4 Septembre 2012
Lucides sans doute, ils se sont dévalorisés tout seuls. La baisse de leur salaire était un choix politique fondateur pour contrer les critiques à venir. Une sorte de gagner moins pour pouvoir travailler moins. « Tranquilou », selon le joli mot de Mélenchon. Mais comme le disent très justement les clients abusés sur les foires, « pas cher égal très cher ». Et je doute fort, comme bon nombre de français, que nous en ayons cette fois ci pour notre argent. Il apparait déjà que cette modeste déflation des indemnités ministérielles et présidentielles aura un coût très élevé pour les braves soutiers de la république que nous sommes.
Les promesses de campagne ont elles aussi déjà fondu comme peau de chagrin. 2% pour le Smic, dont une partie n’est qu’une avance sur l’augmentation qui serait survenue plus tard. Un quart de plus pour le plafond du livret A au lieu du doublement promis. 6 centimes de moins pour l’essence pendant quelques jours, à peine vérifiables et transférés pour moitié vers de l’impôt en plus pour les mêmes contribuables automobilistes. 75% d’impôt pour les revenus supérieurs à un million d'euros qui pour l’instant ne rapporte que des projets d’exil fiscal. Une priorité affichée pour la croissance contre l’austérité qui devient pile poil l’inverse. Inutile me direz vous mes chers lecteurs de continuer cette énumération à la Hollande, chacun a bien compris que le « moi président » n’était que la énième version de l’adage corrézien selon lequel « plus grosse est la ficelle, mieux elle tient ».
En fait je suis très injuste. Il y a au moins une promesse qui a été tenue sans barguigner. C’est la suppression de la niche fiscale des travailleurs modestes qui ont le culot, eux, de faire des heures supplémentaires. Et face à cette attaque bien maquillée contre ceux que d’habitude la gauche dit vouloir protèger, il ne se trouve étonnamment aucun « fast-checker » pour relever le mensonge insupportable du premier ministre Jean Marc Ayrault qui disait encore dans une interview du JDD « qu’une heure supplémentaire coûtait moins cher pour un chef d’entreprise qu’une heure normale ».
Peut-être aurons-nous enfin quelques interviews dans la presse, à la radio ou à la télé, au début d’octobre, quand les paies au rabais vont tomber dans les pauvres mains des travailleurs qui n’en reviendront pas du mauvais coup qu’on leur fait, pour rétablir la vérité cachée au peuple.
A côté de ça, je rencontre de plus en plus dans toute le France des employeurs qui ont fait le choix de travailler avec des intérimaires venus d’ailleurs et facturés d’aussi loin, à prix horaire fixe quel que soit le nombre d'heures hebdomadaires, en règle avec l’administration qui est informée, sans frais d’hébergement, avec la bonne humeur et le rendement en plus. Ca ne renflouera pas nos comptes sociaux bien sûr, mais ça permet de faire tenir quelques entrepreneurs jusqu’au moment où le gouvernement de la France se secouera enfin l’Anouilh.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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