14 Décembre 2014
J’y suis allé plutôt à reculons hier, à la réunion des cadres du mouvement. Parce que ces temps-ci mes chers lecteurs, j’ai un peu de vague à l’âme comme président de la fédération UMP Charente. Non pas que j’aie des doutes sur mon engagement, sur l’intérêt de la politique ou sur la voie à suivre pour le pays. Mais je me sens un peu désemparé par le désarroi et la colère des militants, tout comme des citoyens, face au spectacle d’une élite politique de la droite et du centre à la ramasse, désunie et donc collectivement inaudible. Alors que dans le même temps il y a un Himalaya de défis majeurs à relever pour notre pays.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, quand je poussais la porte du parti à Paris, je savais que je n’allais pas regretter le voyage. Que le talent des uns et des autres allait souvent me bluffer et que je serai au retour ragaillardi pour un temps. Hier, en revanche, j’étais plutôt renfrogné à l’arrivée et peu disposé à distribuer des bonnes notes facilement aux responsables d’un parti en charpie. Je crois même qu’inconsciemment une envie sourde de distribuer des claques me taraudait.
Café, discussions picto-charentaises, serrage chaleureux de la main de Bruno Le Maire, réservation d’une chaise pas trop loin de la scène et Nicolas Sarkozy, le Président nouvellement élu, est arrivé.
Voilà un type qui a été Président de la République, dont je pensais comme Bernadette que la place n’était plus à la tête d’un parti, qui redescend dans l’arène tout en bas et qui deux heures durant annonce méticuleusement sa stratégie et son plan de revitalisation pour le parti aux Présidents et secrétaires de comités départementaux, aux conseillers nationaux de ces mêmes départements.
Le branle bas de combat est impressionnant. C’est debout les morts qu’on entonne. Les esprits chagrins s’évanouissent. On retient son souffle, on rit, on applaudit. Une tornade balaie les doutes des plus dubitatifs. Le texte est précis, incisif, incontestable, juste pour tout dire. Même les fautes de grammaire semblent indispensables. Les images de l’état des lieux du parti, du gouvernement, de la France et du monde sont fortes. La mise en perspective des enjeux interdit l’indifférence. Le corps tout entier est sous tension et parle pour qu’on aie pas de doute sur la gravité et le sérieux des propositions.
Bon sang quelle énergie, quel leadership, quel charisme. Vu le prix des coachs en management sur le marché, il est impayable, hors catégorie. On est 200000 adhérents en début de réunion et pour sûr déjà 500000 en 2016 quand on quitte la salle. Qui dit mieux ? En tout cas moi j’y crois. Je suis fin prêt à remonter sur mon cheval pour faire ma part du travail et lever des troupes. Surprenant non ? J’exagère à peine mes chers lecteurs. Le parti se redresse et il a de l’ambition parce qu’il a un chef hors pair.
Mais au-delà de l’émetteur, si ça marche, c’est que le texte a du sens et emporte l’adhésion.
La première urgence, se remettre au travail sur les idées. Sur le terrain, dans les départements comme à l’échelon national. Un conseil National de deux jours fin janvier pour définir ce qui nous rassemble et quel degré de précision doit contenir un programme. La ligne politique du parti : occuper tout l’espace entre le Parti Socialiste et le Front National. Accueillir les déçus de François Hollande tout comme les protestataires passés au FN. Pas de courant, mais la libre expression de tous. A la condition que cela soit pour débattre avec le gouvernement, le PS et le FN, pour parler de la France et du monde, mais pas pour se chamailler entre nous. On pense à la France et aux français d’abord et aux valeurs communes qui nous réunissent. C’est comme ça qu’on rassemble. Rassembler, rassembler et encore rassembler. Un nom qui ait du sens pour le parti ? Ca sera peut-être Le Rassemblement.
Mais une précision définitive, pas d’accord à quelque niveau que ce soit avec le FN.
Les électeurs des primaires ouvertes de la droite et du centre choisiront celui ou celle qui sera candidat à la Présidence de la République en 2017. Le parti d’un candidat aux primaires devra s’engager à soutenir celui ou celle que les électeurs auront choisi.
Reconstruire un parti de militants. Le parti, c’est le métro à 18 heures, toutes les catégories socio professionnelles y ont leur place. Tout nouvel adhérent sera invité et accueilli le mois suivant à Paris par le président du parti. Initiative à reprendre d’ailleurs en Charente.
Chaque jour un secrétaire national accueillera au siège les militants de passage à Paris. Les fédérations qui seront les plus dynamiques en termes d’adhésions et de manifestations auront un avantage budgétaire par rapport aux autres. Mais on serre les boulons au siège pour redresser les finances du parti.
Pas question donc de rester les bras ballants en Charente face à ce projet de reconquête. On motive pour l’engagement, on anime le débat, on fait de la politique. J’en ai envie moi aussi. Comme Nicolas Sarkozy.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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