21 Avril 2013
45 ans après mai 1968, la révolte qui gronde dans le pays a bel et bien changé de camp et d’objectif. Dans le Monde de demain qui est dans les kiosques depuis cet après midi, Daniel Cohn-Bendit, manifestant émérite et daté, jette un dernier pavé ramolli dans le débat. Et il nous la sort bonne, l’encore vert Dany Le Rouge. Il constate « un fort durcissement de la droite dure qui est contagieux pour toute la droite ». C’est à croire que les barricades l’ont rendu sourd comme l’impôt. Le décodage de ce qui se passe est évidemment bien plus simple et c’est rassurant en diable. Une bonne partie de la France habituellement silencieuse, parfaitement ancrée dans le réel, pressent le danger imminent qui nous guette. La dérive du pays qui s’accélère, mollement orchestrée par François Hollande et son armée mexicaine cacophonique qui lui tient lieu de gouvernement, fait se lever tous ceux, chaque jour un peu plus nombreux, qui refusent la catastrophe programmée.
Loin des idéologies, le bon sens redevient la source de slogans décomplexés et frais qui ringardisent ceux d’une France qui s’ennuyait jadis.
On n’a plus peur de redire que pour gagner plus il faut travailler plus. Que pour lutter contre le chômage, il faut autoriser le travail. Que si on vit plus vieux, pour avoir autant de revenus sans trop prendre à ceux qui suivent et ne pas les décourager, il faut travailler plus longtemps. Que si on fait fuir les riches et les entrepreneurs ceux qui restent seront encore plus pauvres. Et que si on doit pouvoir vivre à deux avec les mêmes droits, sans conditions de sexe, les enfants naissent toujours biologiquement d’un homme et d’une femme. C'est la fête aux neuneus.
Il est sain que beaucoup de français en aient marre d’entendre rabâcher aussi que les taxes plus faibles sur le gasoil comparativement à l’essence, ça coûte très cher à l’Etat. Que l’alignement en matière d’impôt doit toujours se faire par le haut, parce toute niche fiscale est forcément injuste et insupportable pour l’Etat. Ceci, alors que la France détiendra cette année presque le record mondial des prélèvements obligatoires avec 46 % du PIB. 51.5% en fait, si l’on ajoute les recettes non fiscales qui rentrent quand même dans les caisses de l’Etat et consorts.
Cette France qui se lève tôt sait parfaitement que la sortie de crise ne pourra commencer que quand le langage aura changé. Quand les dirigeants du pays reconnaitront que ce sont bien l’Etat, les collectivités locales, les organismes sociaux et les satellites publics, qui coûtent trop cher aux français, au regard de l’efficacité qu’ils en retirent. Et non pas l’inverse comme cela est ânonné en boucle par tous les cireurs en grande pompe du dogme de l’Etat divin censé nous faire un cadeau quand il nous demande moins. Ce sont bien les élus de la nation qui sont responsables de la situation très difficile du pays. Parce qu’ils sont comptables de la mauvaise efficience de l’organisation collective, des lois et réglements de la France et de leur impact négatif sur le secteur marchand de l’économie qui n’en peut mais dans ces conditions ereintantes. Les hommes et les femmes qui travaillent dans le secteur public ne sont bien évidemment pas en cause individuellement. C'est bien le système qui génère l'asphyxie.
Je vous ai habitué mes chers lecteurs à joindre à mon bavardage des liens vers des textes très intelligents glanés dans les meilleurs quotidiens, hebdomadaires et sites divers. Atlantico étant le dernier en date. Je lis comme vous chaque semaine un nombre croissant d’analyses des meilleures signatures qui me font m’interroger sur le pourquoi il n’y a pas de traduction politique aux évidences qui ne peuvent plus être ignorées de personne.
Eh bien, j’ai été rappelé à la dure réalité doublement cette semaine. Hier en écoutant Daniel Mermet sur France Inter, et avant-hier en lisant l’éditorial de Dominique Garraud dans la Charente Libre.
On ne peut en effet pas comprendre pourquoi la France choisit obstinément la mauvaise direction quand on se préserve de ces autres mauvais sons de cloche.
Il faut s’obliger à entendre au moins une fois Daniel Mermet dans "là bas si j'y suis". C’est le manipulateur le plus tordu, le plus vicelard qui puisse s’écouter sur les ondes. Le service public s’est fait une originalité de son horripilante émission qui bave et qui ricane de tout ce qui n’a pas l’heur de plaire à Mélenchon ou aux "progressistes" du Monde Diplo. Je me suis fait violence pour mesurer encore une fois l’ampleur de cette bêtise malsaine payée par la redevance. J’ai eu ma dose limite. Je vais donc continuer d’éviter soigneusement France Inter pour faire monter l’audience de RTL et de France Culture.
Je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Un vrai éditorial à claques. Pour déprimer ou se taper la tête contre le mur de ses lamentations.
Cet éditorial du 18 avril de Dominique Garraud est intitulé « Débat impératif sur l'austérité ».
Je vous recopie le dernier paragraphe où l’auteur adresse un conseil osé à François Hollande. Et bien entendu pas le bon.
« Aujourd'hui, bien moins isolé qu'il l'était alors, François Hollande doit prendre l'initiative d'une remise en cause des cures d'austérité dictées par la "troïka". Cette démarche implique pour la France de se heurter frontalement à l'orthodoxie du noyau dur de la Commission européenne, mais surtout à Angela Merkel. François Hollande a tout à y gagner en termes de crédibilité et de cohérence par rapport au programme de "changement" qu'il avait développé en campagne électorale ».
Quelqu’un peut-il essayer de déniaiser cet égaré et tenter de lui faire percevoir la réalité des problèmes de la France?
Un seul lien vers Atlantico, entre autres bonnes sources d'information, pourrait suffire pourtant. Comme cet excellent article de Jean Marc Sylvestre qui lui dit juste.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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