Stades de France.

La France file un mauvais coton. Croissance, déficits publics, prélèvements obligatoires, dépense publique, balance commerciale, endettement, chômage, tous les indicateurs sont dans le rouge et ce n’est pas rose. La spirale dépressive asphyxiante semble impossible à enrayer.

Et plus ça va mal, plus on fait comme avant. Des impôts, de la dépense publique, de l’intervention de l’Etat, des lois, des réglementations, du principe de précaution, du modèle social et j’en passe.  

Surtout pas de remise en cause des régimes spéciaux, d’augmentation du temps de travail dans la fonction publique, de simplification du millefeuille politique et administratif, de bienveillance pour les acteurs économiques, d’assouplissement réglementaire et normatif. Ça passe ou ça casse et puis c’est tout.

En matière de réforme, seules les théories « progressistes » sont à priori audibles. Deux pleines pages dans Sud Ouest Dimanche aujourd’hui pour le PS béarnais, mais conseiller régional d’Ile de France, Pierre Larrouturou, l’inventeur génial de la semaine de quatre jours, qui se désole maintenant que ses solutions évidentes à la crise ne soient pas entendues par le chef de l’Etat. Il suffit nous dit-il de refinancer le stock de notre dette à 1% et de rééquilibrer à la hausse la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises pour accompagner la fin définitive de la croissance et que l’on soit tous plus heureux. On est prié de ne pas rire. D’autant plus que dans son collectif on trouve des personnalités parfaitement morales et bien sous tous rapports.

La page d’après c’est Jean claude Guillebaud dans sa chronique Paris-Province qui en appelle aux psychiatres pour expliquer le goût immodéré du lucre par des patrons comme Carlos Ghosn. A longueur de colonnes, ce moraliste nous parle non pas du monde, auquel visiblement il ne comprend rien, mais de lui. De son magnifique reflet dans la glace. Il me rappelle mon grand père qui dissertait longuement sur ce qu’il considérait être pas assez ou trop. Que ce soit en matière de revenus, de part d’eau à mettre dans le vin ou de tout autre chose. Il était tout le temps pile poil l’aune de la bonne moyenne. L’anormalité commençait dès lors que l’on s’éloignait de son évaluation objective. Le populisme et les tentations totalitaires se cachent parfois sous de bonnes intentions et de délicates plumes….Un psychiatre pour Carlos Ghosn, un autre pour Zlatan Ibrahimovic et encore un autre pour Bill Gates ou feu Steve Jobs. Mais pas pour lui. Il est si normal. Il n’est pas interdit d’avoir peur mes chers lecteurs.

Je me pince quand je pense que je contribue au revenu de Jean Claude Guillebaud et pas du tout à celui de Carlos G ou de Zlatan I.

Certaines lectures sont plus confidentielles, même s’il me semble que le cercle de leurs auteurs s’élargit. Elles ne nourrissent pas encore ceux qui souhaitent gagner une élection, puisque comme chacun sait, on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre. Vous seuls savez comme Soren Kierkegaard que « ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin ».

Eric le Boucher sur Slate.fr et Jean Marc Sylvestre sur son blog sont autrement plus pertinents pour nous parler des réalités du monde que les universitaires précités.

Et puis j’ai eu la grande chance de voir Bruce Springsteen hier soir au stade de France pendant plus de trois heures. « Je suis le président mais il est le Boss » a dit récemment de lui Barak Obama. A en oublier Larrouturou et Guillebaud non ?