J’étais aujourd’hui à Avignon, enfin tout près à l’INRA de Montfavet, avec
Pierre Varlet l’animateur de
la Charte Nationale de Production Fruitière Intégrée, Claude Tronel ingénieur du CTIFL, Jan Paw le responsable technique de Perlim (la pomme du Limousin) et Bernard Gabelle arboriculteur des Alpes, pour rencontrer Robert Habib et trois autres de ses collègues chercheurs. La question qui motivait notre déplacement était la suivante. Comment pouvons nous mieux coopérer ensemble, de la recherche jusqu’à la production pour réussir à écologiser (c’est le terme qu’ils emploient) la production de pomme en France ? La communication jusqu’à maintenant insuffisante entre tous les acteurs techniques de cette filière de production a conduit à des décisions réglementaires brutales qui menacent à court terme la pérennité de l’arboriculture dans notre pays. Les échanges ont été très intéressants et nous ont permis de commencer à rapprocher les planètes sur lesquelles nous vivons chacun de notre côté sans bien nous comprendre.
Le plus court chemin pour revenir d’Avignon comme chacun sait passe par Paris en TGV (moins de 5 heures). J’ai eu la surprise de voir monter dans le TGV à Montparnasse, tout essoufflés, Pierre Baudriller le président de l’association axe Nantes Méditerranée et Bruno Vétillart de
la CCI de Limoges. Ces deux militants infatigables de la création d’une liaison autoroutière entre Niort et
La Croisière avec un embranchement entre Roumazières et Confolens revenaient d’une visite au ministre délégué à l’aménagement du territoire, Christian Estrosi. Ce dernier participant à une réunion qui se prolongeait s’est fait remplacer par un directeur dont ils m’ont dit le plus grand bien pour sa capacité d’analyse et d’écoute.
Nous avons une nouvelle fois essayé de comprendre pourquoi localement en Charente les responsables politiques refusaient d’envisager toute autre solution à nos graves difficultés que l’aménagement de
la RN 10 et de
la RN 141 avec les deniers du contribuable national seul ou associé au contribuable régional et charentais. Peut-être faudrait-il que l’anthropologue que j'ai rencontrée ce matin et qui travaille sur la compréhension du comportement des arboriculteurs soit réquisitionnée pour travailler sur le personnel politique local. Il y a un mystère inextricable à éclaircir. Plus je travaille sur ce dossier et moins je comprends le refus du raisonnement cartésien et logique qui sévit ici. J’écoutais attentivement Bruno Vétillart m’expliquer comment lors de la réunion qu’il a animée à Périgueux en présence de Xavier Darcos et de Jean François Poncet les sociétés d’autoroute ont dit leur intérêt pour une concession autoroutière sans aides publique pour un axe,
la RN 21, dont le trafic semble pourtant bien mince comparativement au nôtre.
Bon une satisfaction, bien mince quand même, c’est qu’ils ont remis encore une fois en main propre au ministère notre dossier noir de
la RN 10 et la vidéo d’accompagnement que
Daniel Herbreteau vient de faire graver et que nous allons également diffuser.