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Point de non retour?

Au moment où j’écris ces lignes, je regarde LCI et j’écoute les commentaires des journalistes sur les prestations des candidats à la primaire socialiste. « Tous sont pour des hausses d’impôts », vient de résumer très simplement Nicolas Beytout. Ce programme commun qui me désole m’a donné envie de vous faire partager un point de vue paru ce jour dans le Figaro et dont l’auteur est Charles Gave. J’ai déjà eu l’occasion de vous dire l’intérêt que je porte aux analyses de cet économiste pragmatique. J’avais trouvé son dernier livre paru l’an passé, « L’Etat est mort, vive l’Etat », particulièrement convaincant. L’échéance de sa prophétie se rapproche de plus en plus vite ces derniers jours. Il me semble pourtant qu’il n’est peut-être pas trop tard pour lui donner tort. Qu’en pensez-vous ?

 

Crise du capitalisme ? Non, crise des États !

Charles Gave

 

Un observateur neutre qui arriverait de Mars et qui s’attacherait à comprendre ce qui se passe dans les économies et les marchés financiers, s’il lisait la presse de notre pays pour se renseigner, acquerrait très rapidement la conviction que le pelé, le galeux c’est bien entendu le capitalisme inefficace et injuste, sous-tendu qu’il est par cette abominable idéologie qu’est le libéralisme. Voilà qui est pour le moins surprenant pour quelqu’un qui se contente de regarder les faits pour essayer de comprendre… Nous ne sommes en effet pas du tout dans une crise du capitalisme, mais tout simplement dans une crise des États qui ont pratiqué avec beaucoup d’allégresse le « social-clientélisme » qui consiste simplement à acheter les voix des électeurs en émettant de la dette qui sera remboursée par nos enfants ou nos petits-enfants. Or le principe essentiel de la démocratie (qui a vu le jour en Angleterre) a toujours été « pas de taxation sans représentation » et cependant nous taxons allégrement nos descendants alors même qu’ils ne sont pas encore nés et donc bien incapables de voter. Nous sommes donc en face non pas d’une crise économique mais bien d’une crise d’un dévoiement de nos systèmes politiques, capturés par une technocratie à la fois triomphante et incompétente, ce que chacun peut constater tous les jours. Le capitalisme, quant à lui, se porte comme un charme, non seulement en Asie ou en Amérique latine mais encore dans nombre de nos pays tels la Suède, le Canada, l’Australie, la Finlande, l’Autriche, le Danemark, tous pays où la population est soignée, éduquée, bien nourrie et prend sa retraite sans aucun souci. Tout ceci parce que le capitalisme y règne et que les États, contrôlés par les peuples, y font leur métier convenablement. Leur caractéristique commune est d’avoir remis de l’ordre dans leur État depuis un grand moment (citons la Suède en 1992 ou le Canada à partir de 1994 par exemple). Par contre, dans les pays qui ont refusé de contrôler le Moloch, on constate partout le même phénomène : la part dans le PNB de ce que j’appelle le secteur communiste (représenté par la production de biens et de services où la concurrence n’est pas autorisée) a cru en moyenne de 1 % par an de plus que la part du secteur capitaliste, où concurrence et prix libres sont la règle. Comme ces secteurs non concurrentiels sont par définition toujours en déficit, la dette garantie par l’État qui les contrôle, explose, ce qui met en danger la capacité de ces États à emprunter. Nos États, pris en otage par le personnel occupant ces secteurs, sont entraînés dans cette spirale infernale. La musique s’arrêtera, comme elle est en train de s’arrêter dans l’Europe du Sud, le jour où les étrangers refuseront de continuer à financer ce qui est à l’évidence insoutenable. Il ne s’agit donc en rien de je ne sais quelle « tyrannie des marchés financiers » ou « mur de l’argent » mais tout au plus de l’application à nos économies du vieux « principe de réalité » qui veut que personne ne puisse vivre au-dessus de ses moyens indéfiniment. Le reste du monde n’a aucune raison de continuer à subventionner la France ad vitam aeternam et le reste du monde ne le fera pas. Nous allons nous heurter inévitablement à une réalité inconcevable pour le haut fonctionnaire de base « il ne va plus y avoir d’argent », ce qui, d’après mes calculs, devrait se passer entre 2012 et 2014. Nos États sont au bord de la faillite exactement comme l’était l’Union soviétique en 1988 et pour les mêmes raisons. Ce que nous sommes en train de vivre en 2011, c’est l’acte II de l’effondrement des idées communistes, et c’est bien sûr une bonne nouvelle, à long terme. Allons plus loin et imaginons que nos hommes politiques décident dans leur grande sagesse qu’il faille taxer plus l’économie capitaliste pour boucher les trous de l’économie communiste. Ils ne feront bien sûr que transférer ce bien rare entre tous qu’est le capital de ceux qui ont une forte rentabilité du capital investi (le secteur privé) vers ceux qui ont une rentabilité négative (le secteur public). Résultats : le taux de croissance de l’économie continuera sa baisse structurelle, les rentrées fiscales s’effondreront, le chômage montera et avec lui les déficits budgétaires et la dette (à l’image des récents exemples grecs et italiens ou de la politique de Laval en 1934). La réalité est donc toute simple : nous sommes en train d’arriver à la fin des mythes keynésiens qui stipulent que les dépenses de l’État créent de la croissance. Chaque accroissement du poids de l’État dans l’économie s’est en effet toujours traduit par une baisse du taux de croissance structurel de cette même économie dans les années suivantes. Quand, après des années de « politique de soutien de l’activité », le taux de croissance de l’économie tombe en dessous des taux d’intérêts, le pays rentre dans ce que Keynes appelait une « trappe à dettes » et la crise financière est inéluctable. Nous y sommes.

La grande affaire des dix ans qui viennent ne va donc pas être la réforme des systèmes bancaires et économiques mais bien la réforme de nos États. Keynes avait l’habitude de dire à ceux qui lui disaient que ces solutions ne marcheraient pas à long terme : « Monsieur, à long terme nous sommes tous morts. » Pour en terminer avec celui dont les idées dévoyées sont à l’origine de tant de nos problèmes actuels, la réalité est encore une fois toute simple. Nous sommes dans le long terme et Keynes est mort.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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L
<br /> <br /> Monsieur le président de la CUMA vendange et intendance,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comme vous me l’avez demandé lors de notre dernier entretien téléphonique, je vous envoi le rapport détaillé sur le déroulement et l’avancé du chantier de vendange.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />             En espérant vous rencontrer avant le second mandat de Nicolas Sarkozy, je vous prie d’agréer, Monsieur le<br /> président, l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />             Votre dévoué subalterne.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pièce jointe : Le dossier confidentiel vendange<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ah, ça nous change de Milton Friedman, cet espèce de menteur ...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Enfin la volonté des peuples à s'autodéterminer (économiquement) confiée aux possédants ...  Ouf !<br /> <br /> <br /> On respire ...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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