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Parler d'avenir au bord du gouffre.

Jacques Attali était l’invité du Grand Jury hier soir sur LCI. A peine remis au Président de la République, le complément à son premier rapport sur la libération de la croissance s’est fait flinguer de toute part. Pourtant le boulot de l’aréopage de nos meilleures têtes pensantes, qu’elles penchent à droite ou à gauche, mériterait un peu plus d’attention. Du premier rapport il n’avait été retenu par les médias et les politiques que la proposition de suppression des départements et l’augmentation du nombre de licences de taxis. Du dernier, c’est la mise sous condition de ressources des allocations familiales qui a provoqué le tollé et occulté tout le reste. Alors que toutes les conditions sont réunies pour que la France dévisse grave rapidement, il est ahurissant de constater que les analyses et les propositions intelligentes de ces rapports, même si elles sont contestables, soient traitées avec autant de légèreté. On pense à ces films catastrophe, sans suspense, où personne ne prête attention à l’alerte donnée par l’observateur perspicace qui a deviné ce qui va se passer.

 

A mon sens, aujourd’hui le débat politique devrait pourtant porter en priorité sur ce diagnostic de la situation de notre pays, comparativement aux autres grandes nations du monde, sur la fixation d’objectifs consensuels partagés et sur les stratégies proposées par les uns et les autres pour les atteindre. Nous en sommes encore loin. Il faut dire qu’un pays qui a été capable des 35 heures et plus récemment, pour faire bonne mesure, de rendre obligatoire la contractualisation de la première mise en marché des fruits et légumes, doit d’abord d’urgence passer en cellule de dégrisement pour appréhender lucidement la réalité du monde.

 

Pour ceux d’entre vous qui sont capables de surmonter leurs réticences envers Jacques Attali et qui ne se satisfont pas du seul bruit médiatique autour du dernier rapport sur la libération de la croissance, je vous mets un lien vers l'introduction au texte, le texte complet, un lien vers l’émission d’hier soir, un autre vers le blog d'Attali, vers son site et un dernier vers la dernière chronique de Luc Ferry consacrée à la mise sous condition de ressources des « allocs ».

 

Plus localement, j’ai lu dans Sud Ouest et Charente Libre le compte rendu du débat d’orientations budgétaires au Conseil Général. L’impression qui domine une nouvelle fois c’est cette litanie des griefs de Michel Boutant envers l’Etat, sa contestation de la réforme des collectivités territoriales et de la fiscalité afférente. On sent le président accablé, peaufinant son vocabulaire pour mieux décrire les mauvais coups intentionnels, selon lui, portés à sa collectivité par le gouvernement. Ce qui me frappe c’est l’absence absolue de mise en perspective des évolutions en cours, des contraintes des comptes publics du pays. A aucun moment il n’est fait mention de réforme de l’organisation administrative du département, de la répartition des rôles entre collectivités, de la suppression volontaire des redondances de compétences entre acteurs locaux. On fait à gauche comme on a toujours fait et on se plaint. Plus conservateur on ne fait pas.

 

Pour ceux que la problématique du budget d’un Conseil Général intéresse et qui ne se satisfont pas de l’écho des gémissements de notre cantonnier chef, je propose la lecture d’un document de travail explicatif issu d’un département résolument tourné vers l’avenir. Avec le même manche et les mêmes contraintes, un autre leader inscrirait hardiment notre département dans le passionnant travail de réforme qui permettra à notre pays de maintenir le niveau de vie de ses ressortissants tout en donnant de belles perspectives à sa jeunesse.

 

La commission départementale de coopération intercommunale s’est réunie le 14 octobre à l’initiative du préfet. Elle se réunira à nouveau le 3 décembre. Nous entrons dans une phase d’achèvement de la carte intercommunale qui nécessite d’intensifier le débat dans les communes et les communautés en vue faire entrer chaque commune de France dans une intercommunalité regroupant au moins cinq mille habitants. Des fusions de communautés sont à l’étude. Quelques communes frontalières s’imaginent un autre destin et souhaitent postuler pour rejoindre une autre communauté que celle à laquelle elles appartiennent à ce jour. Au-delà de ces volontés politiques, semble t-il opportunistes et conjoncturelles, qui ne seront à priori pas suivies d’effet, la fixation de nouveaux périmètres pour les communautés de communes relève une nouvelle fois d’un parti pris stratégique assez déterminant pour les années à venir. Si l’on considère que l’objectif à terme de la coopération intercommunale, c’est l’intégration de toutes les compétences qu’une petite commune n’est pas en mesure d’exercer seule, il faut limiter le nombre de communes regroupées à la dimension de l’assemblée délibérante qui permettra un fonctionnement démocratique et coopératif bien réel pour chacun des maires des communes membres. Ce qui à mon sens exclut le plus souvent la dimension Pays tels qu’ils existent pour la plupart en Charente. Le compromis ne sera pas simple entre le nombre d’habitants à réunir, la surface géographique, les bassins de vie et le nombre de maires et de délégués communautaires à ne pas dépasser pour constituer une assemblée délibérante efficace. Il n’y a pas de périmètre idéal. En revanche débattre trop longtemps des périmètres à atteindre ou à modifier est terriblement contre productif au regard des finalités attendues de l’intercommunalité. Nous en reparlerons.

 

En complément je vous propose un article sur l'attractivité du Canada pour nos jeunes étudiants.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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