et l’Europe de ce fuit aux mille vertus. La colonisation des zones tempérées de la planète s’est poursuivie lentement au gré des découvertes, des voyages et des échanges.
Au fil de sa longue histoire, le pommier s’est implanté partout où il peut pousser. Il est dans chaque pré, chaque jardin, chaque ferme, chaque village. Encore aujourd’hui, à la campagne, chacun connait un pommier près de chez lui, le plus souvent dans son propre jardin, ou il peut cueillir ses pommes.
Au fur et à mesure du regroupement des populations dans des villes en croissance continue, les pommiers ont eu à se constituer en vergers de plus en plus grands. Produire, conserver, emballer, transporter pour permettre à chacun de trouver sur les étals de son choix la pomme qu’il veut croquer est devenu une vaste entreprise agronomique et industrielle, une économie complexe.
On évalue la production mondiale de pommes à plus de 80 millions de tonnes par an. Ce qui correspond à une consommation moyenne sous une forme ou sous une autre de 12 kilos par habitant de la planète. Un chiffre qui cache des disparités fortes selon les pays, les goûts, les cultures et l’accessibilité.
La pomme est un fuit qui peut se conserver au froid jusqu’à un an pour certaines variétés. 90 % des pommes sont cultivées dans l’hémisphère nord pour 10% dans l’hémisphère sud. Aptitude à la conservation et productions à contre saison combinées font que la pomme se consomme toute l’année. Mais bien plus évidemment par temps froid.
La longue histoire de la pomme, comme aux premiers temps dans les monts Tian Shan, se confond avec l’amélioration variétale continue qui la ponctue. Que ce soit par des semis de hasard, une pollinisation croisée organisée ou des mutations naturelles, la quête variétale pour conquérir les consommateurs fonde et stimule la compétition entre les arboriculteurs du monde entier.
La pomme voyage très bien. La compétition entre les arboriculteurs en plus d’être interne au pays de production est donc devenue mondiale.
2019 a été l’année de la prise de conscience généralisée de l’augmentation rapide et significative à venir des récoltes de pommes du côté de l’Europe de l’est et à l’est de l’Europe.
Mais 2019 est aussi l’année de nombres de ruptures qui, en plus de la surproduction annoncée dans notre partie du monde, font s’interroger plus vivement que d’ordinaire sur la stratégie à suivre.
J’ai eu la chance cette année encore d’être au cœur de l’information qui concerne la pomme en France et en différents points du globe. A partir de ce que j’ai vu et entendu sur les menaces mais aussi les opportunités qui se profilent, je dois essayer de proposer une voie à suivre, pour mon verger familial bien sûr, mais aussi pour celui des Charentes et des autres terroirs du pays.
A suivre….
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
Voir le profil de Daniel Sauvaitre sur le portail Overblog