30 Décembre 2018
Qu’il pleuve autant qu’en 2018, mais un peu plus en été et un peu moins au printemps.
Qu’il n’y ait pas de gelées blanches ou noires au printemps, pas de grêle de la fin de l’hiver jusqu’à l’automne et jamais de tempête.
Qu’il fasse chaud sans excès pour que les pommes ne brulent pas sur les arbres.
Que tous les scientifiques et experts qui pensent que le carbone de nos vies gourmandes en énergies ou le méthane des vaches influent moins sur le climat que le soleil, aient un écho plus large auprès des gouvernants et dans les médias.
Que la vaste Région Nouvelle Aquitaine batte sa coulpe à chaque fois qu’elle réunit ses élus rue de Sourdis après qu’ils soient venus en bagnole de Thouars, Guéret ou Ascain, aggraver les embouteillages démentiels de l’agglomération bordelaise pour se vanter bruyamment d’agir ensemble le temps d’une réunion pour la transition énergétique et écologique.
Que tous ceux qui invitent doctement les paysans à changer de modèle soient eux-mêmes le modèle du changement décroissant qu’ils veulent voir dans le monde.
Que l’on m’explique comment les paysans qui labourent (ou pas) seulement un quart du territoire français (140000 km2) peuvent être responsables tout seuls de la baisse dénoncée de la biodiversité du pays tout entier Et pourquoi dans le même temps il y a plus d’oiseaux de toutes plumes que jamais devant la porte de ma maman pour venir été comme hiver picorer les graines qu’elle leur offre.
Que l’on botte les fesses des pseudo-scientifiques ruineux qui ont fait croire que l’effacement de cinq étangs sur la commune de Touvérac était une compensation environnementale nécessaire à la mise à deux fois deux voies de la RN 10 entre Reignac et Chevanceaux qui voit passer sur son goudron plus de 20000 véhicules par jour, dont bien plus de la moitié de poids-lourds.
Qu’enfin retenir l’eau l’hiver dans des bassines pour en disposer en été devienne le grand projet de régulation hydrique national contre le laisser faire ultra libéral anarchique du climat et de la pluviométrie.
Que l’on renonce enfin à orbaniser l’agriculture en France en acceptant sans en rajouter les règles énoncées par l’EFSA (European Food Safety Authority)
Que le Président Emmanuel Macron reconnaisse que sa loi EGA (Etats Généraux de l’Alimentation) est une parfaite fumisterie inutile et inapplicable dont il faut se débarrasser au plus vite.
Que l’on cloue au pilori les crânes d’œuf pervers qui ont inventés les maléfiques et démoniaques CEE (certificats d’économie d’énergie) et CEPP (Certificats d’économie de produits phytosanitaires.
Que vigoureusement les contribuables de France et d’ailleurs en Europe fassent savoir lors des prochaines élections qu’ils préfèrent garder leur argent plutôt que d’alimenter une politique agricole en grande partie inutile à quelque compétitivité que ce soit quand elle concerne des productions de fruits et légumes qui s’échangent presque exclusivement à l’intérieur de l’Europe. En libérant la flopée d’agents à Bruxelles, à Paris ou en région affectés à cette tuyauterie rouillée au rendement sans cesse décroissant, les consommateurs abaisseront très utilement le coût de leur nourriture. L’agro écologie y gagnera aussi.
Que le CIRC admette enfin avec la totalité des agences scientifiques dans le monde que si le saucisson est bien cancérigène, le glyphosate lui, ne l’est pas. Mais que paradoxalement, s’il est indispensable et réjouissant de croquer dans le saucisson, il n’y a pas lieu de boire la moindre goutte de glyphosate.
Que l’on cache encore une fois au monde entier que pour quelques 400 grammes tout juste de glyphosate localisés sur l’herbe, sous les rangs d’un hectare de vigne, 1500 kgs d’éthanol pur ont été produits en 2018 qui seront mis en fûts puis en bouteille pour être bus un jour. L’éthanol est tératogène et classé cancérogène du groupe 1 par le CIRC. Pourtant et bien heureusement, consommé avec modération et en dehors de la grossesse pour les femmes, il peut être bon pour la santé.
Que l’information scientifique sur tout ce qui touche à l’environnement et à l’alimentation reprenne des couleurs et dégonfle un peu la part des fake news dont se repaissent les médias.
Qu’une bonne partie au passage du soi-disant service public de l’audiovisuel soit privatisé. Qu’il reste seulement une chaine de télé issue de la fusion entre France 3 et France 2 en plus de France 5, Arte et France Ô. Pour la radio, France Culture, France Musique, France Info et France Bleu suffiraient. Et que l’on diminue à due proportion la redevance.
Que, « Les mains vertes de la planète bleue. Fiers de nos paysans, d’ici, de France et d’ailleurs», devienne le message incarné des magasins Tastet.pom.
Que la consommation de fruits et légumes remonte en France et en Europe.
Qu’Alexandre Benalla se fasse oublier et redonne très vite ses passeports diplomatiques en main propre à Emmanuel Macron pour que je puisse encore timidement continuer à les soutenir l’un et l’autre dans les diners en ville. Parce là que je suis très près de renoncer….
Qu’Emmanuel Macron choisisse plutôt à la veille du prochain nouvel an de se promener dans le bourg de Reignac plutôt qu’à Saint Tropez si les gilets jaunes devaient reprendre du service dans un an sur les ronds-points de l’hexagone.
Qu’un projet fédérateur efficient respectueux des identités nationales se fasse jour à nouveau et permette à l’Europe de survivre pacifiquement en mettant fin à la déconstruction et au délitement en cours. Que l’on y garde le Royaume Uni. Quant à l’euro, son sort semble scellé. Il ne pourra inévitablement pas survivre aux disparités économiques qui s’exacerbent d’année en année entre les pays de la zone. A moins qu’au bord du gouffre, les peuples concernés avec leurs dirigeants ne fassent une priorité des critères à respecter et des convergences à réussir.
Que les gilets jaunes retournent dans les coffres des voitures et que les ronds-points cessent d’être des ZAD. Que les hommes et les femmes en colère se constituent en association, syndicat ou en parti politique, organisés pour porter leurs revendications et faire valoir démocratiquement leur projet de société.
Qu’un rond-point par département soit confié à un artiste pour y ériger une œuvre esthétique et réaliste qui symbolise les luttes improbables de ces dernières semaines.
Que la protection des biens et des personnes soit assurée en permanence et partout en France. Que les casseurs soient empêchés de casser.
Que les journalistes et photographes de presse puissent faire leur travail sans jamais être menacés physiquement ou verbalement. Que la pluralité des points de vue trouve son expression dans les colonnes des journaux, à la radio, à la télé ou sur les réseaux sociaux.
Que les fact-checkeurs rigoureux et honnêtes démasquent les fake news.
Qu’il soit désormais déclaré inconstitutionnel parce que mensonger d’associer les termes impôts, taxes, fiscalité, avec écologie, environnement ou vert. Toutes les ruses de ce type pour vendre de l’impôt sont à interdire sous peine d’amendes dissuasives pour leurs auteurs.
Que l’on ne puisse plus jamais lire ou entendre qu’une baisse d’impôt est un cadeau fiscal. Que jamais on ne puisse laisser à penser que baisser ou renoncer à augmenter une taxe ou un impôt ça coûte à l’Etat. Que l’on n’inverse pas les rôles par une sémantique spécieuse. L’impôt est consenti par le peuple pour les services qui lui sont rendus. A lui de définir le volume qu’il veut y consentir et proportion dans laquelle chacun doit y contribuer.
Qu’Emmanuel Macron cesse de jouer au bonneteau avec l’impôt et qu’il s’emploie maintenant à baisser la dépense publique pour baisser les prélèvements obligatoires et le périmètre de l’Etat et des collectivités. Qu’il mette fin au déficit public et à la progression de notre endettement. Et bien sûr qu’il libère de l’inactivité choisie ou forcée une bonne partie des 9% de chômeurs. Les tensions sur le marché du travail rendent encore plus incompréhensible ce seuil trop élevé.
Que le centre cesse de s’émietter à l’infini et que se reconstitue deux grands ensembles, un à gauche et un à droite avant que l’alternative au ni gauche ni droite avec En Marche à la ramasse ne nous fasse basculer démocratiquement grâce aux institutions de la 5ème république vers l’un des deux extrêmes. Qu’Emmanuel Macron choisisse son camp.
Que le prélèvement de l’impôt à la bourse qui se met en place en janvier ne mette pas à nouveau le feu aux poudres. Une nouvelle fièvre jaune serait dévastatrice. Bon si Gerald Darnamin devait à l’occasion y perdre du crédit et son ironie, je ne pourrais pas tout à fait condamner cette initiative intempestive.
Que Bruno Le Maire concède enfin qu’il ne sait rien de l’économie. Qu’il maîtrise seulement la rhétorique, mais à des fins contestables. J’ai lu ses deux premiers livres, mais je ne lirai évidemment pas le prochain annoncé pour les semaines qui viennent.
Que Sérotonine soit mon premier roman lu en 2019. Que Michel Houellebecq se voit attribuer le rôle mérité de pythie de Delphes pour le pays et que Valeurs actuelles soit l’hebdomadaire dédié à ses prophéties.
Que Françoise Coutant renonce à faire d’ARTEE une banque qui émette des junks bonds pour les titriser ensuite dans des portefeuilles cherchant parait-il à se verdir et que tout cela se termine tôt ou tard en petite crise de subprimes en Nouvelle Aquitaine. A l’insu du plein gré de notre inconséquence collective. La nécessaire rénovation des passoires énergétiques de nombre de logements ne doit être le tonneau des Danaïdes de nos impôts.
Que les activistes d'Elliott conseillés par Alain Minc ne fassent pas de misères inutiles à Pernod Ricard dans le seul but d'une plus-value rapide sur le cours de l'action en bourse.
Que Donald Trump ne twitte rien qui puisse nuire aux ventes de Cognac sur les USA comme ailleurs.
Que les archéologues qui seront retenus pour fouiller dans le chœur de l’église Saint Pierre Es liens de Reignac ne retardent pas les travaux de restauration intérieure et la mise en valeur des décors peints.
Que les chasseurs de Reignac reconduisent pacifiquement le partage du territoire et respectent la « cease fire line » âprement négociée il y a quelques années.
Que je trouve le temps, l’envie et les mots pour nourrir ce blog né le 31 décembre 2005.
Que plein d’autres choses encore…..
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
Voir le profil de Daniel Sauvaitre sur le portail Overblog