15 Décembre 2008
Mardi. Assemblée générale de la SAS Blue Whale à Montauban. 140.000 millions d’euros de chiffre d’affaire dans l’expédition de fruits, principalement des pommes issues de vergers du sud ouest (près de 10% de la production nationale). 20% de croissance sur le dernier exercice et toujours 75% du chiffre d’affaire effectué hors de nos frontières, Europe, Russie, Moyen Orient, Afrique, Extrême Orient et Amérique du Sud. Une stratégie d’entreprise constante et efficace centrée sur l’augmentation de l’offre et la satisfaction des clients. En amont, au verger, l’innovation est permanente en termes de variétés et de techniques de production. Une matinée très riche d’enseignements pour quiconque s’intéresse aux conditions de la réussite d’un projet d’entreprise. Le passage de relais du président André Belloc à son successeur Claude Rehlinger a été l’occasion de rappeler que ce sont des hommes qui par leur charisme, leur leadership et leurs orientations visionnaires ont conduit l’entreprise là où elle en est aujourd’hui.
J’ai pu longuement m’entretenir avec l’un des deux banquiers de cette entreprise de la communication de l’Etat à l’égard des banques en ces temps de crise sévère. Il se trouve que mon interlocuteur dirige l’agence Natixis de Toulouse. Le cours de bourse de Natixis a chuté de près de 90% depuis son plus haut pour ne représenter aujourd’hui qu’une capitalisation très inférieure à son actif net. Je sentais dans son discours un assez grand désarroi au regard de cette situation et à ses conséquences sur les difficultés rencontrées sur le terrain, dans les relations avec les clients. Mais l’élément qui le préoccupe encore plus concerne la pression mise par l’Etat sur l’alimentation en crédit des entreprises. Pour faire simple, l’Etat apporte sa caution pour que les banques trouvent sur les marchés les ressources nécessaires à leur activité, moyennant un coût élevé d’intermédiation à son profit. Ceci porte le coût de la ressource au niveau assez prohibitif de 8% aujourd’hui et rend quasiment inutilisable cette manne par les banques, bien incapables d’être compétitives auprès des clients avec de tels taux. Dans le même temps l’Etat exige des banques qu’elles fournissent les crédits nécessaires au fonctionnement et à l’investissement des entreprises. Mais ce qui n’est pas dit, c’est qu’en cas d’impayés, d’incapacité à rembourser, ce sont les banques seules qui auront à passer en perte les sommes irrécouvrables, et pas l’Etat. Ceci suppose donc une analyse de risque par la banque qui tienne forcément compte des perspectives du marché des entreprises financées. La pression de communication mise par l’Etat oblige les banques à y regarder à deux fois avant de refuser de prêter, mais c’est à peu près tout. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs.
Jeudi. A la demande du siège de l’UMP nous avons organisé dans l’urgence un débat sur la crise en présence de Philippe Cochet, député du Rhône. Bruno Le Maire n’a pas pu honorer son engagement compte tenu de sa prochaine nomination comme secrétaire d’Etat aux affaires européennes en remplacement de Jean Pierre Jouyet, promu quant à lui à la présidence de l’autorité des marchés financiers (voir le dernier billet de son blog avant fermeture. Je ne mets pas de lien, vous pouvez y accéder en tapant son nom sur Google).
Malgré une communication limitée, nous avons réuni 70 personnes à l’espace Matisse à Soyaux. Beaucoup de participants sont venus avec des questions écrites et en tout cas en ayant bien réfléchi à leur intervention. Le débat a été riche. Mais ce qui m’a semblé le plus utile c’était d’entendre la perception de la crise par les participants. Ils nous en apprenaient au moins autant par leur expérience qu’ils n’en ont appris de notre de part. Philippe Cochet, en tant qu’élu de terrain, était l’intervenant qu’il fallait pour cette réunion. Il nous a apporté beaucoup et il a beaucoup écouté la salle en retour. Ce débat s’inscrit dans les débats du mois que nous avons institué à la fédération UMP de la Charente. Je souhaite que ces nouveaux rendez-vous se démultiplient dans chaque circonscription à l’initiative des nouvelles équipes élues et avec notre soutien départemental.
Vendredi. En début d’après midi le préfet avait réuni tous les élus concernés par le réseau routier national en Charente afin de faire un point sur l’état d’avancement des travaux et sur les perspectives immédiates de progression. Pour ce qui concerne la réunion à laquelle j’ai participé et qui traitait de la RN10, l’inventaire de tout ce qu’il reste à faire pour qu’enfin cet axe soit totalement à deux fois deux voies aux normes (presque) autoroutières est tout à fait considérable. Et à ce jour l’enveloppe prévisionnelle du PDMI sera très loin de permettre la réalisation rapide et simultanée de tout de qu’il reste à faire. Compte tenu de l’enjeu national, voire européen, de la mise aux normes de ces itinéraires nous avons conclu sur la nécessité de revendiquer l’attribution au plus haut niveau de l’Etat, dans le cadre du plan de relance consacré aux itinéraires, des moyens nécessaires à la poursuite des travaux. Pour appuyer cette demande et pour qu’elle soit entendue un blocage de la route est plus que jamais nécessaire. Ce soir lundi à Chantillac nous seront tous réunis pour décider de la marche à suivre.
J’ai eu au téléphone ce soir Daniel Herbreteau qui a explosé une nouvelle fois lorsque j’ai évoqué ce qui se prépare. Sa position, bien rapportée vendredi dans la Charente Libre, c’est que nous n’y arriverons jamais si nous ne sommes pas tous d’accord pour revendiquer un changement de logique et de méthode. Sa conviction c’est que nous devons obtenir la transformation en autoroute concédée de l’itinéraire qui relie Bordeaux à la route Centre Europe Atlantique (La Coisière) en passant par Angoulême. Dans ce cadre tout peut s’accélérer parce que la logique administrative change et que le retour sur investissement se fait par le péage du fret. Et puis c’est aussi le moyen le plus efficace pour enrichir très directement le département au lieu de l’appauvrir comme c’est le cas depuis des lustres. J’ai malheureusement du lui rappeler qu’à ce jour cette stratégie que je cautionne est très loin d’être partagée par les grands élus du département. Cette situation est à rapprocher de ce que je décrivais au début de cet article quant au rôle des leaders et des patrons.
Vendredi soir. Le comité départemental de la fédération UMP Charente était réuni pour élire son président. Peu de suspense puisque j’étais le seul candidat cette fois ci. Vote à bulletin secret quand même et j’ai obtenu 60 voix sur 62. Ces résultats m’obligent et j’ai vraiment très envie de continuer à mettre le meilleur de moi-même pour dynamiser, autant qu’il sera possible de le faire notre mouvement, pour bien préparer la reconquête dans ce département. Nous avons ensuite présenté les nouvelles modalités d’élection par les militants des têtes de liste régionales pour les élections régionales de 2010. La probabilité qu’elles soient reportées en 2010 est faible mais elle existe.
Des débats très libres ou chacun a pu intervenir ont suivi, à la fois sur cette question mais aussi sur d’autres points d’actualité. J’ai ressenti que l’animation attendue par tous commençait à avoir lieu et que chacun y prenait plaisir.
Jean Bernard Bolvin qui travaille aux côtés de Rama Yade a pu nous donner son sentiment sur les évènements de la semaine qui ont suivi le refus de la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme d’être candidate comme tête de liste aux européennes en Ile de France. Mais c’est l’Europe qui a fait le plus débat vendredi soir entre nous à la suite de la prise de position de Rama Yade. Ce qui lui a été reproché c’est d’avoir une nouvelle fois dévalorisé le rôle de député au parlement européen. Alors que les allemands envoient leur élite politique au parlement, nos élites politiques quant à elles préfèrent toujours les mandats nationaux. Il a pu être demandé aussi un peu de modestie de notre part au regard de notre prétention à être la patrie des droits de l’homme alors que vu des pays anglo-saxons notre système inquisitoire aussi bien que nos gardes à vue semblent peu respectueux de ces droits. Mais tous étaient d’accord pour saluer la personnalité de cette jeune femme politique qui n’a que 31 ans et dont on peut constater au fil des jours qu’elle s’aguerrit et que son action gagne en crédibilité. Nous sommes convenus d’organiser un débat spécifique sur le rôle du député européen et un autre sur la cohérence ou l’incohérence d’avoir un ministère des affaires étrangères doté d’un secrétariat d’Etat aux droits de l’homme.
Ça tombe bien il est maintenant très tard et je vais ainsi éviter de me mettre trop en colère contre ces quelques enseignants qui ont décidé de manifester leur opposition aux directives de leur ministère en ne les appliquant pas parce que leur conscience leur interdit. Une façon de dire aux électeurs que la démocratie ne s’applique pas pour eux et qu’ils décident d’une façon totalement autonome de leur mission, préservés qu’ils sont par un statut qui les met à l’abri du peuple. J’espère que ce comportement conduira démocratiquement et rapidement à faire le choix de supprimer le statut de la fonction publique pour qu’il n’y ait plus qu’un seul droit du travail dans notre pays. Nous éviterons ainsi la tyrannie de l’indépendance partisane des corporatismes de ce type. Et puis à côté ce ça, la version soft de l’endoctrinement des enfants à des fins partisanes pour leur faire porter par procuration des revendications contestables, si c'est évidemment bien moins barbare que d’envoyer au suicide des enfants comme cela se pratique au Moyen Orient, relève bien de la même logique atroce et condamnable. Ce mode d’action assez lâche est-il la conséquence de la non rémunération des jours de grève? Et puis la désinformation grossière sur les mesures gouvernementales à laquelle se livrent un petit nombre d’enseignants ne les disqualifient t'ils pas pour la pratique de ce métier qui nécessite de la probité intellectuelle et le respect du libre arbitre des enfants. Connaissez-vous d’ailleurs une seule autre profession qui n’ait aucun compte à rendre et qui soit totalement libre de faire ce qu’elle veut dans sa salle de classe ? Par quel miracle des objectifs personnels seraient-ils conformes aux attentes de la société ? Je sais que ce que j’évoque ne concerne qu’une infime partie des enseignants mais c’est une raison de plus pour le dénoncer.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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