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La longue marche des pommes, des kiwis et des autres fruits et légumes de France vers les étals de Chine, du Japon et d’ailleurs.

Phil Hogan était le premier à prendre son petit déjeuner au 35ème étage de l’Intercontinental avec vue sur la diète et le parc qui entoure le palais impérial à Tokyo ce matin. Immense carcasse affable et souriante, le commissaire européen à l’agriculture avait encore un train à prendre pour rejoindre les ministres de l’agriculture du G7 à Niigata. En partance également, mais pour Reignac bien sûr, je l’ai remercié de son ouverture au dialogue et de son engagement pour la cause agricole européenne.

Depuis une semaine, nous avons croisé chaque jour ce libéral Irlandais contrarié* pour un échange sur les attentes des membres de la délégation d’entreprises et d’organisations professionnelles qui l’accompagnent, un débriefing de ses rencontres avec les ministres et la haute administration de la Chine et du Japon ou autour d’un verre pour des discussions plus informelles. Avant de nous rejoindre à Shanghai samedi dernier, il était déjà au Kazakhstan. Dès lors, il n’y avait rien d’étonnant hier soir à ce que la fatigue devienne perceptible sur son visage quand il a tenu à nous rendre compte de ses tout derniers échanges avec le ministre de l’agriculture du Japon.

Difficile de faire une brève synthèse de la masse d’informations que l’on peut recueillir dans un tel voyage. Facile en revanche de confirmer que l’ouverture des marchés nécessite une infinie patience, une volonté politique constante et une parfaite assiduité administrative. Et bien plus encore dès lors qu’il s’agit de productions agricoles. Parce que les protocoles sanitaires légitimes sont inévitablement aussi les outils favoris et redoutables du protectionnisme. Les droits de douane bien que plus délicats à utiliser pour des pays membres de l’OMC complètent efficacement le dispositif.

Dès lors, il faut avoir du lourd dans sa besace pour peser dans les négociations. Et n’est pas à cette aune américain qui veut. On peut même dire que le poids politique n’est pas ce qui caractérise le mieux l’ensemble composite européen. C’est pourquoi malgré les efforts de la commission, les accords bilatéraux sont encore la norme pour les pays européens. Chacun avec son gouvernement, son administration et ses ambassades joue ses atouts et parmi ceux là principalement la qualité de son offre. Puisque l'arme de la réciprocité appartient à l’échelon européen. Ce qui on le comprend fait un attelage diplomatique un peu bancale pour être persuasif et forcer les barrières tarifaires et non tarifaires.

De plus, l’Europe a fait le choix de laisser entrer tout ce qui n’est pas interdit quand nombre de pays à l'instar des USA n’acceptent que ce qui est expressément autorisé. Autant dire que Chine et Japon nous voient venir sans trembler.

Mais voilà, de petits pas en petits pas nous avançons. La France bénéficie ainsi depuis 2000 d’un protocole envié pour exporter ses pommes et plus récemment d’un autre pour le kiwi en Chine. Les volumes expédiés restent cependant faibles comparativement au marché et aux performances des concurrents américains. Mais la persévérance dans ce pays paye.

C’est au tour maintenant des échalotes, du berry kiwi mais aussi du melon charentais d’obtenir leur sésame pour franchir la grande muraille de papiers construite par les autorités de quarantaine. La France s’échine dessus si j’ose dire et va redoubler d’efforts après ce voyage. Interfel que j'ai représentée lors de cette mission y veillera. 

Au Japon c’est une tout autre histoire qui peine à s’écrire pour permettre l’entrée de nos kiwis et de nos pommes. Les paysans y sont organisés et très puissants. A tel point que les diplomates nippons n’ont eu de cesse de demander à l’escouade européenne, notre fameuse high level mission, d’être d’une prudence de samouraï dans sa communication à la presse nationale. Au pays du soleil levant les agriculteurs, même de moins en moins nombreux, ont une voix politique forte parce qu’ils disposent encore d’une proportion importante d’élus au parlement. Les voyages servent aussi à se motiver mes convaincus lecteurs pour nos causes nationales.

Ce marché là fait forcément envie quand on voit les prix pratiqués et l’offre très sélective et peu diversifiée que l’on y constate. Heureusement, comme partout, les commerçants sont du côté des opportunités à saisir et nous avons reçu des messages encourageants pour les démarches que nous engageons.

Ce déplacement, c’est aussi l’occasion de constater le dynamisme de nos filières agricoles à l’exportation et ce depuis longtemps. Un tiers de nos expéditions sur la Chine par exemple provient de l’orge de brasserie, devant les vins et spiritueux. J’ai ainsi eu plaisir à entendre mes collègues des céréales et de l’élevage évoquer leur connaissance des rouages administratifs et des logiques politiques spécifiques à chacun de ces deux pays. Ils témoignent concrètement de l’investissement de longue haleine qui a été réalisé par ces filières.

En marge des motivations de ce voyage, j’ai profité de l’opportunité d’un nouveau passage à Pékin pour revoir mes deux pétillants interlocuteurs de la chambre de commerce et d’industrie, Paul Lu et Chao Lunwem, rencontrés en septembre dernier. Ils travaillent depuis 20 ans pour le compte des  entreprises de transformation à la connaissance de la production de pommes et de poires en Chine. Devenir membre de notre association mondiale des pays producteurs de pommes et de poire (WAPA, World Apple and Pear Association) qui compte 18 pays les intéresse vivement. Tout comme ils sont vivement attendus par les membres actuels. Avec Philippe Binard le secrétaire général de WAPA qui était du voyage nous avons nettement fait progresser cette idée qui m’est chère. Que le pays qui récolte la moitié de la production mondiale adhère à notre association au moment de la présidence française que j’assume serait une vraie satisfaction.

Cela sera concrétisé j'espère lorsque je participerai probablement début septembre au congrès des producteurs de pommes qui se tiendra au nord de Pékin. Je reviendrai ensuite fin octobre à la foire aux fruits et légumes pour des rencontres techniques qui doivent faire progresser nos dossiers d’ouverture de marché.

L’empire du milieu est un centre d’intérêt qui grandit à mes yeux.

Je vous ai ramené quelques photos d’ambiance peu artistiques mais qui vous intéresseront peut être. Cliquez sur ce lien pour voir tout le diaporama.

PS : Phil Hogan à qui je disais être moi-même libéral pour faciliter nos échanges m’a fait cette réponse de bon sens que je vous livre. « Comment pourrais-je me dire libéral alors que je dépense chaque année 47 milliards de subventions pour les agriculteurs européens. »

La longue marche des pommes, des kiwis et des autres fruits et légumes de France vers les étals de Chine, du Japon et d’ailleurs.
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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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D
Tout le monde sait que les libéraux, la droite en général, est très forte pour réclamer et se partager le gâteau des subventions. Elle n'est pas moins forte pour se soustraire à l'impôt grâce à ses cabinets d'affaires spécialisés que l'on retrouve à Panama ou tout simplement au Luxembourg.
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D
La gauche aussi un peu non?