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Réforme des institutions. (suite)

Dans une interview au journal Les Echos, le député UMP de l’Eure Bruno Le Maire indique que « s’il y a un échec, ce sera l’échec de la majorité ». Il était le directeur de cabinet de Dominique de Villepin et je suis très attentif à ses analyses depuis que j’ai lu et apprécié « Des hommes d’Etat » qu’il a écrit juste après son départ de Matignon. Oui c’est une évidence, si la modification de la constitution n’est pas approuvée lundi ce sera bien l’initiateur du projet et sa majorité qui subiront le désaveu. D’autant plus nettement que le chef de l’Etat s’implique fortement pour obtenir le nombre de voix nécessaires à l’adoption du projet. Mais c’est aussi pourquoi la motivation des opposants est si forte pour dire non, y compris chez ceux qui appartiennent à la majorité. La perspective de faire subir un échec à Nicolas Sarkozy  est, c’est vrai, autrement plus attrayante à leurs yeux que l’amélioration d’institutions adoptées par référendum en 1958, dans un contexte national difficile et propice pour faire accepter au peuple l’attribution de pouvoirs trop importants à un président de la république.

 

Pour ce qui me concerne j’apprécie les évolutions proposées et j’aurais même souhaité que certaines autres propositions de la commission Balladur n’aient pas été rejetées par les députés ou sénateurs. Je pense au cumul des mandats ou à la représentation au sénat qui tiendrait compte de la population représentée.   

 

Pourtant compte tenu de notre propension nationale à faire passer au second plan les convictions et l’intérêt général, il est peut-être préférable de garder nos institutions en l’état, pas trop éloignées de ce que souhaitait le général De Gaulle. Je rappelle qu’il justifiait le choix de l’élection du président de la république au suffrage universel par le fait que seul le peuple est assez libre et révolutionnaire pour choisir le leader courageux dont il a besoin.  Pour dépasser le manque de courage nécessaire à la réforme permanente, un haut niveau d’autorité et de pouvoir pour le chef de l’Etat est peut-être une nécessité, 49.3 y compris.

 

Pour ceux que ça intéresse je vous joins le détail abrégé des modifications proposées publié dans Le Figaro et l’interview de Jack Lang au Nouvel Obs.com.

 

Et puis ce serait vraiment trop terrible de retirer un peu du pain de la bouche de Siné, Daniel D ou autre PG dans SO. Laissons-leur de quoi s’opposer nettement pour qu’ils puissent nous montrer tout le talent dont ils peuvent encore faire preuve, l’humanité a trop besoin d’eux.

 

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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J
Je rejoins Mo, les commentaires laudateurs sur le Président de la république se succèdent et me consternent un peu quand ils confinent à l'obscurantisme. La liberté de pensée n'est pas une notion à modulation variable. En outre, on a finalement peu, voire pas, de réponses à nos interventions par le Webmaster, qui se contente bien souvent de rajouter un autre article dithyrambique sur le Président au lieu de répondre aux interventions faites.Bon allez, j'abdique pour l'instant,...au plaisir de participer à nouveau lorsque nous serons revenu à un espace de débat.A bientôt, j'espère
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V
 Le langage ne contribue ainsi qu’à cacher la cause des dominances sociales, les mécanismes d’établissement de ces dominances. Et à faire croire à l’individu qu’en œuvrant pour l’ensemble du social, il réalise son propre plaisir. Alors qu’il ne fait en général que maintenir des situations hiérarchiques qui se cachent sous des alibis langagiers, des alibis fournis par le langage, qui lui servent en quelque sorte d’excuse. »Henri LABORIT.Belle phrase hein? Les amateurs de phrases...Vine SINÉ! 
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V
T'inquiètes, Momo, le Lang y va voter non à Sarko!L'a trop peur de se griller définitivement au PS vu comme ça sent le roussi pour la réfôôrme! A bas TOUTES les religions, vive Siné! 
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M
Mes interventions sur ce blog se sont faites, ces derniers temps, plus rares que d’habitude tant la tendance de Daniel de s’escrimer à redorer le portrait du Président m’était pénible et me décevait, venant d’un homme dont la liberté de penser m’était agréable. Pourtant cet article est bien trop tentant pour ne pas intervenir. <br /> S’appuyer sur Jacq Lang pour justifier l’intérêt de cette réforme est non seulement d’un mauvais goût mais il est en plus improductif. Daniel qui est au fait de l’actualité n’est pas sans savoir que l’éternel Ministre de la Culture, comme il aime à se définir lui-même, n’a aujourd’hui pour seul objectif que celui d’être nommé à un poste par le Président. Bien qu’ancien prof de Droit il a bien peu de légitimité par rapport à des hommes de gauche tel que Badinter et, dans une bien moindre mesure, Montebourg. L’utilité d’une modification de la Constitution n’est pas contestable, reste à préciser le but à atteindre ; comme le souligne Badinter, des propositions de Balladur, la navette parlementaire n’a fait qu’effacer les bonnes et n’a conservé que celles qui renforcent le rôle du Président qui deviendrait ainsi sur-puissant. Comme d’habitude, Sarkozy ne réforme pas pour l’intérêt général mais pour l’intérêt de quelques uns, lorsque ce n’est pas son propre intérêt.<br /> De plus l’élection du Président au suffrage universel ne date pas de 58 mais de 62 et s’il est vrai que le Général a fait adopter cette Constitution lors des évènements d’Algérie, Debré (qui en fait est le père de cette Constitution) y avait réfléchi bien longtemps avant.<br />  Enfin justifier la réforme constitutionnelle en nous rappelant sa vétusté est là encore un mauvais argument. La III République a elle aussi connu une réelle longévité et si nous devons apporter de nouvelles modifications, dont certaines sont en inadéquation avec l’esprit de la V, pourquoi ne pas créer une VI République. Il est vrai que dans ce cas, l’assemblée constituante doit soumettre le projet de Constitution au peuple et du Peuple, notre cher Président semble en avoir peur en ce moment.  
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