17 Novembre 2013
Le moment de vérité autant redouté qu'attendu est arrivé. Nous avons atteint le fond de l’impasse dans laquelle nous nous sommes dangereusement laissés aller depuis si longtemps. C’est la fin de notre histoire du toujours plus de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires.
Bon, je vous le concède mes chers lecteurs, ça ne se passe pas vraiment comme je l’avais imaginé (Voir mon article du 28 juin 2012). Le pouvoir a persisté dans la mauvaise direction bien après que toutes les cotes d’alerte soient dépassées et justifient pragmatiquement un changement de cap. Je pensais naïvement que la révolution copernicienne à engager, pour parler comme Mosco, serait la conséquence rationnelle et assumée de l’inefficacité définitivement avérée de tous les vieux stratagèmes brandis face à la crise. Eh bien non. Même une fois la preuve faite que tous les moteurs adulés et poussifs ont cessé de fonctionner, nos politiques Shadocks tentent encore éperdument, mais en vain, de les redémarrer. Le constat est atroce. Ils ne connaissent pas le plan B.
Mieux que tous les indicateurs chiffrés, les bonnets rouges ont donc stoppé à eux seuls les bonnets d’âne. Ils ont sonné la fin de la récréation permanente de nouveaux impôts aux noms tous plus emberlificotés les uns que les autres. Et ils ont utilement libéré l’expression du ras le bol fiscal dans tout le pays.
Bien qu’une écrasante majorité d’entre eux soit issue de la fonction publique et soit, de fait, dans une sorte de conflit d’intérêt permanent, je me demande comment nos dirigeants ont pu imaginer un seul instant que les prélèvements obligatoires pouvaient encore augmenter, alors que nous détenons déjà le record absolu dans ce domaine parmi les pays de l’OCDE.
C’est maintenant vérifié, toute nouvelle tentative de lever un peu plus d’impôts se traduit par encore moins de croissance et au final moins de recettes fiscales. Cette voie là est devenue sans issue pour réduire la dette, les déficits, redonner confiance, diminuer le chômage et permettre la croissance. L’argumentation généreuse et morale déroulée en boucle sur les services publics, le modèle social, la redistribution, la solidarité ne suffira plus pour déplafonner les 47% de prélèvements obligatoires atteints aujourd’hui.
Plus personne de réfléchi et censé ne croit d'ailleurs de bonne foi que la réussite de la France nécessite 47 % de prélèvements obligatoires ou 57% de dépenses publiques, voire plus.
C’est pourtant toujours de ce côté-là que Président, gouvernement, députés et sénateurs déploient leurs efforts et leur créativité. Cette semaine, c’est l’optimisation fiscale (des autres) qui était dans le collimateur au Palais Bourbon.
La perspective de l’augmentation au 1er janvier de la TVA pour tous commence à susciter d’autres mobilisations ici ou là. Les cavaliers se préparent à défiler dans Paris contre la hausse du taux à 20% contre 7% aujourd’hui pour les centres équestres. Jean Luc Mélenchon de son côté a cru voir dans l’imposant immeuble du ministère des finances à Bercy le portique du Medef et invite à un grand rassemblement le 1er décembre pour marcher vers ce symbole et contre la hausse de la TVA.
Le refus de nouvelles hausses d’impôt devient très fort dans le pays. Pour autant ce sont encore les plus mauvaises propositions alternatives qui font recettes. Celles du Front National tout comme celles du Front de Gauche. Autoritarisme, protectionnisme et dirigisme, pour résumer fidèlement leur pensée politique marécageuse et dangereuse. Juste de quoi ruiner cette fois ci carrément le pays.
La réussite de la France et des français est pourtant parfaitement à notre portée. A condition de cesser de regarder du côté des propositions les plus folles qui n’ont jamais marché nulle part.
C’est d’autant plus possible que l’impasse dans laquelle nous nous trouvons suscite naturellement ses antidotes. D’autres pays nous ont montré la voie à suivre. Nombre d’auteurs ou d’analystes écrivent, publient pour promouvoir la voie exigeante, juste, digne et courageuse du meilleur libéralisme. Il suffirait finalement que le landais Frédéric Bastiat devienne un auteur aussi célèbre en France qu’Ayn Rand aux Etats-Unis pour que une nouvelle ère de prospérité et de bonheur s’ouvre à nouveau dans notre pays de cocagne. C’est en marche.
Et puis localement les sirènes se sont tues, Marie Line Reynaud a cessé tout prosélytisme tapageur pour son camp il me semble. En tout cas je ne l’entends plus beaucoup défendre le socialisme Hollandais et Montebourgeois qu’elle vantait si fort l’an passé pendant la campagne. Ses collègues lui emboitent discrètement le pas. C’est un signe de plus.
Je vous ai donc sélectionné deux lectures qui évoquent bien mieux que je ne saurais le faire les changements profonds à opérer dans le pays et dans nos têtes pour ré enchanter solidement cette fois ci le rêve français.
Un article paru dans les Echos la semaine passée. Il est de Jacques Garello, infatigable pédagogue des idées libérales: « Après l’échec du socialisme, si on essayait enfin le libéralisme. »
Un autre article signé de Jean Marc Sylvestre dont j’apprécie de plus en plus les contributions à l’excellent site d’information et d’analyses Atlantico : « Petites leçons de survie pour éviter le pire en temps de crise. »
Bonne lecture mes très chers lecteurs épris de liberté, d’initiative, de responsabilité et de réussite collective au juste prix.
Je vous souhaite de rester longtemps à l’écart des portiques qui piquent un peu trop du fruit de votre dur labeur pour mieux vous promettre de faire enfin votre bonheur à l'insu de votre plein gré.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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