18 Février 2014
La Cour des Comptes rapporte à tout va ces temps ci. Et pas que sur les multiples gaspillages d’argent public qui font rire jaune les contribuables. La Cour s’intéresse aussi à la sécurité alimentaire. C’est ainsi qu’elle conclut dans son rapport public annuel qui vient d’être publié à l’insuffisance des contrôles diligentés par le ministère de l’Agriculture.
Il n’est pas sûr que les magistrats de la rue Cambon soient les plus pertinents sur le sujet. Ils ne sont malheureusement pas à l’abri eux non plus d’une dérive inflationniste corporatiste et superfétatoire de leur champ d’action aux frais du contribuable.
La réponse du ministère de l’Agriculture est reprise à la fin du rapport. Laissons les donc se crêper le protocole entre fonctionnaires.
Cependant, il est assez désespérant de mesurer l’ignorance des sages pour tout ce qui concerne la vie économique réelle. Il y a peut-être là une relation à trouver avec l’iconographie populaire qui représente souvent lesdits sages assis passivement sur leur derrière. Parce que le rapport entre les analyses publiques et les analyses privées en matière de qualité pour les fruits et légumes frais doit être au moins de un pour cinquante. Il y a belle lurette que les exigences des enseignes de la distribution en matière de sécurité sanitaire couplées avec la responsabilité pénale des dirigeants du privé garantissent et même au-delà le respect la législation en vigueur.
Mais c’est du traitement médiatique de ce passage du rapport dont je veux vous entretenir mes chers lecteurs. Parce que j’y ai trouvé du frelaté, du toxique, de l’empoisonné et du largement périmé.
Comment d’ailleurs ne pas ressentir la plus vive inquiétude quand en guise d’introduction du sujet, Thomas Sotto présente Isabelle Saporta sur Europe 1 en la gratifiant du titre aussi ronflant qu’usurpé de spécialiste des questions de consommation et d’agro industrie.
Ce qui est redoutable pour la bestselleuse du livre noir de l’agriculture mes chers lecteurs, c’est que l’émission est filmée et que l’on peut voir le jeu de scène de la chroniqueuse face au faire valoir qui lui sert complaisamment la réplique. Réplique qu’elle s’est bien entendu préalablement écrite. Difficile de trouver du naturel et du spontané dans tout cela comme vous le constatez. Tout est lourdement téléphoné.
Elle piaffe, ricane, approximationne, bêle et anone ce qu’elle a lu en diagonale du rapport sans trop chercher à comprendre. Niaiseuse, agaçante, elle pouffe et s’esclaffe. Il n’y a rien de scientifique dans l’expression chez cette spécialiste de l’information tronquée et bêtifiante. Elle ne passerait pas le premier contrôle qualité venu la bavarde. Mais, même si ce n’est pas très déontologique et plutôt caricatural, tant que ça fait de l’audience, la chaine n’est pas regardante et continue de servir le même bouillon brouillon de la polémiste mal réchauffé au micro onde.
Et forcément, je vous le donne en mille mes chers lecteurs, même si ce n’est pas dans le fameux rapport, il a fallu une nouvelle fois qu’elle s’en prenne aux pommes la mandarine. Tout juste selon elle s’il ne faudrait pas ne manger que les pépins après avoir jeté tout de qu’il y a autour. Seule la pomme bio échappe à l’opprobre de cette pythie des nèfles. Tout ça parce que la croyance verte supplante l’analyse scientifique dès que le mot magique bio est prononcé.
Pour l’agriculture mes chers lecteurs, Isabelle Saporta est bien une semeuse. Mais de bien autre chose que de bonnes graines. Et je vous laisse deviner de quoi.
Je vous mets un lien vers le passage concerné du rapport de la Cour des Comptes. Un autre vers le gentil message que j’ai adressé à Thomas Sotto au nom des pommes à la suite de l’émission qui a fait hurler dans les vergers. Et puis bien sûr je vous propose de visionner vous-mêmes l’envers du micro de l’ébouriffée qui décoiffe le bobo.
Que pensez-vous de tout cela mes perspicaces lecteurs ?
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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