31 Décembre 2008
En ce dernier jour de l’année 2008 et au moment des vœux pour l’année qui commence, les nouvelles de la France et du monde sont plutôt source de graves inquiétudes. Depuis cet été la progression
du chômage s’accélère nettement et de nombreux pans de l’économie connaissent des baisses sensibles d’activité. Comme chaque hiver les, images de ceux d’entre nous qui après avoir perdu pied dans
notre société sombrent dans la grande pauvreté nous rappellent notre incapacité à faire entrer tout le monde dans les normes élevées que nous nous sommes données et qui agissent comme autant de
facteurs d’exclusion pour les plus faibles. C’est dans ce contexte de crise que l’Etat très logiquement est encore plus que d’habitude appelé au secours pour contrer autant qu’il lui sera
possible de le faire, par une aggravation de l’endettement, la spirale dépressive qui menace. Et puis une nouvelle fois c’est une guerre meurtrière
qu’Israël mène à Gaza pour répondre aux tirs de roquette du Hamas sur son territoire. La paix dans le monde est ainsi toujours aussi précaire.
Nous sommes bien une nouvelle fois en situation de crise. Mais comme l’indique l’étymologie de ce mot en chinois (weiji) souvent citée, la crise est à la fois une menace et une opportunité. En France nous attendons beaucoup de l’Etat et la période de crise aigüe que nous vivons renforce ce travers. La menace c’est que le corps social n’ait d’autre réflexe que d’en appeler à l’intervention régulatrice de la collectivité pour le maintien des acquis de toutes sortes sans que l’on touche structurellement à notre organisation. Dans ce cadre la pression de la crise sera trop forte pour un corps social inadapté aux épreuves du changement et la crise paralysera encore un peu plus notre pays dans un monde qui bouge et dont nous ne représentons qu’à peine deux pour cent de la population.
Mais nous pouvons tout aussi bien relever tous les défis qui se présentent à nous pour rester un pays prospère, avec des missions de service public bien remplies, qui assure le plein emploi et refuse l’exclusion. Cela passe par ce qu’il est convenu d’appeler des réformes. C'est-à-dire la refonte de notre organisation collective pour qu’elle intègre les évolutions technologiques et un management qui responsabilise et développe l’autonomie des personnes. Notre vieil état jacobin n’a pas été organisé pour cela pas plus que les hommes et les femmes qui le servent. Il craque de toute part dans l’incompréhension et la souffrance. Il faut vivre une autre réalité pour savoir qu’une autre voie est possible et qu’elle est source de bien des satisfactions. La crise dans ce cadre peut se révéler un puissant moteur pour le changement. La dépense publique représente près de 52% du produit intérieur brut de notre pays, soit près de dix points de plus que les états concurrents les plus collectifs. De telles marges de progrès font que c’est un chantier de rêve pour nous tous.
Je viens de lire, sans tout comprendre et loin de là je l’avoue, un livre d’entretien avec la philosophe Blandine Kriegel qui s’intitule « querelles françaises ». Au passage j’ai appris qu’elle est la femme d’Alexandre Adler qui préface abondamment l’ouvrage. Ce que j’ai retenu de son analyse c’est que notre pays à plus besoin de réformer son Etat de droit, pour le rendre plus indépendant mais aussi plus responsable, que de social. Là aussi c’est le structurel qui prime sur le conjoncturel pour utiliser pleinement les ressources de la société et des individus qui la composent.
Dans ses vœux, ce soir, le président de la république a indiqué que de cette crise peut naître un monde nouveau dont nous sortirons plus forts. C’est aussi le vœu que je formule en ce début d’année 2009 pour chacun de vous et pour notre pays.
Et puis j’espère aussi, malgré mes différentes responsabilités qui m’incitent peut-être à trop de prudence pour vous intéresser, animer de façon plus dynamique ce blog en 2009 pour que nous puissions échanger et débattre plus intensément.
Au moment où je commence la lecture de la biographie de Voltaire par Max Gallo j’emprunte à celui qui dit avoir écrit pour agir cette citation extraite de « Zadig ou la destinée », pour chacun de vous comme pour moi-même :
« Que la santé immortelle descende du ciel pour avoir soin de tous vos jours »
Bonne année à tous.
Pomme endormie. Andrzej Malinowski.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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