Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Philippe Arnaud alias HB2 ou menace de prise d'otages à l'extrême centre.

Les sujets d’intérêts ne manquent pourtant pas dans l’actualité en ce moment et j’étais quand même encore fébrile ce matin même, comme d’habitude en fin de semaine, à l’idée qu’il me fallait une fois encore trouver un sujet d’article pour ce blog. J’avais une nouvelle fois bien tort de craindre de manquer d’inspiration. C’est en lisant la courte interview donnée par Philippe Arnaud à la Charente Libre (page 6 dans l’édition d’aujourd’hui) que s’est cristallisée mon envie d’en découdre politiquement avec le sénateur maire Bayrouiste de Blanzac.

Après avoir rappelé que Philippe Arnaud était présent à la conférence de presse de mercredi de François Bayrou, le journaliste l’interroge pour savoir s’il a été surpris par la sévérité des propos de son leader à l’égard de Nicolas Sarkozy. Il répond qu’à son sens la sévérité était du même niveau pour les deux candidats. Quand ensuite il lui est demandé si localement il demeure possible pour l’UDF de travailler avec une UMP allégrement massacrée par son mentor il distingue très curieusement l’avenir de la France de la gestion locale des communes, au prétexte que les enjeux ne sont pas de même nature. Voilà un funambulisme plus que risqué pour qui veut moderniser la vie politique de notre pays qui ressemble plutôt à un modèle de fauxcuserie peu ragoûtante. Mais tout ça n’est rien au regard du contenu des deux dernières réponses. Commençons par la dernière. Notre extrémiste du centre fier de son récent outing (jusque là il était clairement très à droite, en tout cas bien plus que moi, et lors des élections régionales il a fait campagne sans états d’âme contre Ségolène Royal) dit qu’il ne votera pas blanc, qu’il votera sans enthousiasme mais ne dit pas pour qui pour l’instant puisqu’il le dira le moment venu après avoir bien écouté les débats à venir. Il laisse planer le suspense parce que sans doute il faut mériter sa confiance à lui le disciple de celui qui aurait pu sauver le pays du déclin définitif. C’est là qu’il faut revenir à ce qu’il déclare juste avant le patron de l’UDF de la Charente. La question est précise : « pourriez vous si le cas de figure se présente, maintenir vos candidats au deuxième tour dans des triangulaires ? Il répond qu’il est contre parce que ce sont des armes de destruction et que ce n’est pas bon pour le pays. Je suis ébloui par un tel sens de l’intérêt général. Mais attention faut pas rêver quand même si, comme il le subodore de la part de ses « amis » de l’UMP, il devait se faire concurrencer aux sénatoriales et voir son poste menacé, dans ce cas, même si ce n’est pas bon pour le pays, il agite la menace des triangulaires qui sont selon lui l’arme atomique du futur PD (parti démocrate en version longue). A défaut de moderniser la politique il en rajoute dans l’embrouille le centriste Arnaud qui sous entend que localement bien sûr il veut rester de droite pour garder son poste national où les enjeux sont différents et où il doit être autre chose. C’est d’un équilibre de la terreur qu’il rêve l’indécis du deuxième tour de la présidentielle qui veut rester sénateur de droite de la Charente. Enfin d’un centre non aligné qui voudrait être soutenu par la droite qui se doit, elle, d’être claire vis-à-vis de lui sinon gare à elle. Il y a quelque chose de pathétique à le voir manipuler sa bombe atomique notre extrémiste du centre. La confusion politique dont il est atteint laisse malheureusement peu de doutes sur l’issue de sa tentative de prise d’otage pour sa carrière personnelle.

Pour ce qui me concerne ce ne sont pas ses états de service qui vont me motiver pour sauver le sénateur Arnaud.   

J’ai deux exemples récents le concernant qui justifient pleinement me semble t’il d’essayer quelqu’un d’autre que lui pour siéger au palais du Luxembourg et mieux représenter la Charente.

L’an passé, à la demande du ministre de l’intérieur, la préfecture de la Charente , comme celle des autres départements, s’était mise au travail pour proposer d’achever et d’améliorer le paysage intercommunal français et si possible d’obtenir la suppression des différents syndicats redondants et vidés de leurs compétences par la nouvelle intercommunalité. C’était un chantier difficile mais motivant pour tout élu soucieux d'efficacité pour la dépense publique. Le secrétaire général de la Préfecture assisté d’une juriste de haut vol de la maison planchaient sur le dossier et tentaient de faire progresser la réflexion chez les élus. A côté du dossier particulièrement complexe du regroupement souhaitable des trop petites communautés de communes il y avait un dossier qui à priori pouvait paraître très facile à régler. C’est celui des syndicats primaires d’électrification qui n’ont plus la compétence depuis qu’elle a été transférée à un syndicat départemental. On pouvait penser que leur suppression allait être une pure formalité puisqu’ils ne pouvaient légalement plus exister. Leur rôle peut être dorénavant assumé avantageusement par exemple par de simples commissions à l’intérieur des communautés de communes.

La disparition d’un syndicat devenu inutile c’est un budget de moins pour une trésorerie, des délibérations et un dossier de moins à la préfecture pour le contrôle de légalité. Le problème c’est qu’il demeure dans ces syndicats une ligne budgétaire pour l’indemnisation du président permise par des recettes qui proviennent du syndicat départemental d’électrification.

Lors de la réunion à laquelle j’ai assisté les présidents de ces faux syndicats étaient tous vent debout contre ce qu’ils ressentaient forcément comme une attaque injuste envers leur important travail pas si modestement rémunéré que ça. Il n’a bien sur pas été possible compte tenu de l’agressivité manifeste qui s’exerçait à l’encontre de l’administration de plancher sur une réorganisation de substitution interne au syndicat départemental ou en lien avec les communautés de communes. Les syndicats inutiles sont donc toujours là et sans doute pour longtemps encore.

En fait il aurait suffit que le président du syndicat départemental qui n’est autre que Philippe Arnaud, en réformateur avisé et courageux qu’il devrait être, ait la volonté et le courage de vouloir faire évoluer cette situation ridicule pour que les choses avancent un peu. Il n’a non seulement pas levé le petit doigt et bien au contraire et très lamentablement il a fait la morale à l’administration en expliquant que ça coûterait bien plus cher de faire les choses différemment et qu’il était une nouvelle fois urgent de ne rien faire et d’attendre. C’est tellement sensible un électeur de sénateur et tellement plus important que de se soucier de l’intérêt général ou de faire la révolution orange ailleurs que sur les estrades.

Plus récemment avec la fin annoncée des deux PAIO du sud et de l’ouest Charente, les communautés de communes des deux pays ont travaillé ensemble pour créer une mission locale dont l’action et les services, à destination des jeunes de moins de 26 ans qui ont quitté le système scolaire et qui peinent à s’insérer dans la vie active, couvrent aujourd’hui les deux territoires. Toutes les communautés sauf celle du Blanzacais  qui s’est débinée pour des raisons budgétaires lors de la constitution de l’association en indiquant que les communes membres adhéreraient et cotiseraient individuellement. A ce jour aucune d’elles (ou une seule peut-être) et bien entendu pas Blanzac n’a rejoint la mission locale. Voilà pourtant un projet, perfectible bien sûr mais éminemment social, ni de gauche ni de droite, pour lequel d’évidence un élu national maire d’un chef lieu de canton et président d’une communauté de communes devait absolument s’investir. Notre supposé modernisateur de la vie politique, en lutte contre les clivages gauche droite qui font perdre le pays depuis si longtemps comme dit son chef, est totalement infoutu de travailler localement à l’amélioration de l’organisation publique comme ça a été le cas avec cette mission locale qu’ont réussi ensemble des élus pourtant clairement identifiés à gauche ou à droite.  

Pour commencer concrètement à moderniser la vie politique et le pays il n’y a nul besoin de menacer de faire exploser une bombe atomique il suffit aux électeurs de sanctionner sans trembler Philippe Arnaud et ses semblables en politique qu’ils soient de gauche ou de droite. 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
Voir le profil de Daniel Sauvaitre sur le portail Overblog

Commenter cet article
R
On voit bien que MR Arnaud ne se soucie que de sa carière au lieu de l'intérêt collectif, il va arriver un jour où nous allons devoir reformer un peu nos élus, que cela soit des hommes et des femmes de la société civiles qui savent ce que représente de l'argent et le travail qu'il faut produire pour le gagner qui commence à gérer le bien collectif. On ne peut plus laisser les petites combines entres amis sans rien faire.<br /> Menacer le terroire si jamais on lui prends sa place mais pour qui il se prends ????<br /> Accepter la critique c'est le jeu de la démocratie sinon cela s'appelle une royauté...
Répondre