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Discours de clôture de l’Assemblée Générale ouverte d’Interfel du 24 septembre.

Mesdames et messieurs, chers invités, chers collègues,

Nous arrivons presque au terme de cette longue et intense journée qui a vu se succéder une assemblée générale élective ce matin qui a renouvelé pour trois ans la gouvernance de notre interprofession, un moment très riche de cohésion interne entre les élus et les collaborateurs en début d’après-midi et puis cette dernière séquence d’éclairages lumineux sur nos enjeux et nos opportunités délivrés par un panel de brillants experts que je remercie. Nous aurons cher Philippe Gaudin à faire notre miel de ces précieux apports que vous avez si bien su faire exprimer.

Nouvellement élu à la présidence de notre association, il m’appartient donc de clôturer cette journée…et compte tenu de l’heure d’essayer de faire court.

Cher Laurent, c’est à toi que je veux m’adresser en premier. Je veux te dire une nouvelle fois ma reconnaissance et mes remerciements, partagés par tous ici, pour tes six années de présidence.  

Tu as solidement tenu la barre. Respectueux du dialogue et de la parole de chacun, soucieux de notre cohésion mais toujours déterminé à agir. Tu as su nous guider, présider de manière ferme mais juste. Tu as fait preuve d’autorité sans être autoritaire. Pour couronner le tout, tu as toujours fait preuve de ce sens aigu de la convivialité que nous avons vivement apprécié.

Ton leadership, tu l’as démontré par ta détermination à obtenir pour les fruits et légumes un plan de souveraineté. Avec Jacques à tes côtés, vous avez su convaincre de la nécessité de donner toute leur chance aux maraichers et aux arboriculteurs de France pour qu’ils puissent relever les défis de la compétitivité et de la compétition au sein de l’union européenne comme au dehors.

Pout tout cela et bien plus encore, cher Laurent, tu mérites ainsi que ceux qui ont œuvré à tes côtés d’être très chaleureusement applaudi.

Je suis fier d’avoir été élu ce matin à la présidence de notre interprofession et je suis très reconnaissant de la confiance qui m’est accordée. Au regard de ces applaudissements, je mesure évidemment, cher Laurent, la responsabilité qui m’incombe à mon tour et le challenge difficile de te succéder que je dois relever.

Je suis comme vous le savez déjà pour la plupart arboriculteur et viticulteur en Charente. Depuis mes débuts je travaille en association avec des membres de ma famille et en coopération avec d’autres collègues arboriculteurs et viticulteurs. C’est cette solidarité de groupe qui m’a permis de m’engager assez tôt dans les organisations professionnelles agricoles, président d’une caisse locale, administrateur de la caisse régionale de Crédit Agricole, président de mon Cerfrance départemental. Et puis est venu l’engagement citoyen au conseil municipal, à la présidence de la communauté de communes, puis comme maire de mon village.

Avec la commune, mon engagement le plus constant a été pour l’organisation économique de la pomme et de la poire. Comité économique, section nationale pommes, puis la création en 2008 de l’Association Nationale Pommes et Poires. Ce qui m’a conduit à participer à la constitution de la Gouvernance Economique des Fruits et Légumes, cher Bruno, cher François, et à pouvoir participer activement à la gouvernance de l’interprofession comme secrétaire général et co-président de la commission économie.

A l’aune de mon parcours, je crois pouvoir dire que j’ai le goût de l’action collective, que je suis convaincu de son efficacité et que j’aime réunir, faire travailler ensemble des hommes et des femmes d’horizons, de culture et d’idées différents.

A partir d’aujourd’hui, je suis sans hésitation le président du travail collectif de nos 15 familles et de nos deux collèges.

J’ai eu l’occasion d’écrire une lettre en juillet, largement diffusée auprès de vous tous, sur l’engagement que je souhaite avoir à vos côtés. Au-delà des lignes directrices que j’ai pu évoquer, je souhaite insister à cet instant sur quelques convictions fortes.

D’abord, cher Laurent, soit assuré que nous allons tout mettre en œuvre pour que le plan de souveraineté prévu pour se déployer jusqu’en 2030 et même au-delà soit mis en œuvre et que le nouveau gouvernement s’en saisisse tant sa pertinence est incontestable.

Le volet financier est indispensable et je mesure l’âpreté des arbitrages qu’il va falloir obtenir pour que les promesses qui nous ont été faites soient tenues. Nous comptons pour cela sur la force de conviction d’un bon nombre de députés particulièrement attachés à la cause des fruits et légumes sur tous les bans de l’assemblée.

Mais il est tout aussi important de ne rien lâcher sur les conditions de notre compétitivité qui doivent être rétablies en acceptant que l’on soit au socle des possibilités offertes par les réglementations européennes. Sans contraintes nationales spécifiques supplémentaires.  

Ce sont les conditions pour que la souveraineté alimentaire en fruits et légumes devienne réalité.

Le premier président et fondateur de la 5ème république disait très justement que « l’on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. Qu’il faut partir de ce qui est. »  Je veillerai avec vous tous, chers administrateurs, à ce que nous soyons l’expression des réalités vécues dans l’exercice de leur métier par les hommes et les femmes des familles que nous représentons. Que nous en fassions la pédagogie. Nous devons éclairer le politique et le décideur public de l’éventail complet de nos contraintes et de nos possibilités. Il nous faut éviter le plus possible les errements d’initiatives contreproductives comme cela a pu être trop souvent le cas.

Nous continuerons donc à proposer une large concertation entre les professionnels de notre filière et les élus pour obtenir une forme de co-construction des mesures spécifiques à notre secteur d’activité.

C’est par une assistance et un accompagnement politique et administratif bienveillant que nous ferons réussir la production et le développement de la consommation des fruits et légumes frais. Mais aussi des fruits et légumes transformés transformés cher André. Notre combat est commun avec l’Anifelt.

L’importance de l’environnement législatif et réglementaire ne doit pas nous faire oublier que la raison d’être de notre association, c’est la possibilité qui nous est offerte de réussir entre nous des accords qualité interprofessionnels qui, une fois étendus, prennent force de loi. Et nous nous partageons avec le CNIPT le corps de contrôle qui en vérifie la bonne application.

J’aurais à cœur de cultiver notre capacité à nous emparer des propositions concrètes d’améliorations émises par nos familles pour en débattre et si possible trouver des accords au bénéfice de tous. Dans la filière que nous représentons, chacun de nos métiers est interdépendant des autres. Il n’y a pas de réussite individuelle durable sans réussite collective.

Mais en la matière je le sais, pour paraphraser Kierkegaard, « ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est bien le difficile qui est le chemin ».

Notre interprofession est une interprofession à mission. Nous sommes engagés pour que se développe la consommation des fruits et légumes. Parce que chère Christel, nous n’en consommons jamais trop, mais plutôt bien trop peu.  Nous sommes porteurs d’un enjeu de santé publique et nous nous félicitons du travail exemplaire réalisé par Aprifel, chère présidente, pour le faire savoir.  

La réussite passe d’abord par une politique séduisante de l’offre. Depuis les champs, les serres ou les vergers, jusque sur les étals et les assiettes, c’est par la qualité, le gout, la beauté, la couleur, la diversité, la praticité auprès de consommateurs avisés que se gagne de la part d’estomac. Le tout en assumant une chaine de valeur qui respecte à la fois le producteur et le consommateur, mais aussi toutes les contributions des acteurs d’une logistique optimisée qui va de l’expédition jusqu’à la distribution en rayon et sur la table.

Notre communication est l’outil principal du combat éducatif et culturel qu’il nous faut mener en profondeur auprès des consommateurs. La lutte est rude tant les séductions autres sont multiples et puissamment marketées.

Le choix que nous avons fait de déployer en région nos actions, au plus près des acteurs de terrain, des collectivités et des consommateurs, offre des leviers puissants pour la réussite de notre projet. Le maillage de professionnels investis de toutes nos familles doit nourrir nos réflexions et démultiplier nos initiatives aux côtés de nos diététiciennes. L’architecture de tout cela reste bien entendu encore à préciser et à consolider.

Nous sommes à Interfel, de longue date, ouverts à l’international. Bien plus pour importer, cher Alain, cher Denis, tant l’offre multicolore de fruits d’autres latitudes plait aux consommateurs, mais aussi pour exporter.  Au travers des soutiens que nous apportons sur les salons à nos productions nationales et pour l’accès aux marchés, nous sommes à l’écoute du monde. Nous acquérons en retour cette culture du grand large qui renforce et enrichit nos stratégies.

Et puis cher Laurent, la coopération que tu as engagée avec les autres interprofessions européennes au sein de Freshfel s’inscrit parfaitement dans cet optimum de compétitivité que nous recherchons à avoir en agissant ensemble auprès du parlement et de la commission européenne.

Cher Jacques, une part importante de notre budget est confié au CTIFL pour financer la recherche et l’expérimentation. Notre centre effectue des travaux indispensables pour que de la production jusque sur les étals des primeurs et des distributeurs, ici ou à l’autre bout du monde, les acteurs de terrain puissent surmonter les écueils de tous ordre.

Les défis agroécologiques, climatiques et économiques qu’il nous faut relever nécessitent que notre centre technique soit à son efficience maximum.

Il est pour tout cela de notre responsabilité collective de justifier de la pertinence et de la productivité de la contribution prélevée sur le chiffre d’affaires de la filière. Chacune des activités et des actions de notre interprofession, cher Georges, doit être évaluée à cette aune. J’en profite pour saluer une fois de plus ton engagement et ta vigilance exemplaire sur les comptes de notre interprofession. Je peux t’assurer que nous essaierons d’être dignes de la voie que tu as tracée au poste que tu as si brillamment occupé.

Mes chers collègues professionnels, cher Laurent, je sais que nous pouvons compter pour la réussite de notre projet sur des équipes très motivées et compétentes que je tiens à saluer et à remercier.

Cher Alexis, chère Delphine, cher Ludovic, la complémentarité, la complicité entre les professionnels et tous les collaborateurs de notre maison commune des fruits et légumes frais en plus de ceux de nos familles offre j’en suis sûr les synergies indispensables à notre réussite collective.

Chers collègues, chers collaborateurs, chers invités, chers amis, j’aborde ce mandat à la présidence de l’interprofession avec une envie et un enthousiasme que je pense puisés au verger et au potager, dans ce paradis multicolore où j’ai grandi. J’espère que nous saurons ensemble faire ressentir et aimer sur tous les étals de France et de Navarre ce petit paradis devenu au fil du temps un peu trop lointain pour bon nombre d’entre nous.

A l’instant où je vous parle il me semble qu’il n’y a pas de plus belle mission à accomplir.

Merci de votre attention.

Discours de clôture de l’Assemblée Générale ouverte d’Interfel du 24 septembre.
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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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