23 Février 2016
Va-t-on enfin profiter de ce nouveau pataquès sur les mauvais comptes de Poitou-Charentes pour dénoncer le vrai scandale qu’il met en lumière? Parce que, pour inacceptables que soient ces règlements très tardifs de factures ainsi que l’ampleur insoupçonnée des emprunts à taux aléatoires, c’est bien l’absence de publication et de transparence des comptes de l’Etat et des collectivités qu’il faut dénoncer. Les comptes de la ménagère, des recettes et des dépenses, dont semblent étonnamment se satisfaire les élus ne constituent en aucune manière un compte de résultat et encore moins un bilan de la situation patrimoniale.
Le budget avec ses autorisations de recettes et de dépenses est une nécessité. Le constat par le compte administratif de l’exécution de ce qui était prévu est une information intéressante. Mais il est inadmissible de s’arrêter à ces données parfaitement insuffisantes pour un gestionnaire. Il faut avoir accès au compte de résultat et au bilan. Et tout cela aux normes de ce que l’on exige pour n’importe quelle entreprise. C’est-à-dire que les produits et les charges doivent être rattachés à l’exercice comptable dès lors que les engagements sont connus, que les règlements aient eu lieu ou non.
D’un coup d’œil au bilan on peut connaître le capital restant du sur les emprunts. Et un tableau des emprunts joint permet de voir l’évolution de la dette dans le temps. Un compte de résultat détaillé permet d’apprécier tout aussi facilement les différents éléments de charge et de produits.
A ce jour, tout citoyen peut moyennant quelques euros avoir accès aux comptes de la presque totalité des entreprises du pays. En revanche il est autrement plus complexe d’obtenir un bilan et un compte de résultat lisible des collectivités ou de l’Etat.
S’il y a une réforme qui ne peut plus attendre, c’est bien celle-ci. Il faut une publication annuelle des comptes avec toutes les annexes nécessaires à la compréhension de la situation financière d’une commune, d’un département, d’une région ou de l’Etat.
Cela nous éviterait les enfumages et les psychodrames permanents du débat politique. Le tout dernier qui concerne Poitou-Charentes, le laboratoire de l’ancienne présidente Ségolène Royal en est un bien triste exemple.
Il se confirme ce que l’on savait déjà. Les expérimentations menées à Poitiers comportaient quelques manipulations douteuses qui se révèlent explosives à retardement. Même si Alain Rousset a vendu la mèche.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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