12 Mars 2006
C’est une revendication permanente et légitime de tous les élus des territoires, il doit y avoir information et concertation avant toute suppression d’un service public local. La première réaction de tous les élus à la découverte du projet de réorganisation sanitaire en Poitou-Charentes a été de dénoncer cette absence de concertation pourtant clairement prévue par la loi. Le directeur de l’ARH, bien que trop tardivement, a été sensible a l’indignation des élus et il a même tenu compte des volontés locales qui se sont exprimées. Il est d’autant plus douloureux de s’apercevoir qu’une décision capitale pour l’avenir de l’hôpital et du Sud-Charente tout entier a pu être prise en urgence, sans information et sans concertation aucune avec les élus, par le conseil d’administration de l’hôpital sous l’autorité du maire de Barbezieux. Nous avons réussi localement à faire bien pire que ce que l’on redoute en général de centres de décisions lointains. Je vais en rajouter, mais quand même, avoir fait croire que le remplacement de l’article « du » par l’article « un » concernant le service de chirurgie permettrait d’attirer les soutiens sans éveiller d’inquiétudes sur les soins aux patients qui pourraient continuer à être rendus en Sud Charente relève d’un machiavélisme monstrueux. Non, fermer le service chirurgie à 18 heures et les jours fériés n’est pas une décision minime dont les conséquences sont maîtrisées et prévisibles. Et puis ça nous regarde aussi. Nous voulons pouvoir être associés aux décisions qui concernent l’avenir de l’hôpital, être informés et pouvoir débattre. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir souhaité. Je demande (bien trop timidement j’en conviens) depuis plus de deux ans que nous soyons informés des projets et de la stratégie conduite par les Hôpitaux du Sud-Charente. Je ne sais toujours pas comment s’effectue le transfert de Touvérac vers Barbezieux et quels sont les avantages attendus de ce projet. La semaine après Noël (je ne sais plus quel jour exactement) j’ai envoyé un mail depuis les 3B pour demander au Président une réunion d’information le plus rapidement possible. Cette réunion m’a t’il dit ne pouvait avoir lieu sans les informations qu’il attendait encore. Eh bien la réunion a quand même fini par avoir lieu en insistant à nouveau, mais après que la décision couperet ait été prise sous son autorité en Conseil d’Administration. C’est donc bien par un choix délibéré et une tactique bien travaillée et assumée que le coup fatal a été porté en douce à l’insu de tous Qu’est ce qui empêche aujourd’hui le Président et les membres du Conseil d’Administration de revenir sur cette méthode scandaleuse pour travailler immédiatement avec les élus, les médecins, l’association de défense de l’hôpital et toutes les personnes compétentes qui pourraient le souhaiter. Ceci pour faire des propositions ambitieuses pour l’hôpital et notre territoire qui reflètent la réalité de ce que nous voulons. Il faut avoir un mépris infini pour nous tous et un orgueil incommensurable pour laisser passer ainsi les jours sans rien dire et sans rien faire. Je fais un appel solennel à tous ceux qui siégent au Conseil d’Administration et qui considèrent qu’il y a lieu de revenir sur la décision prise et tout au moins d’en débattre à nouveau, de se mobiliser pour demander la tenue d’un nouveau conseil et d’organiser avant une large concertation locale. Je voudrais aussi réaffirmer avec force la responsabilité des dirigeants dans la réussite ou l’échec d’un projet.
On ne peut pas à la fois revendiquer le titre de dirigeant et se laver les mains des échecs en rendant toujours les autres ou des facteurs extérieurs responsables. Je sais de quoi je parle.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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