La Charente a très bien élu aujourd’hui quatre députés socialistes. A la lecture des résultats du premier tour je ne m’attendais pas à une telle raclée. Le rapport
de force était nettement favorable à la droite sur la deuxième circonscription et sur la première et la quatrième on pouvait penser que le score serait plus serré. Si on compare ces résultats aux
résultats obtenus par Ségolène Royal au second tour de la présidentielle chacun des députés élus aujourd’hui fait nettement mieux qu’elle. C’est assez spectaculaire sur la seconde circonscription
qui était la seule où Nicolas Sarkozy était arrivé en tête. La seule aussi du département dont le député sortant était UMP. Comment alors interpréter la lourde défaite de Jérôme Mouhot face à
Marie Line Reynaud ? Au risque d’être simplificateur il me semble qu’il y a lieu de reconnaître un certain manque d’empathie, de proximité et de leadership personnel de Jérôme Mouhot qui a
permis de penser à Bertrand Sourisseau, à tort si l'on en croit les résultats du premier tour, qu’il ferait bien mieux que lui face aux électeurs et qu’il devait cette fois ci se présenter sans
plus attendre. Et cela même s’il ne devait pas avoir l’investiture du parti. Comme il fallait s’y attendre dès lors que le maire de Cognac sollicitait l’investiture pour lui-même, et peut-être
aussi parce que Jacques Bobe soutenait celle de Bertrand avec le même effet repoussoir à Paris que dans la circonscription, la commission a considéré qu’elle devait lui accorder. Les reports de
voix se sont mal faits, sans doute moins bien que si Bertrand était arrivé en tête au premier tour, et la petite réserve de voix du Modem s’est plutôt reportée à gauche malgré l’appel du
candidat. La primaire à droite, avec ce qu’elle a suscité de dépit et de révolte chez les enthousiastes de Bertrand, a contribué à démobiliser quitte à laisser gagner Marie Line, dont j’ai
pourtant de la peine à penser qu’elle soit préférée à Jérôme.
Quel que soit le verdict en démocratie il faut l'accepter et l'apprécier pleinement pour essayer de comprendre ce qu'il exprime. Ce coup ci encore l'analyse
n'est pas simple. En revanche notre systéme d'élection majoritaire à deux tours vient d'instituer clairement le bi partisme et réduire la stratégie de François Bayrou à ce que l'on pouvait
deviner c'est à dire une stricte ambition personnelle et solitaire. Merci à nos institutions qui permettent une nouvelle fois de dégager une majorité forte pour gouverner.
A ce jour nous n’avons donc plus qu’un élu national membre de la majorité présidentielle en Charente avec le sénateur Henri de Richemont. Heureusement ce ne sont pas
les chantiers qui manquent pour tous ceux qui veulent servir l’intérêt général et se voir confier un jour s'ils réussissent un mandat par les électeurs.
On a beaucoup évoqué l’annonce d’une éventuelle majoration de la tva dans un but social (ou plutôt antidélocalisation) comme élément de frein à la vague bleue qui
s’annonçait. Je suis assez défavorable à ce type de vase communicant des prélèvements plus trompeur qu’efficace. Maintenant que les élections sont passées je vais pouvoir débattre plus librement
des mesures envisagées par le gouvernement à commencer par celle-ci. A suivre…
Jean Michel Clément est élu dans la Vienne. Je perd un avocat conseil et la nation gagne un futur très bon député. Dommage qu'il soit au PS. Nul n'est
parfait!