9 Octobre 2012
Je vous l'avais bien dit mes chers lecteurs que ça finirait par arriver. Charente Libre, comme neuf millions de salariés dans le pays, vient de réaliser que travailler plus rapporte moins depuis l'élection de François Hollande. Presque un scoop à mettre au crédit du journal, puisqu'il ne me semble pas encore avoir vu de Une aussi claire sur le sujet dans d'autres quotidiens.
“Heures sup': la paye rabotée” titre donc la Charente Libre aujourd’hui. Le seul quotidien avec Sud Ouest que j'ai pu trouver à la gare d’Angoulême ce matin, puisque Presstalis était en grève. Les salaries ce ce quasi monopole ne sont pourtant pas touchés par la mesure car ils ont toujours courageusement refusé de travailler plus, magnifiquement préservés de cette torture par l'inflexible syndicat du livre. Le problème évidemment c'est qu'on les met aujourd’hui brutalement pour la moitié d’entre eux au repos total forcé, auquel, c'est vrai, ils se sont entrainés de longue date.
Le privé, lui, est à l'heure comme me le fait remarquer la vendeuse campée devant les présentoirs vides et me montrant une pile de revues fraichement arrivée.
Et pourtant la motivation en à pris un coup dans les entreprises normales. Jusqu'à 180 euros de moins par mois sur la feuille de paie pour les chauffeurs routiers qui comptent parmi les salariés qui effectuent le plus d'heures sup.
J'ai eu l'occasion cet été de parler de cet embargo scandaleux, qui a retardé la révélation de la cruelle vérité, avec un journaliste qui présente depuis longtemps le journal de 13 heuresle week-end à la radio. Il me confiait qu'il n'avait pas été possible de dire clairement que ce retour à la situation d'avant 2007 n'allait pénaliser que les salariés. Dire la vérité aurait rendu impossible l'accord de l'opinion publique pour cette économie nécessaire pour le budget de l’Etat. Il fallait en revanche marteler sans cesse la désinformation officielle selon laquelle une heure supplémentaire ne devait plus coûter moins cher qu'une heure normale pour favoriser enfin l'emploi. Cette fantasmatique incitation aberrante à laquelle chacun était prié de croire devait être retirée d'urgence aux méchants patrons. Voilà comment à force d’à force il a été possible de bâcher en loucedé une avantageuse et très rare "niche fiscale et sociale" accordée aux seuls salariés. Il faudra beaucoup plus de temps pour inclure les œuvres d'art dans l'assiette de l'impôt sur la fortune, je peux vous l'assurer. Le public concerné étant plus aguerri à ce type d’entourloupes que de modestes salariés.
Pas un syndicat n'a levé le petit poing pour tenter de préserver cet avantage acquis pour les salariés. De là à dire que les syndicalistes ne sont pas çeux qui font le plus d'heures supplémentaires, il n'y a qu'un faux pas que je ne franchirai pas. Mais quand même, une telle omerta sur la nature précise de l'avantage qu'il fallait à tout prix retirer aux salariés, rendue possible par la complicité active de la quasi totalité des médias d'information, mériterait une investigation fouillée pour bien identifier les défaillances déontologiques et les connivences politiques.
J'ai pris le soin sur ce blog d'expliquer très tôt avec précision et sous tous les angles les effets concrets de cette disposition de la loi TEPA et qui en étaient les vrais bénéficiaires. Je crois avoir une certaine crédibilité sur ces questions. Je suis lu et mes écrits sont souvent repris dans la presse. Pourtant jusqu'à ce jour, c'est le mensonge officiel qui a continué d'emplir les colonnes des journaux sans jamais être contesté. Mes explications n’ont eu aucun écho, alors que j’annonce depuis belle lurette que non seulement le revenu des heures sup va redevenir imposable mais qu’en plus le net payé au salarié pour ces heures sera diminué de 20%. Et que pour l’employeur il n’y a pas de changement s’il a moins de 20 salariés et très peu au delà, puisque la perte de réduction de charge n’est que de 50 centimes d’euros par heure. C’est à dire presque rien.
Que cet avantage concédé aux travailleurs qui acceptent de travailler au delà de l’horaire “normal” de 35 heures hebdomadaires soit supprimé me désole. Mais je conçois parfaitement que le législateur puisse le décider ainsi. En revanche je dénonce le mensonge monstrueux initié par la gauche en 2007 et repris sans aucun sens critique par presque tous les médias de panurge jusqu’à aujourd’hui.
Je ne peux que vous inciter à penser par vous mêmes mes chers lecteurs, comme vous le faites déjà si bien, à tisser vos propres réseaux d’information sur la toile et à résister.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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