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Plan-plan cucul. Ou quand le chômage de Hollande pue la flemme présidentielle.

François Hollande a donc annoncé sans rire lundi dernier devant le Conseil Economique et Social ses mesures d’urgence contre le chômage.

Il offre 2000 euros de prime par embauche en CDI ou CDD de plus de 6 mois avant la fin de l’année 2016 en dessous de 1.3 SMIC dans les entreprises de moins de 250 salariés. Pour les CDI, la prime sera versée une deuxième fois en 2017.

Il veut 500000 chômeurs en formation vers les emplois d’avenir, ou en tension, en plus du nombre habituel.

Il promet des contrats en alternance en nombre, que le CICE sera transformé en baisse durable de charges et la modulation possible sur plus d’un an du temps de travail ainsi que la dérogation par accord d’entreprise à la majoration légale des heures supplémentaires.

Entonnant la geste socialiste après la parole archéo-libérale, le locataire à terre de l’Elysée flèche deux milliards d’impôts des contribuables à son plan de sauvetage de l’emploi pour la France.

Il n’y a quand même pas eu grand monde cette semaine pour s’extasier devant ce nouveau plan martial contre le chômage.

Sortir d’urgence 500000 chômeurs des statistiques les plus médiatisées de Pôle emploi pour à tout prix gagner le pari de l’inversement de la courbe du chômage est une astuce tellement cousue de fil blanc qu’elle a fait rire jaune les plus béni-oui-oui du pouvoir rose.

La solennité toute surréaliste qui enveloppe  ces annonces  niaiseuses ne laisse cependant pas de m’étonner. A tel point que je me demande si je ne prends pas tout ça un peu trop au sérieux.

C’est en entendant Stéphane Le Foll nous dire que le problème, c’est que les français ne sont jamais contents, que j’ai commencé à douter.

« Jamais content », Alain Souchon, et oui, c’est comme dans « On connait la chanson », le film d’Alain Resnais. Les acteurs reprennent des refrains à succès des bluettes  de la chanson française pour mieux exprimer leurs sentiments.

Et c’est ainsi que je crois entendre maintenant François Hollande plagier Gérard Lenorman et son « si j’étais président ». C’est ça,  il faut imaginer derrière ce spectacle de marionnettes désarticulées un brin ridicule une aimable comédie du pouvoir censée nous distraire de nos soucis quotidiens.

Bon, le sujet est trop grave pour en rire, je vous l’accorde. Mais quand même, comment peut-on faire semblant de croire que le pays est sérieusement gouverné ? Que promulguer le CICE, c’est-à-dire accorder un avoir fiscal de 4 puis 6% du montant des salaires bruts inférieurs à 2.5 fois le SMIC, multiplier les contrats aidés et maintenant mettre massivement en formation fictive des demandeurs d’emploi est à la hauteur des enjeux ?

Puisque vous l’avez bien compris, ce bidouillage de la tuyauterie des prélèvements obligatoires et des redistributions incitatives n’agit en rien sur les causes profondes du chômage. Pour le pays, cette manipulation de robinets est à somme nulle, tout en plombant un peu plus la compétitivité du pays de par le coût de l’usine à gaz administrative Shadokéenne nécessaire au système.

Alors, c’est depuis Davos qu’une lueur d’espoir pour la France est apparue au monde.  Encore minuscule pour l’instant, puisque elle est de l’ordre du Macron. Mais en tout cas prometteuse, tant elle scintille et contraste avec les idées noires sur l’économie dans lesquelles se complaisent les politiques chômagiers de gauche.

Il fallait lire cet après midi l’analyse fouillée dans Le Monde daté de demain dimanche, et même d’après-demain lundi, de quelques annonces faites par le ministre de l’économie et des finances depuis la station Suisse pour se convaincre de la puissance des dogmes qui nous régissent.

Pensez-donc, alors que François Hollande avait annoncé lors de ses vœux la possibilité d’accords de modulation du temps de travail sur deux ans, sans remettre en cause la durée légale, Emmanuel Macron a assez clairement annoncé qu’un accord interne d’entreprise pourrait ne pas majorer les heures effectuées au-delà de la durée légale de 35 heures.

Ce serait donc enfin et sous la gauche le début de la fin "de facto" des 35 heures de l’amère Aubry. Une révolte de l’impudent ? Non cire de ses pompes, une révolution copernicienne déclenchée par un libéral égaré à gauche.

C’est bien en desserrant le cadre réglementaire que de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois pourront se créer en plus grand nombre. Et moins de chômage, c’est moins de redisribution artificielle et d’administration de l’inactivité, moins d’impôts et donc plus de pouvoir d’achat pour tous.

Mais pour ça, nous avons besoin d’un Président qui lui aussi travaille et agisse en profondeur au lieu de siffloter des airs connus.

« Un Président qui travaille, Macron, lui il voit ce que ça veut dire », peut-on dire à Valls en le plagiant.

J’ai cru comprendre que d’aucuns du côté de Davos verraient bien notre frère en libéralisme Emmanuel Macron candidat en 2017. Ça n’arrivera très probablement pas, sommes en France que diantre. En revanche, on peut aussi s’inspirer utilement de lui à droite.

 

Je vous mets en pièces jointes un article du Monde Economie du 17 janvier très utile qui s’intitule « Ce qu’on n’a jamais essayé contre le chômage » par Béatrice Madeline.

Et puis je me suis souvenu d’une tribune du prix Nobel Gary Becker dans le Monde du 28 mars 1996 qui avait fait beaucoup de bruit en son temps et qui reste à mon sens d’actualité : « Eurochômage, le poids des politiques ». Je vous l’ai retrouvée. 

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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