19 Décembre 2008
En page cinq des échos aujourd’hui on peut lire un article qui relate la volonté du président, réitérée hier dans les Vosges, de voir se transformer la carte des cantons. Ce redécoupage aurait vocation à permettre l’élection de conseillers territoriaux qui siégeraient à la fois au Département et à la Région, deux collectivités qui deviendraient par cette réforme une seule et même entité. Aux côtés du couple communes communautés de plus en plus intégré, l’entité fusionnée Département Région ramènerait avec l’Etat à trois les échelons de l’administration territoriale du pays, au lieu de presque six aujourd’hui là où les pays ont dérivés du rôle qui leur était assigné.
Jean François Copé a fait vigoureusement cette même annonce mercredi à la maison de la chimie lors de la convention économie de l’UMP et juste avant d’accueillir Edouard Balladur à l’assemblée nationale. L’ancien premier ministre préside une commission qui est en charge de faire des propositions pour simplifier notre organisation territoriale et la rendre plus économe et surtout plus efficace. Il semble également sur cette même trajectoire. Ça fait beaucoup d’éléments convergents cette semaine pour que l’on prenne très au sérieux cette perspective.
Le problème c’est que cette révolution fait déjà la quasi unanimité contre elle de la part de tous les élus régionaux et départementaux. Pourtant la proposition semble d’une grande cohérence. D’un côté les communes communautés ont vocation à devenir suffisamment importantes, aussi bien en milieu rural qu’en zone urbaine, pour porter les investissements collectifs et les services de leur compétence. De l’autre la Région et ses antennes départementales auront aussi la dimension nécessaire pour investir et gérer les services qui leur incombent. Avec l’Etat et l’Europe, dans le pire des cas ce seront quatre niveaux de décisions qui interviendront pour les projets portés par les communes communautés. Et encore avec un petit effort supplémentaire il sera possible de réduire à deux les financeurs de projets. Tout est affaire de répartition des prélèvements puisque l’origine des moyens mobilisés par les collectivités provient de la même poche du contribuable.
De mon point de vue seul un référendum pourra permettre de faire passer une telle réforme. Mais quand on sait que les électeurs ne répondent que très rarement à la question posée, les détracteurs de ce projet ont encore de beaux jours devant eux.
Enfin si malgré tout la réforme devait aboutir, le report des élections à 2011 n’est pas à écarter.
Alors hauts les cœurs et au boulot les réformateurs.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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