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Croissance Allègre.

Claude Allègre, par l'entremise du président de la région Aquitaine Alain Rousset qui le connait bien, était l’invité d’honneur du colloque Felscope qui a eu lieu aujourd’hui dans le cadre du salon des fruits et légumes (Sifel) à Agen. Le thème choisi cette année par les organisateurs, parmi lesquels la revue « fruits et légumes », était l’éco-compétitivité, troisième voie pour l’agriculture. Claude Allègre a centré son exposé sur les défis à relever par notre génération et les générations futures. Pourfendeur de la décroissance, il objecte que les problèmes que nous rencontrons sont des moteurs pour la croissance et en aucun cas des obstacles. C’est ainsi que selon lui, le changement climatique malgré les réductions d’émission de CO2 aura bien lieu et qu’il faut s’y adapter. La population mondiale va encore croître, mais si nous sommes passés de 2 milliards d’habitants en 1900 à 6,2 milliards aujourd’hui, dans trente ans nous atteindrons près de 8,5 milliards pour ensuite voir s’aplatir la courbe de croissance grâce à un meilleur accès des femmes à l’éducation. La ressource en eau devient le facteur le plus limitant à la croissance des productions agricoles nécessaires à la nourriture de cette population. Le changement climatique va localiser progressivement l’essentiel des productions dans les zones où il pleut, Amérique du sud, Europe de l’ouest et une partie de l’Amérique du nord. Alors que nous prélevions 3% de l’eau des rivières et des fleuves il y a cent ans nous en prélevons plus de 30% aujourd’hui. Comme la limite est atteinte dans de nombreuses parties du globe et sans doute même en France, il préconise de pomper l’eau l’hiver et de la stocker en profondeur dans les cavités du sol. La migration des populations vers les villes continue et va s’accentuer. En revanche si la population a commencé à baisser au Japon ou en Russie, celle de la France va continuer de croître tout comme celle des pays musulmans qui devraient atteindre plus de 2,5 milliards d’habitants dans 30 ans dans des zones ou l’eau va manquer. Et puis bien sûr l’énergie fossile dont le coût repartira à la hausse va conduire à développer plus vigoureusement que par le passé les énergies alternatives. Face à chacun des défis qui se posent aux habitants de notre planète  des solutions innovantes seront trouvées et rien ne semble insurmontable au chercheur qui voit en chaque obstacle un moteur pour la croissance et l’activité.

Marie Serres (la nièce de Michel Serres) qui assurait l’animation a habilement préparé la transition pour mon intervention en indiquant qu’en France les réglementations et les normes semblaient prendre le pas sur l’innovation et même la contrecarrer. Claude Allègre a vigoureusement rebondi pour dire à l’assistance qu’il n’a jamais aimé l’administration et les guichets. Que déjà en fac il omettait de s’inscrire. Qu’aux Etats-Unis il n’y a que six organismes de recherche quand nous en comptons plus de quarante cinq et que surtout pour un chercheur au Etats-Unis il y a deux administratifs dans la recherche quand notre ratio est de un pour six. Trop de lois et trop de réglementations selon lui dans notre pays qui devrait plutôt se satisfaire de lois cadre. Tout comme il lui semble indispensable de retirer le principe de précaution de la constitution comme le préconisait le rapport Attali .

J’ai donc pu, à sa suite, dire que nous dépensons beaucoup d’énergie à tenter d’infléchir des réglementations complètement inapplicables et paralysantes pour l’arboriculture alors que nous prenons beaucoup de retard en matière d’innovation et d’appropriation des méthodes alternatives de production qui se développent plus librement dans le reste du monde.

Une vidéo a été réalisée de ce colloque et dès que je le récupère je vous la mets en lien. Même chose pour les articles de presse qui seront forcément bien plus pertinents que ce que je rapporte très sommairement. A suivre….

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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I
<br /> <br /> Pour rire un peu :Pétition demandant un moratoire sur les presse-citron électriques<br /> <br /> <br /> <br /> Madame la députée, Monsieur le député,<br /> Vous allez examiner prochainement un projet de loi relatif aux presse-citron électriques, qui a été<br /> adoptée par le Sénat le 23 mars et qui transpose notamment la directive 2001/18/CE relative à<br /> leur commercialisation.<br />  <br /> Nous ne sommes pas opposés aux presse-citron électriques en tant que tels. Nous sommes même<br /> pour leur utilisation dans un milieu confiné qui permettraient de réduire le temps de travail des<br /> cuistots et des cuistotes.Nous sommes également conscients que les presse-citron électriques<br /> permettraient d'apporter de nombreux bénéfices tels que : soulagement des utilisateurs souffrant<br /> d'arthrites, récupération intégrale du jus de citron etc….<br />  <br /> -Mais considérant :<br />  <br /> (1) Le refus des fabricants d'entourer le moteur électrique des appareils d'une triple<br /> enceinte de confinement qui fait courir des risques considérables d'explosion en cas de<br /> surchauffe (Cf le rapport secret du KGB concernant la responsabilité d'un presse-citron<br /> électrique branché dans la caféteria de la centrale de Tchernobyl dans la catastrophe du<br /> même nom).<br />  <br /> (2) Que les inévitables éclaboussures liées à la force centrifuge de l'appareil exposent les<br /> utilisateurs au risque d'infiltration de jus de citron dans des lésions cutanées mineures ,<br /> entrainant des douleurs convulsives qui peuvent provoquer des crises cardiaques chez les<br /> personnes les plus fragiles ( une surmortalité de 23% est à déplorer en Ouzbékistan depuis 1969,<br /> année de commercialisation des premiers presse-citron électriques)<br />  <br /> (3) Que tout défaut d'isolation électrique peut aboutir à une sur-ionisation du jus de citron dont<br /> l'absorption entraine une altération rapide des tissus digestifs (cf l'expérience du professeur<br /> Choron de l'université libre d'Harare Kiri, qui a prouvé que des crapauds nourris au jus de citron<br /> ionisé voyait leur espérance de vie réduite des 2/3) <br />  <br /> (4) Le risque qu'un assoupissement de l'utilisateur du presse-citron électrique dans sa<br /> cuisine fasse déraper sa main du pressoir, qu'il renverse la casserole en train de mijoter sur la<br /> cuisinière à côté du plan de travail, que son contenu s'enflamme, que ça mette le feu au rideau ,<br /> que l'appartement puis l'immeuble s'enflamme, que les cuves de gasoil de la chaudière collective<br /> explosent, que l'incendie se répande dans tout le quartier puis toute la ville, que les autorités<br /> militaires du pays croyant à une attaque ennemie ripostent par une frappe nucléaire etc….<br />  <br /> Nous vous demandons, Madame la députée, Monsieur le député, d'inscrire dans ce projet de loi<br /> un amendement visant à interdire temporairement, pour une durée d'au moins cinq ans, la<br /> commercialisation des presse-citron électriques, que ce soit pour une utilisation domestique,<br /> professionnelle ou militaire. Cela dans le but de permettre des recherches supplémentaires dans<br /> le domaine des effets sur la santé – avec notamment la mise au point de nouvelles méthodes de<br /> toxicologie appropriées – et sur l'environnement – avec des expérimentations en plein air<br /> lorsque cela est nécessaire, même si elles doivent rester limitées en raison des risques potentiels.<br /> <br /> <br /> <br /> Premiers signataires :-Georges Lemmon, président du CRIICIT, centre de<br /> recherche indépendant en citrologie<br /> appliquée<br /> <br /> -Armand Lafaux, président des débrancheurs volontaires de presse-citron électriques<br /> - Claude François, Association des électriciens en colère<br />
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V
Marianne2.fr
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V
<br /> <br /> Le débat interditEn brocardant les économistes ce matin, Emmanuel Todd a donné un coup de pied dans la fourmilière : comment ces économistes qui, pour la plupart, se sont contentés de dire et d’écrire, quelques mois à peine avant octobre 2008, que la crise des subprimes ne déboucherait pas sur quelque chose de comparable à celle de 1929 (c’était le tire d'un article de Daniel Cohen dans Le Monde par exemple), comment ces mêmes économistes ont-ils aujourd’hui le culot de vouloir interdire le débat sur les alternatives au libre-échange intégral ?Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Soit on considère que la crise que nous vivons est la conséquence de dérives et d'excès de quelques financiers, et il suffira donc de réguler pour que la machine reparte - c'était en gros la thèse de Christian Saint Etienne ce matin face à Todd - soit on prend conscience que la crise est avant tout une question de demande que l'on peut résumer de la façon suivante : 1) la compression salariale que subissent depuis trente ans les salariés des pays développés a mis en danger la consommation, car, contrairement à ce que racontait Christian Saint Etienne, les classes moyennes chinoises (100 millions tout au plus) ou indiennes sont très loin de suffire à prendre le relais de la paupérisation des classes moyennes européennes ou américaines;2) pour répondre à cette crise de la demande, les gouvernements et les marchés financiers ont développé le crédit dans des proportions folles et surtout l'ont indexé à une espérance de hausse continue de l'immobilier, aboutissant à une inflation des prix de 50 à 60% en deux ou trois ans, inflation insoutenable plus de quelques années.Les avantages d'un protectionnisme européenLa crise n'est donc pas le résultat d'une insuffisance de régulation, comme le clament encore malheureusement encore beaucoup de journalistes, mais d'une stagnation et d 'une baisse de revenu des salariés et des classes moyennes.D'où la question qui se pose : comment relancer cette demande ? Protéger l'industrie à l'échelle de l'Europe (personne ne le propose à l'échelle de la France) est une option sérieuse qui comporte plusieurs avantages répertoriés par Jean-Luc Gréau, Hakim EL Karaoui et Emmanuel Todd :- l'économie européenne est largement autosuffisante : mettre un frein au dumping social et environnemental de la Chine ne pénaliserait guère les consommateurs européens ;- une fermeture relative (personne n'est pour l'autarcie économique) du marché européen faciliterait grandement l'augmentation des salaires : les entrepreneurs européens, comme lors du fordisme, auraient intérêt à ce que leurs salariés puissent plus facilement acheter leurs produits; - le marché européen est le plus grand du monde; il constitue un débouché largement suffisant pour les capacités industrielles du continent;- les Européens sont en position de force sur le marché des équipements (notamment grâce aux Allemands) et les mesures de rétorsion ne sont donc pas à craindre;- le protectionnisme qui pourrait être mis en place pourrait être progressif, sectoriel et coopératif et non agressif : il ne s'agit pas de provoquer la récession en Chine ou en Inde mais de faire en sorte que la population de ces pays bénéficie plus directement des fruits de la croissance, jusqu'alors captée par les multinationales et une classe de riches entrepreneurs (souvent corrompus dans le cas de la Chine). Aller plus loin, c'est-à-dire inventer une stratégie protectionniste de sortie de la crise, demanderait un vrai travail d'économiste. Mais comme ce boulot n'a aucune chance d'être entrepris par le Conseil d'analyse économique, Emmanuel Todd a raison : il faut le dissoudre ! L'état ne cherche-t-il pas à faire des économies ?<br /> <br /> <br />
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D
<br /> D'où tires tu ce texte Daniel?<br /> <br /> <br />
J
Isa,Potentiellement, vous avez raison : en augmentant la valeur des produits, on peut augmenter la croissance. C'est ma théorie, car à mon sens, les prix devrait tenir compte des externalités négatives (nuisances,...), de ce fait, on arriverait à une décroissance de production avec maintien de croissance économique. L'idée étant bien sur d'avoir des produits plus résistant, plus durable, et, surtout, avec une obsolescence retardée ; il est inconcevable d'avoir des produits dont la vie est raccourcie simplement pour en racheter d'autres.Le problème malheureusement de cette théorie c'est que dans les faits, c'est exactement l'inverse qui se produit ; les prix baissent (si, si,...) la durée de vie aussi, et dans le même temps, la production sur-explose.C'est cet engrenage qu'il convient d'inverser : il ne faut pas sacrifier le confort mais la production à outrance en fabriquant des produits plus chers, plus durables, et tout aussi performants.Mais ce n'est que mon humble avis...Au fait Daniel, j'espère que tu n'as pas d'actions, je prévois un plongeon du cac vers 1500, d'ici un an ou deux.
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D
<br /> Je le note John.<br /> <br /> <br />
I
rectif : à défaut de me paraître
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