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Soyons réalistes, demandons l'impossible.

Les éditos de Tonus Charente se suivent et ne se ressemblent pas. Enfin, je devrais plutôt dire que seule la tonalité change parce qu’ils expriment en fait avec une grande constance, d’édition en édition, une sorte d’apesanteur de la pensée politique départementale irrémédiablement déconnectée des défis à relever par notre pays.

 

Après avoir dans la précédente livraison lancé une pétition spécieuse auprès des charentais pour leur demander de s’opposer avec lui à la réforme des collectivités territoriales, Michel Boutant s’émerveille cette fois ci de la multiplicité des animations estivales dans tout le département. Il invite chacun de nous à en profiter et à « se laisser aller à un peu d’optimisme ». Avec ses collègues, il viendra à notre « rencontre sur les lieux mêmes des festivités ». Parce que tous ces moments de bonheur nous les devons presque en totalité, rappelle t-il, aux bénévoles que l’on ne remerciera jamais assez de leur dévouement. Enfin presque, susurre t-il modestement et à voix basse. Il faut quand même un peu d’argent aussi. Il a donc pris la responsabilité, comme il n’y avait pas d’autre possibilité nous dit-il, d’augmenter les impôts des charentais pour continuer à apporter les soutiens nécessaires à toutes ces belles manifestations.

 

Devant tant de bonté, j’imagine que vous avez presque la larme à l’œil. A moins que vous ne vous ne soyez agacés par cette ruse socialiste du président qui tente de faire passer pour un acte de bravoure et de bienveillance une nouvelle augmentation de vos impôts. Parce que certains d’entre vous, j’en suis sûr, n’acceptent pas de lire pour toute justification de cette captation de vos revenus cette renonciation sibylline : « Et parce que nous ne pouvions faire autrement, j’ai pour cela demandé un effort aux charentais en augmentant les impôts».

 

Heureusement dans ce même Tonus Charente les conseillers généraux d’opposition ont profité de la page de tribune libre à laquelle ils ont droit pour dénoncer cette fable de la fatalité de l’augmentation des impôts en montrant bien que d’autres choix auraient pu être faits.  

 

L’appel du 18 juin 1940 a été commémoré dans un bel unanimisme et sur tous les tons cette semaine. Chacun se félicite que le Général De Gaulle, seul contre tous,  ait poursuivi le combat contre l’agresseur quand d’autres justifiaient la capitulation en affirmant qu’il était impossible de faire autrement. Toutes proportions gardées, les situations sont innombrables aujourd’hui où les mêmes qui rétrospectivement se réjouissent du courage du général et de sa vision prospective de l’évolution du monde, sont dans le déni de réalité, justifient l’attentisme, le refus des réformes, l’acceptation de la fatalité ordinaire.    

 

Ce matin j’ai combiné l’écoute de l’Esprit public sur France Culture avec un tour de verger rassérénant. Au cours des débats, Jean Louis Bourlanges a revisité avec beaucoup de pertinence l’adage selon lequel « là où il y a la volonté il y a le chemin » que l’on attribue à Churchill, je crois. C’est vrai que cette expression est parfaitement idiote parce qu'elle sous-entend que la volonté pourrait passer outre toutes les réalités et autoriser toutes les utopies. Il propose en revanche de formuler l'exigence de courage et d'action de la sorte: « quand il y a un chemin il faut qu’il y ait une volonté ». C’est bien évidemment le raisonnement qui a guidé le général et qui devrait aussi nous animer en permanence.

 

Je suppose que Charles De Gaulle que l’on invoque en toute circonstance a du se retourner dans sa tombe quand cette semaine la commission des lois  du sénat a retoqué le mode d’élection du conseiller territorial au prétexte que l’élection au scrutin uninominal à deux tours sans proportionnelle nuirait à la mixité et aux petits partis.  

 

La plus belle et la plus démocratique des élections c’est bien celle qui met face à face un candidat avec le peuple et qui pour être élu doit remporter au moins la moitié plus une des voix des électeurs. Toute autre considération relève de la combine d’en haut. Les sénateurs centristes qui ont rejoints ceux de gauche pour ce refus auront bien du mal à me convaincre, tout comme le général sans doute, qu’ils ont voulu rendre service à la France.

 

« Soyons réalistes, demandons l’impossible ». J’ai envie de ressortir ce slogan né en mai 68 tant il exprime bien à mon sens la quadrature du cercle à laquelle nous devons faire face.

 

Le réalisme aujourd’hui, c’est qu’il faut inverser l’ordre des priorités dans le pays. La priorité des priorités c’est de relever le défi de la compétitivité de la France et de son économie avec ses concurrents les plus efficients. Nous faisons le constat jour après jour de l’importance de l’écart qui s’est creusé depuis quelques années avec l’Allemagne par exemple et nous mesurons encore plus les difficultés que nous allons rencontrer pour tenter de rattraper le retard. Le chemin à suivre est pourtant connu, il faut de la croissance. Pour cela il faut moderniser l’organisation de l’Etat et des collectivités locales pour améliorer l’efficacité des impôts prélevés au français et libérer ainsi la création d’activité. Il faut aussi que l’environnement normatif et de contrôle des activités économiques évolue en parfaite cohérence avec ceux des autres pays concurrents. Et en tout cas en ayant en permanence la préoccupation de l’impact des normes sur les activités économiques. En effet, à quoi serviront les normes et les réglementations en tout genre s’il n’y a plus d’activités auxquelles les appliquer?

 

Et cet impossible que nous devons demander, c’est justement que les élus dans leur majorité aient la volonté de suivre le chemin abrupt de la réforme et de  toutes les remises en cause. L’impossible c’est d’obtenir du courage de la part d’une majorité d’élus plus prompts à justifier tous les renoncements, tous les atermoiements et autres tergiversations possibles et imaginables qui n’ont d’autres buts que de ne rien changer à l’ordre des choses comme pour eux-mêmes. L’impossible c’est d’obtenir que tous ceux qui se revendiquent du gaullisme le soient un peu pour de vrai.  

 

N’en déplaise à Dominique De Villepin, que j’ai écouté atterré hier pendant une heure et demie, le gouvernement vient de montrer avec sa proposition de loi pour la réforme des retraites qu’il savait être courageux et prendre des risques pour sortir le pays de l’ornière. Au passage, je ne suis pas sûr que le pays ait besoin que l’auteur de la dissolution de 97, de l’état d’urgence au moment de l’explosion des banlieues et de l’obstination pathétique lors du CPE s’adonne à cette dérisoire parodie gesticulatoire.  Comme le disait très bien Jean Luc Mélenchon on a toujours l’impression qu’il est sur son cheval, sabre au clair, et qu’il va charger. Il me fatigue cet aristocrate. Le plus gaulliste à mon sens n'est pas celui que l'on croit.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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F
<br /> <br /> Je partage entièrement votre opinion sur le fond : Boutant se félicite des nombreuses festivités qui ont lieu en Charente et grâce à l'argent des contribuables notre Charente pourra rester tout<br /> aussi vivante et dynamique pour ceux qui la connaissent bien sûr...<br /> <br /> <br /> en revanche sur la forme il me semble que des phrases simplement plus courtes rendraient votre message beaucoup plus clair et compréhensible pour tous les charentais aussi nombreux qu'ils le sont<br /> à venir visiter votre blog !!!!<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Continues tes insultes, débilos, tu risquerais de le regretter.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> De gaulle surnomait le roi du maroc mon petit trou du cul. Comment pourrais-je t'appeller Vinosse ? Mon petit trou du cul trop rouge ? Tu veux qu'on s'allonge sur le divan pour que l'on parle de ta<br /> haine vis à vis des allemands ou vis à vis de tes semblables qui ne pensent pas comme toi ?? Mon petit tou du cul trop rouge , tu as l'ouverture d'esprit d'une huitre... Non même pas car parfois<br /> dans les huitres on trouve des perles .... Bien à toi ,<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> D'un avenir de général, cher ami, je vous en trouve fort dépourvu depuis que vous fûtes réformé P4  !!!!!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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