7 Avril 2013
Eh oui mes très chers lecteurs, il y a des expressions qui paraissent anodines comme ça et qui pourtant n’en finissent pas de faire des ravages sur les esprits fragiles. Combien sont-ils à n’avoir fait que l’ENA, ou une autre grande école, qui ont mal interprété la sagesse populaire qui préconise de se mettre un peu d’argent à gauche. Ils ont tellement été induits en erreur que l’ambiguïté de l’expression a pu conduire à cette grave crise politique que nous vivons aujourd'hui en France. On aurait pu se méfier. Les signes avant coureurs étaient déjà apparus sous les deux septennats de François Mitterrand. De la gauche caviar à la gauche Caïman, il n’y avait qu’à naviguer un peu plus en eau sémantique trouble pour parfaire le désastre.
Entre un pur fonds de commerce politique, d'un côté, qui dénonce les riches et l’argent roi, et de l’autre, un goût personnel ostensible pour beaucoup de luxe et de lucre très faiblement imposé, la schizophrénie était explosive, ça vient de péter encore une fois.
Celui là même qui veillait à ce que chacun de nous file tout droit chez le percepteur pour s’acquitter de l’impôt juste, solidaire et salvateur d’Hollande, planquait ses propres sous en Suisse ou plus loin. Docteur, j’enquille la thune et Mister hide l'oseille au paradis fiscal.
Et celui qui payait sa fête à l’ennemi invisible, sans nom et sans visage, au Bourget, pour le compte d’Hollande, fait Caïman pareil. C’est le pompon.
Le double jeu à ce point en haut, c’est forcément la jacquerie assurée en bas. A ce rythme, la nouvelle révolte des pitaux, en Saintonge comme ailleurs, est pour bientôt mes très rebelles lecteurs.
Parce qu’en plus, le tout lisse et tout réthorique Pierre Moscovici ne savait pas. Tout comme François Hollande ignorait tout aussi. Ils ne savaient déjà pas pour Dominique Strauss Khan ce que l’on sait maintenant et que tout leur monde savait depuis longtemps. Ils ne savent sans doute pas non plus que Laurent Fabius a la chance de ne pas payer l’impôt sur la fortune pour ses œuvres d’art quand d’autres, bien moins riches, le paient. Tout comme ils n’ont jamais su que la niche fiscale et sociale des heures supplémentaires, qu’ils ont supprimée, ne profitait pas au patron, mais bien au salarié.
J’ai bien peur que le peuple n’en sache, lui, bien trop aujourd’hui sur ce qu’ils feignent de ne pas savoir pour leur pardonner une fois de plus. Ce n’est pas l’argent qui était l’ennemi à combattre, chère et silencieuse Marie Line et consorts, mais la malhonnêteté intellectuelle et le mensonge. Le faites ce que je dis mais pas ce que je fais. C'était bien le minimum. Mais, même ça la gauche ne sait pas le faire.
Le pire, c’est que cette spirale du mensonge, qu’a si bien décrite et illustrée Jérôme Cahuzac, elle éclate au moment ou la France se trouve dans la spirale du déclin. Décroissance, déficits, endettement, hausses d’impôts, chômage, perte de compétitivité forment un cercle vicieux infernal qui nous fait dévisser grave. Le retour dans le cercle vertueux de la résolution des problèmes passe par la réforme de notre organisation collective à tous les échelons. Mais à part en paroles, rien n’est encore en chantier. Président, gouvernement et majorité à l'assemblée, au Sénat, dans les collectivités territoriales, tous accompagnent le mouvement en bricolant à la marge avec la tristement célèbre petite boite à outils Autant dire que l’heure est grave.
La goutte d'eau qui peut mettre le feu aux poudres, c'est que Jérôme Cahuzac, qui a besoin de payer ses conseils, a pour projet de redevenir député comme il en a le droit. Si cette provocation devait aboutir, François Hollande disposerait alors du seul moyen d’empêcher que le scandale ne se prolonge et que ne survienne la révolte promise par l’autre super menteur à beaux costumes et gueule d'empeigne qu’est Jean Luc Mélenchon, la dissolution de l’Assemblée Nationale.
Quelques soient les échéances électorales à venir, face aux dérives populistes qui nous attendent, l'heure n'est plus, à gauche comme à droite, aux candidats pressés de se fondre dans le moule pour faire eux aussi semblant d'agir, mais à ceux qui savent tenir courageusement la barre dans la tempête. Sans promettre ce que l'on sait impossible pour se faire élire, Charge aux français, à l'équipage, de bien les choisir.
Qu’en pensez-vous mes sages lecteurs ?
Je vous mets en prime l'éditorial d'Alexis Brezet qui paraîtra demain dans le Figaro. Lisez le attentivement....
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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