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Des pommes et des poires : saison 2017. Des gros pépins, de la couleur, du sucre et peut-être aussi du lucre.

La cueillette des pommes de la variété Gala, celles de la photo, commence demain à Champagnac en Charente Maritime. A Grun-Bordas en Dordogne, ce ne sera que lundi prochain. C’est pourtant le même clone, Brookfield, mais la régression de l’amidon qui permet d’évaluer la maturité n’est pas aussi avancée. A 120 kilomètres de distance à vol d’oiseau, l’altitude, le sol et le climat sont différents. Autant de paramètres qui influent sur le cycle de la végétation. Mais sur les deux sites, la bonne amplitude thermique de ces derniers temps entre le jour et la nuit a favorisé la coloration. Les pommes sont d’un bon calibre, gorgées de sucre et arborent toutes une belle couleur rouge fraise qui va faire fureur sur les étals dès jeudi.

Par chance, ces deux vergers ont échappé au gel d’avril. L’un qui confirme sa situation privilégiée connue depuis le 21 avril 1991. La cartographie des zones les moins sensibles observée lors de ce terrible gel s’est confirmée cette année. Et puis l’autre pour avoir bénéficié du brassage de l’air d’une tour à vent (wind tower) installée justement après le gel de 1991.

En revanche deux autres parcelles situées à Chantilllac ont perdu leur récolte avec des températures descendues à  -3° celsius pendant plusieurs heures une nuit d’avril. Il n’y aura donc pas cette année de Reine des Reinettes et très peu de Rubinette issues de ces vergers.

Au total les pertes consolidées dues au gel sur les différents sites où avec mes associés nous avons des vergers représentent 15% de ce qu’il était prévu de récolter.

Forcément, on ressent un sentiment de culpabilité à avoir été touché par le gel. Parce qu’il est possible de s’en protéger. Ce qui est fait pour une partie du verger. Mais des investissements supplémentaires auraient été nécessaires pour que la totalité des parcelles puissent être préservées. Et ils ont tardé à être faits.

Investir lourdement dans la plantation d’un verger nécessite de s’affranchir des aléas du climat pour assurer chaque année la récolte qui permettra de faire face aux échéances et d’assumer les coûts salariaux invariables. Il faut protéger le verger de la sécheresse par l’irrigation, de la canicule qui brule des fruits,  des tempêtes, de la grêle et du gel. Le temps qu’il fait  ne peut pas être une excuse pour le paysan.

Tout comme il faut éviter de se faire détruire la récolte par les maladies et les ravageurs friands des fruits que l’on convoite.

Il faut maintenant  survivre économiquement au coup de semonce pour aussitôt installer les moyens de protection qui éviteront les conséquences néfastes des aléas climatiques futurs.

Ce gel d’avril et maintenant la grêle un peu partout en Europe impactent durement le volume de production cette année. Et dans ce contexte, la France s’en tire plutôt moins mal que d’autres pays producteurs de l’Union.

Pour autant de nombreux vergers dans les Alpes, en Savoie, dans le Limousin, dans le Nord et l’Est du pays et un peu partout sur le territoire, ont terriblement souffert du gel.

Cependant au final, cela ne réduit la récolte française que de 8% comparativement à l’an passé.

La Pologne, l’Autriche, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume Uni, la Belgique et la Hollande, pour ne citer que les plus importants, ont été plus gravement touchés.

Ce qui signifie qu’avec près d’un quart de la récolte en moins, malgré la perte de plusieurs marchés à l’exportation comme la Russie et l’Algérie, l’Europe est sensiblement déficitaire cette année. Et donc logiquement, comme nous en avons eu l’expérience par le passé, les prix à la production doivent monter….

A suivre….

Après une assez longue interruption de plusieurs semaines due à une sorte de vague à l’âme ou de fainéantise, à des clics faciles sur Twitter, Instagram ou Facebook, peut-être aussi parce que je me suis laissé absorber par l’entreprise, je reprends le clavier pour publier à nouveau sur ce blog.

Et des choses à dire il y en a….

Des pommes et des poires : saison 2017. Des gros pépins, de la couleur, du sucre et peut-être aussi du lucre.
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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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D
Tu n’as pas honte de poster des photos maquillées ?
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