23 Novembre 2016
Le premier tour de la primaire de la droite et du centre a connu une participation record de 4 millions de votants. A plus de 44%, les électeurs motivés et déterminés qui se sont déplacés dimanche dernier ont placé très largement en tête François Fillon. Alors qu’il y a peu encore les sondages ne l’annonçaient qu’en quatrième position et aux environs de 10% derrière Bruno Le Maire, en s’acquittant de deux euros, sans se concerter et n’écoutant qu’eux-mêmes, presqu’une majorité absolue des électeurs se sont rassemblés derrière lui.
J’ai choisi en septembre de faire savoir ma préférence pour Alain Juppé et j’ai fait campagne et voté pour lui. J’ai hésité longtemps. Mais au fur et à mesure que l’élection approchait, ne voyant pas décoller François Fillon dans les sondages, pour ne pas être un rallié du deuxième tour à Alain Juppé que je n’imaginais pas en être absent face à Nicolas Sarkozy, j’ai fait le choix de le soutenir.
J’étais pour Alain Juppé. Mais je n’étais pas contre François Fillon, ou bien alors tout contre évidemment comme je le lui ai dit à Cognac (voir l’article « l’effort c’est que du bonheur»). Pas plus que je n’étais contre aucun des autres candidats à cette primaire.
Tout au long de la campagne de cette primaire, j’ai inlassablement rappelé qu’il importait que les candidats mettent en avant leurs atouts respectifs sans abuser d’une sorte de publicité comparative ou de critiques qui rendraient le rassemblement difficile à l’issue du deuxième tour. Et j’ai été plutôt fier de la très bonne tenue des échanges et des débats qu’ils nous ont offerts. Je me suis bien plus inquiété des dérapages sur les réseaux sociaux qui ont ciblés Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Ce dont les autres candidats ont été un peu plus préservés.
En Charente Alain Juppé est arrivé largement en tête. Mais la Charente n’est pas la France. Alors j’ai évidemment souhaité dimanche soir en mon fors intérieur qu’au vu du résultat franc obtenu par François Fillon, Alain Juppé se désiste. Il n’y a aucune opposition fondamentale entre lui et François Fillon qui justifie de tenter à tout prix de l’emporter au deuxième tour après une très courte campagne censée apporter aux électeurs assez de nouveaux éléments susceptibles d’inverser radicalement la tendance.
Alain Juppé a fait le choix d’imposer un deuxième tour à François Fillon et de tenter de l’emporter. C’est un choix que j’ai respecté….jusqu’à ce que le débat dérape. Je ne veux pas être associé un seul instant de plus au portrait totalement injuste et même insultant qui est fait à celui qui sera très probablement le candidat de la droite et du centre à l’issue de cette primaire. Bien des proches d’Alain Juppé sont très troublés par son choix délibéré et inattendu de la division alors que c’est au nom du rassemblement que nous l’avons suivi.
Aucun programme ne fait l’unanimité dans le camp de la droite et du centre. Pour autant aucune différence, si ce n’est quantitative bien sûr, n’oppose vraiment les deux programmes qui nous sont soumis. En tout cas rien d’essentiel que les électeurs du premier tour n’auraient pas su percevoir.
C’est avant tout un homme qui a été choisi par les électeurs. Une rencontre entre François Fillon et le peuple de la droite et du centre a bien eu lieu dimanche dernier. Une rencontre surprenante telle que la savait possible le général de Gaulle lorsqu’il a souhaité l’élection du Président de la République au suffrage universel. Je doute que les jours que nous vivons entre ces deux tours puissent inverser la tendance.
Dimanche prochain je voterai pour François Fillon.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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