18 Juillet 2013
Les échos à mon article de blog parus dans CL et SO ont suscité un communiqué de Jean Pierre Raffarin qui est repris cet après midi sur Charente Libre en ligne.
Ah, si seulement je savais réagir d’un seul tweet bien enlevé de moins de 140 caractères écrit en quelques secondes. Quel temps je gagnerais. La presse aurait le temps de me reprendre avant de boucler l’édition du lendemain. Mais voilà mes chers lecteurs, « malheur à moi, je suis nuance », comme dirait Nietzsche. Il me faut un peu plus d’espace pour expliquer la chose.
JPR, si l’on en croit la retranscription du journal, dit « ne barrer la route à personne ». Mais, nous rapporte encore CL, il explique ensuite sa stratégie au nom de "l'unité" et d' "une vision gobale au plan régional". "Je souhaite seulement que dans notre région la droite et le centre se rassemblent et aillent dans l'unité aux municipales. Cela nous demande d'avoir une vision globale au plan régional. Je suis convaincu que la victoire est dans la dynamique collective."
Je crois bien évidemment tout comme lui à la dynamique collective, à l’union la plus large de la droite et du centre pour gagner les élections. Mais je suis bien moins séduit par la langue de bois blanc du Poitou.
Cette profession de foi nécessaire étant faite, comment peut-on concrètement obtenir les doux effets de l’union à Angoulême comme ailleurs ?
Serait-ce donc par « une vision globale au plan régional » ? C'est-à-dire pour parler clair grâce à une négociation entre l’UMP et l’UDI qui aboutirait à une répartition négociée des têtes de liste d’un certain nombre de villes. La subtilité et la pertinence des choix devant conduire à ce que les équipes fassent contre mauvaise fortune bon cœur et se plient aux sages décisions des arbitres honnêtes et désintéressés. En tout cas, seulement préoccupés par le bien commun et la victoire de leur camp.
J’ai pensé utile à cet instant de l’enquête de vous mettre un lien vers un article paru dans Centre Presse qui relate la difficulté d’application concrète de cette méthode dans le département de la Vienne, d’où nous parle justement notre ancien premier ministre. Vous remarquerez sans doute à la lecture de la prose du journaliste que le personnage principal use de répliques qui sont plus proches de celles de Michel Audiard dans les « Tontons flingueurs » que d’Eugène Labiche dans « Embrassons-nous Folleville ».
L’union est donc bien un combat, j’en conviens, mais il peut se mener de différentes manières comme nous allons le voir.
Vous avez compris à la lecture de cette pièce à conviction mes chers lecteurs que c’est bien Poitiers qui est dans le cœur de l’union régionale entre l'UMP et l'UDI en ce moment. Le candidat UDI, ancien député, est investi par son parti et soutenu par bien plus que la moitié des conseillers municipaux d’opposition. La candidate UMP a aussi été investie sans coup férir par l’UMP avec le soutien de qui vous savez. Et vous devinez sans difficulté que l’objectif d’union sur Poitiers n’a pas le même nom ou genre selon le parti dans lequel on se trouve.
Châtellerault et Parthenay ont des têtes de liste UDI. A Niort, le candidat a quasiment la double appartenance et satisfait UDI et UMP. A La Rochelle, la perspective d’une candidature UDI n’est pas improbable. Ce ne sont donc pas les UDI qui manquent. Il semble même par déduction fine qu’il y en ait un de trop…. à Poitiers. En tout cas le problème est suffisamment grave pour que des Deux Sèvres à la Charente, toute la région soit impactée par la désunion de sa capitale. Bien que centriste, je suppute qu’Eric Duboc n’inspire pas que de l’humanisme à Jean Pierre Raffarin, sans vouloir barrer la route à personne bien sûr.
Le moratoire sur l’investiture de Xavier Bonnefont doit s’apprécier à cette aune mes chers lecteurs. Jean Pierre Raffarin s’est promis d’arrêter les UDI à Poitiers. Une certaine bienveillance pour Samuel Cazenave à Angoulême est censée y contribuer. Avec le sentiment du devoir accompli puisque, pensez donc, la Charente est une terre radicale. Tout colle si bien pour l’humanisme patelin du poitevin.
Sauf que je ne suis pas d’accord du tout avec cette stratégie à deux balles. Je revendique fermement l’indépendance régionale de la Charente. J’ai même envie de rallier pour de bon l’Aquitaine si on continue à nous faire de si mauvaises manières en Poitou.
Plus sérieusement, quelle est donc la voie à suivre ? Où plutôt que est la voie vers l’union qui va être suivie. La mobilisation de tous les militants UMP de Charente va permettre d’obtenir à l’automne l’investiture naturelle du secrétaire départemental de l’UMP Charente. Elle est souhaitée par une large majorité des membres de la CNI qui goûte assez peu le billard poitevin à sarabandes.
Cette investiture obtenue, les trois candidats locaux avec leurs soutiens seront face à leurs responsabilités et aux angoumoisins. Chacun d’eux ne pourra plus se tourner vers Paris pour imposer une union locale à son profit qui échouerait nécessairement. La responsabilité, l’autonomie, la liberté dans ce domaine là aussi produisent de très bons effets. L’infantilisation en politique fait facilement place à une vraie maturité qui ne demande qu’à s’exprimer pour peu qu’elle soit devenue incontournable.
Xavier avait proposé des primaires qui avaient été acceptées par Vincent et refusées par Samuel. Ce dernier indiquait alors que le premier tour serait la vraie primaire. Nous verrons bien maintenant ce qu’ils réussiront à faire tous les trois avec leurs équipes dès lors qu'ils seront seuls face à Angoulême et à l'Histoire. Feront-ils l’union avant le premier tour, ce qui est éminemment souhaitable? Ou entre les deux tours, ce qui ne serait pas une première? En tout cas, il faut avoir la conviction que cette situation sera infiniment plus prometteuse que de se faire faire l’union par derrière, à l’insu de son plein gré, pour arbitrer à Poitiers des rivalités qui ne regardent pas les angoumoisins.
Et puis la première université d’été de l’UDI aura lieu en septembre au Futuroscope près de Poitiers, pas à Angoulême. C’est aussi un signe non ?
Ça y est heureux lecteurs de ce blog, je le tiens mon tweet : « Xavier Bonnefont sera bien investi en septembre par l'UMP même si j’JPR ».
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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