3 Janvier 2015
Je commence 2015 en petite forme dans les colonnes de CL aujourd’hui. Mes « grilles de lecture » ont été cisaillées un peu grossièrement pour en extraire un résumé juste à la bonne maille pour justifier un baromètre à la baisse. C’est de bonne guerre. Qui se frotte aux flèches de CL s’y pique.
« Il n’y a pas d’images innocentes », dit à ses élèves la professeure, dans le très beau film « Les héritiers » de Marie-Castille Mention-Schaar. La une du 25 décembre de CL qui titre « Grillages anti SDF : tollé à Angoulême » au dessus de la photo surréaliste mais bien réelle d’un banc en cage a eu une résonnance quasi planétaire. Il en est résulté une appréciation parfaitement tronquée de la politique de la ville à l’égard des SDF. SDF qui sont d’ailleurs progressivement devenus des « marginaux » dans les éditions suivantes. « Catimini », « Un peu de soutien… », Chacune des images et chacun des termes employé pour les titres des articles sont d’évidence un parti pris éditorial. Jean Pierre Barjou, le directeur de la publication de CL a remis lui-même gratuitement 100 balles dans le bastringue dans son éditorial du 1er janvier. Je le cite: « L’effarant exemple des bancs grillagés d’Angoulême illustre à sa façon la perte de boussole qui guette une société repliée sur ses médiocres accommodements ». On se demande en effet à le lire qui a perdu la boussole.
La liberté de la presse n’exige pas une parfaite objectivité qui comme chacun sait n’existe pas. En revanche, elle nécessite plus que jamais une distanciation critique du lecteur qui doit multiplier ses sources d’information. La presse justifie évidement aussi, en contrepartie de sa subjectivité et de son influence, une totale liberté de critique à son encontre. Ce blog underground, quasi confidentiel comparativement à l’audience d’un grand média, y participe bien modestement, mais avec une certaine gourmandise, je le reconnais.
Pour ce qui concerne Alexandre Chemetoff, c’est justement parce qu’il fait autorité de par ses titres qu’il m’a semblé indispensable de pointer sévèrement la nullité du point de vue qu’il développe dans son interview au journal Libération. Vis-à-vis de lui aussi, le rapport de force médiatique n’est évidemment pas à la faveur de ce blog. Faire dans la nuance au milieu du tsunami médiatique qui s’abattait sans discernement sur Angoulême n’aurait évidemment eu aucun effet. C’est d’ailleurs ce même parti pris d’efficacité rustre pour atteindre sa cible qui est utilisé dans le baromètre par les flèches de CL non ?
NB: Je vous recopie par souci d’objectivité mon baromètre dans CL d’aujourd’hui :
Le patron de l’UMP Charente a volé au secours de Xavier Bonnefont, empêtré en fin d’année dans l’affaire du grillage des bancs du Champ-de-Mars. Pour Daniel Sauvaitre, l’affaire est simple : le maire d’Angoulême est victime de la presse, « qui une nouvelle fois a montré ses limites pour informer honnêtement ». Sur son blog, il fustige ensuite l’architecte qui a créé la place il y a plus de 10 ans, qu’il qualifie carrément de dangereux imbécile » et d’orgueilleux sans grand talent ». Celui qui a reçu le grand prix de l’architecture 2000 appréciera le sens de la nuance de l’élu charentais. A se demander si ce n’est pas cet Alexandre Chemetoff qui a posé des grillages sur ses propres bancs la veille de Noël, pour faire plaisir aux journalistes.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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