8 Avril 2007
Je ne sais plus très bien pourquoi mais ce mois ci la réunion pomme était décalée du premier mercredi au vendredi. J’ai saisi l’opportunité pour différer mon retour au samedi et visiter quelques expositions. Quand j’ai peu de temps je me limite à la fondation Henri Cartier Bresson (en ce moment on peut y voir sous le titre « Time of change » des photos de Bruce Davidson. http://www.henricartierbresson.org/) qui se trouve à deux pas de la gare Montparnasse, impasse Lebouis. Je suis moyennement organisé et plutôt que de consulter tout de suite l’officiel des spectacles je suis allé vendredi après midi directement station Concorde pour voir l’exposition consacrée à l’agence photographique Viva au Jeu de Paume.
Manque de chance le site Jeu de Paume Concorde est en travaux et l’exposition a lieu au site Sully un peu plus loin dans le Marais. J’en profite pour marcher dans cette direction et traverser le jardin des Tuileries, noir de monde en cette magnifique après midi ensoleillée de printemps, la pyramide, la cour carrée et puis peu plus loin je photographie une affiche de Nicolas Sarkozy avant de m’apercevoir qu’il est en meeting le soir même à la mutualité en compagnie de Simone Veil. Je décide d’y aller pour entendre la teneur de leurs discours à l’adresse des femmes.
A bientôt 80 ans maintenant Simone Veil qui vient de quitter le conseil constitutionnel a retrouvé sa liberté de parole et si elle a clairement choisi de soutenir Nicolas Sarkozy et de critiquer très sévèrement François Bayrou elle ne se gène pas pour dire ce qu’elle pense à son candidat. Devant un public très féminin elle a rappelé son parcours en politique, commencé sans avoir jamais milité en entrant dans le premier gouvernement de Valéry Giscard D’Estaing dirigé par Jacques Chirac comme ministre de la santé, pour servir d’alibi féminin dit-elle aujourd’hui. Elle a rappelé qu’elle a été depuis cette date son attention particulière et son engagement pour la condition féminine dans un univers politique toujours très machiste. Mais il y a cette dimension supplémentaire à laquelle je pense à chaque fois que j’entends son nom ou que je la vois qui tient à son passage par les camps de la mort dont elle est revenue. J’avais en mémoire vendredi quand elle parlait un entretien bouleversant, insoutenable mais qu’il faut pourtant absolument lire, conduit par Alain Génestar dans Paris Match en 2005 (Ah Google : http://www.parismatch.com/recherche/lire_article.php?article_id=269 ). C’était à l’occasion du soixantième anniversaire de la libération des camps, elle s’était rendue à Auchwitz accompagnée des plus grands de ses petits enfants qui avaient souhaités comprendre ce qu’elle avait enduré. Je réalise en relisant cet article pourquoi je m’en souviens encore avec autant d’acuité. La sobriété et la clarté avec laquelle elle raconte l’horreur absolue qu’elle a vécue en dit long sur la stature de cette femme d’exception.
Le discours de Sarkozy qui a suivi était à la hauteur du thème et de son invitée. Il a parlé des valeurs des femmes et de leur accès très récent à certains droits très élémentaires. Il a aussi traité des sujets qui les concernent tout spécifiquement, garde des enfants, études surveillées, allongement de la vie, retraites, parité et égalité salariale. Et puis il s’est aussi exprimé sur la question éthique complexe du libre choix de chacun de mettre un terme à ses souffrances avec l’accord de la famille et l’assistance d’un médecin quand tout espoir est définitivement perdu. La presse a surtout retenu sa proposition que toute femme martyrisée dans le monde se voit reconnaître la nationalité française. La présence de Simone Veil à ses côtés donnait à cette promesse une résonnance particulière. Pour autant comme pour les nombreuses autres promesses de droits opposables que j’ai pu entendre pendant cette campagne je me demande comme d’autres observateurs ce que seront les modalités d’application d’une telle mesure?
Je suis pressé d’évaluer sur du concret.
Je suis rentré à pied en passant par le très joli quartier Contrescarpe, le Panthéon, le jardin du Luxembourg dont j’aime vraiment beaucoup que les grilles soient le support en permanence d’expositions photographiques. Quelqu’un me faisait remarquer qu’il n’y avait pas de tags ni sur les grilles ni sur les photos. La sensibilité de chacun de nous à ce qui est beau et qui nous est montré gratuitement dissuaderait les plus taggueurs de salir les œuvres.
Samedi retour station Saint Paul dans le Marais pour visiter le musée Picasso, l’exposition Viva à l’hôtel de Sully (http://www.jeudepaume.org) et puis
En descendant du TGV je me suis rendu directement à l’Espinoa pour le vernissage de l’exposition consacrée aux créations issues du Lycée Félix Gaillard de Salles de Barbezieux. J’ai été tout particulièrement bluffé par le magnifique travail de Cédric Tanguy que je n’avais pas encore vu en vrai. ( http://www.espinoa.com) .
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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