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Frère Emmanuel et la chiffonnière du "care".

C’était le 23 septembre lors d’une conférence de presse. L’amère maire de Lille se lâche : « Macron ? Comment vous dire…Ras le bol». C’est peu de dire que ça la démangeait depuis quelque temps de recadrer l’impétueux ministre qui décroche en souriant une à une toutes les vieilles lunes chères à la dame des 35 heures.

Devant un parterre de patrons, il avait déclaré quelques jours plus tôt : « La gauche n'est pas exempte de critiques particulières. Elle a pu croire à un moment (...) que la France pourrait aller mieux, en travaillant moins. C'était des fausses idées ».

Martine Aubry n’avait évidemment pas oublié non plus l’interview dans Le Point d’Emmanuel Macron donnée juste avant sa nomination à Bercy en 2014. Le contournement des rigidités de la loi sur les 35 heures apparaissait déjà très clairement dans la ligne de mire du futur ministre. Ce qui l’a mis lui-même dans le collimateur de la réductrice du temps de travail devenue depuis réductrice de têtes pensantes, parce que gardienne lourdingue du temple de son idéologie débile et moribonde.

La stupidité absolue de la loi sur les 35 heures est connue de tout individu sensé depuis sa mise en œuvre en 2000. Mais le dire, même du bout des lèvres, suscite encore un tollé de réprobations à gauche.

Devoir résoudre les problèmes du pays sans pouvoir débattre librement de son organisation actuelle est évidemment une tâche impossible. C’est ce qu’a très bien compris Emmanuel Macron. Alors inévitablement il se laisse aller ici où là à dévoiler sa pensée sur les blocages qui grippent le pays. Soit publiquement, comme devant le Medef, soit lors de discussions censées être privées et en double off comme devant le think tank « En temps réel ».  

L’information était d’une importance telle que la journaliste de Challenges et sa rédaction ont considéré qu’elle devait être publiée malgré la règle de confidentialité absolue acceptée par les participants aux échanges. Pensez donc, le ministre de l’économie et des finances glissait à ses interlocuteurs que le statut de la fonction publique n’était plus adapté et lui semblait injustifié pour un certain nombre d’emplois.

Qu’à cela ne tienne, Emmanuel Macron recadré de toute part pour qu’il se contente de travailler plutôt que de penser à voix haute aux tabous et aux dogmes qu’il faudrait faire sauter pour libérer les énergies en France a accepté d’en dire encore plus sur sa conception des choses.

Pendant une heure il a répondu dimanche dernier aux questions d’Arnaud Leparmentier du Monde. C’est au cours de cet entretien qu’il a dit assumer être libéral et que selon lui le libéralisme est une valeur de gauche.

Que Michel Rocard se dise socialiste libéral passe encore puisque plus personne ne lui accorde d’importance, mais que le ministre en exercice de l’ennemi de la finance du Bourget François Hollande se revendique libéral en fait une autre paire de manches.

Il s’en est suivi un grand nombre de commentaires sur les ondes, les télés et dans les journaux pour évaluer comment Emmanuel Macron a pu si allègrement associer gauche et libéralisme.

Et puis, passablement paniqué par l’association insupportable des termes gauche et libéralisme, Jean-Christophe Cambadélis a fait de l’impudent un ministre d’ouverture.

Bien que ce frère en libéralisme fasse partie du camp d’en face, je ne peux que l’encourager à utiliser ses talents de pédagogue pour mettre en pièce les lubies et les croyances qui perdurent à gauche. C’est réjouissant et utile pour le pays. Il nous rend aussi un fier service au centre et à droite. A nous qui avons tant de mal à expliquer que libéralisme et égalité des chances vont de pair. Réapprendre le libéralisme nous concerne presque tout autant.

Je vous ai fait une sélection d’articles parus cette semaine à la suite de la déclaration transgressive du ministre dont j’apprends à l’instant qu’il envisage de publier un livre pour expliquer pourquoi et comment il est de gauche. Ceux qui l’ont piqué au vif vont vite le regretter. 

Si vous ne devez lire qu’un seul des articles que je vous propose, choisissez celui de Robin Rivaton paru dans le Figaro : « Le libéralisme, c’est l’abolition des privilèges ».

Et ensuite :

François Xavier Bellamy dans le Figaro : « Une occasion historique de clarifier le débat politique ».

Guy Sorman sur le site Contrepoints : Le libéralisme est à gauche et le socialisme est réactionnaire.

Jacques Garello sur le site du Club de l’horloge

Daniel Tourre auteur de Pulp Libéralisme sur le site Atlantico : « Le libéralisme est-il plutôt de droite ou de gauche ».

Wikibéral sur les libéraux de gauche.

Et puis c’est l’occasion aussi de relire les confessions d’un libéral par Mario Vargas Llosa que je vous avais recopié dans l’article : « Ou pourquoi tout antilibéral est une buse ».

Et demain je vous fais un pdf de l’éditorial du Point de cette semaine par l’excellent Franz Olivier Giesbert et qui s’intitule : « Martine Aubry, Castafiore du déclin ».

Martine Aubry ? Le socialisme ? comment vous dire…Ras le bol ! 

 

François Xavier Bellamy

Frère Emmanuel et la chiffonnière du "care".
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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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