2 Octobre 2011
J’ai écouté et regardé jusqu’au bout Arnaud Montebourg qui était à l’instant l’invité du Grand Jury sur LCI. En dehors de son combat pour la morale publique qui me semble assez convaincant, sur tous les autres sujets, les analyses et les projets qu’il propose me laissent sans voix. Jean Michel Apathie n’a pas eu de peine à lui faire préciser sa proximité évidente avec Jean Luc Mélenchon et ses distances avec François Hollande. A l’heure où la crise s’exacerbe implacablement en France et en Europe, il m’a semblé entendre la version 2011 des théories éculées et ineptes pour sortir du capitalisme qui nous étaient servies il y a trente ans par François Mitterrand et son programme commun de la gauche. Le socialisme sera-t-il alors une nouvelle fois l’étape malheureuse nécessaire pour ramener très vite les français vers le libéralisme et le capitalisme ? Faudra t’il, comme en 1981, expérimenter toutes les âneries de « Rosa » Montebourg pour qu’au bord du gouffre, quelques mois plus tard la France y renonce et s’en détourne durablement ? J’espère bien que non et je prendrai ma part dans le débat pour éviter que ce scénario peu glorieux ne se reproduise.
Trois semaines déjà que je n’ai rien écrit sur ce blog. Je crois que ce n’était pas arrivé depuis que je l’ai créé. Ce ne sont pas les sujets qui m’ont manqué, mais le temps. J’ai privilégié la lecture des pages économiques et politiques de la presse quotidienne et hebdomadaire. Je me suis aussi plongé dans « La république des mallettes » de Pierre Péan et j’ai dévoré les croquis politiques de Philippe Meyer qu’il a intitulés « Sanguines ». Mais rien de ce que j’ai pu apprendre ne m’a paru aussi important que la crise de l’euro et de l’Europe, l’atonie de la croissance et de la consommation, la hausse du chômage, le niveau abyssal du déficit budgétaire et l’augmentation de la dette encore prévue pour l’an prochain en France. A mon sens toutes les propositions politiques en vue de l’élection présidentielle de 2012 doivent être évaluées à l’aune de leur impact sur ces paramètres.
Comment faire baisser le chômage, améliorer notre compétitivité et retrouver de la croissance tout en tendant vers l’équilibre budgétaire pour stabiliser puis réduire la dette publique ? Comment dans le même temps consolider l’Europe pour qu’elle surmonte la crise de l’Euro ?
Sur la stratégie à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs, j’ai une nouvelle fois pu vérifier en entendant il y a quinze jours François Fillon à Pons que ce gouvernement avait la bonne boussole. Vous pouvez apprécier pas vous-mêmes en lisant le discours que cet éminent moine soldat de l’UMP a prononcé ce soir là.
Pourtant il ne m’a pas échappé que cette pertinence ne fait pas l’unanimité et que les élections sénatoriales de dimanche dernier ont fait basculer la majorité à gauche. C’est Jean Pierre Bel, un ancien trotskiste et jeune papa dont j’entends dire du bien, qui préside depuis hier la chambre haute. C’est un autre ancien trotskiste, Lionel Jospin, qui se trouve aujourd’hui démenti pour avoir dénoncé en son temps « l’anomalie démocratique » que constituait selon lui le Sénat. Nous l’avons vécu il y a trois ans en Charente, des grands électeurs devenus majoritairement de gauche élisent tout naturellement des sénateurs de gauche.
Certains à droite considèrent quand même qu’un certains nombre de grands électeurs auraient pu voter à droite s’ils n’avaient pas eu autant de rancœur à l’égard de l’hôte de l’Elysée pour sa façon de bousculer les élus territoriaux. Marianne fait le portrait dans sa livraison d’hier d’un de ces élus sans étiquette, donc de la droite complexée, qui dit avoir cette fois ci voté socialiste parce que la réforme territoriale et l’impulsion des préfets lui sont insupportables.
C’est une réalité indiscutable que la réforme des collectivités territoriales a braqué les élus locaux et que cela s’est manifesté dans leur vote dimanche dernier. Mais nulle part je n’ai entendu aux côtés des critiques sur la forme de vraies contre propositions sur le fond de la part de ces élus. La situation actuelle du millefeuille leur semble préférable à toute réforme et ils ne semblent absolument pas concernés par la question de l’efficacité de l’organisation territoriale pour que la France puisse relever les défis de compétitivité auxquels elle se trouve confrontée. C’est pourquoi à mon sens la haute assemblée est beaucoup plus dans la continuité logique qu’il n’y parait au premier abord, le conservatisme ayant changé de camp depuis longtemps déjà.
A suivre…..
Sur ces sujets je vous propose de lire sur Slate.fr deux articles chocs. L'un de Jacques Attali et l'autre d'Eric Le Boucher.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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