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Ce qui se voit et ce qui ne se voit pas.

La recette locale des douanes va fermer ses portes à Barbezieux. La direction régionale à Poitiers a annoncé à plusieurs interlocuteurs, dont je fais partie, qu’une permanence sera assurée pendant la période de transition qui sera nécessaire pour que les viticulteurs qui se sentiront en difficulté, du fait du retrait de l’assistance dont ils bénéficiaient, s’adaptent.

 

Didier Lérisson, mon collègue viticulteur de Reignac, m’avait le premier alerté de cette fermeture programmée. C’est ensuite Jacky Cholet qui s’est agacé auprès de moi de l’immobilisme des élus face à cette disparition d’un service public qu’il apprécie. L’un et l’autre considéraient que je devais user de mon influence pour empêcher cette fermeture.

 

Voilà bien un magnifique cas d’école de dilemme scabreux posé à un responsable politique.

 

Quel est donc la nature de ce service public dont certains viticulteurs souhaitent le maintien. Il s’agit de la présence physique d’un agent des douanes qui recueille principalement les formulaires de déclaration papier, établis mensuellement par les viticulteurs et sous leur responsabilité, des mouvements d’alcool qui ont eu lieu dans leur chai.     

 

Les lecteurs assidus de ce blog savent que je suis plutôt mobilisé depuis longtemps pour libérer les viticulteurs de cette absurdité qui consiste par exemple à prendre sa voiture et du temps pour faire de plus ou moins longs trajets à la seule fin de faire le facteur auprès de l’administration des douanes. En premier lieu parce que c’est justement le rôle du facteur et en second lieu parce que la communication électronique nous a déjà permis de résoudre des problèmes autrement plus complexes à ce jour. Opérations bancaires, déclarations fiscales et sociales, la liste serait longue de la masse des données que l’on peut passer jour et nuit par internet et sept jours sur sept sans mettre de gasoil dans le réservoir de la voiture pas plus que de timbre sur une enveloppe. J’ai plutôt de la peine à comprendre en ce moment pourquoi la base informatique qui permettra de faire toutes ces déclarations en ligne n’est pas encore opérationnelle et comment il se fait justement qu’il faille encore faire se balader par la poste toutes ces données chiffrées et sans âme.

 

J’ai évidemment des difficultés à comprendre aussi que l’on puisse être un viticulteur soucieux de ses prix de revient et que l’on revendique de pouvoir aller porter soi même une feuille de papier à un guichet. A l’heure d’internet et des gros tracteurs bourrés d’électronique, la contradiction m’étonne vivement.  

  

En revanche, dans le même temps où je suis pressé de libérer viticulteurs et agents de ce fonctionnement d’un autre  âge, je suis parfaitement convaincu de l’absolue nécessité d’accompagner le changement par toute la pédagogie et l’assistance nécessaire. C’est donc pour la mise en service rapide de l’outil informatique qui permettra les déclarations depuis chez soi que je suis d’abord mobilisé. Mais je suis parallèlement tout autant engagé pour obtenir que l’accompagnement du changement se fasse avec toute l’écoute et la pédagogie nécessaire auprès des quelques viticulteurs qui ont de la peine à assumer seuls l’établissement de leurs déclarations et qui, même s’ils savent coller un timbre sur une lettre, ne maîtrisent pas encore l’informatique et internet. 

   

L’évolution de la relation entre les viticulteurs et le service des douanes a vocation à être une amélioration sensible et pas une disparition dommageable d’un service public. C’est par des évolutions de ce type que l’on peut libérer des agents de la fonction publique pour les affecter, en même temps que la part d’impôt correspondante prélevée auprès des contribuables, à d’autres vrais services au public.

 

La création d’une crèche, d’une halte garderie, d’une assistance aux parents et aux assistantes maternelles du territoire, autant de services au public que j’ai eu beaucoup de bonheur à promouvoir sur notre territoire et qui ne sont rendus possible qu’au fur et à mesure ou des gains d’efficacité comme celui recherché par l’administration des douanes réussissent.

 

Je vous mets en lien deux articles de SO (article 1, article 2) consacrés au sujet et un autre de CL. Vous remarquerez la différence de traitement de l’information entre SO et CL à la suite du coup de gueule de Didier. Je vous laisse juge.    

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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C
<br /> Je vous félicite de ne pas confondre "défense professionnelle", "défense des intérêts locaux" et démagogie. La Charente Libre a interrogé les deux parties... Hélas, dans les Landes, nous n'avons<br /> que Sud-ouest.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Un cours de charentais, o s'rait pas un truc qui s'rait pas long ??? <br /> <br /> <br /> Du moins assez pour ce que tu veux en faire, mon mignon !!!<br /> <br /> <br /> Passe que pour me le mettre dans le fion, faudra qu'tu prennes beaucoup d'élan !!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ou qu'tu r'tiennes ta respiration !!!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> « Monsieur Vinosse, je vous demande de vous arrêter… Je vous demande de vous taire… Laissez mon ami Jean Proust tranquille !  Il n’a pas tous ses moyens le<br /> pauvre… . Quant aux cours de charentais, c’est gentil de votre part mais vous pouvez vous les placer délicatement dans votre endroit intime, n’est-il pas ? »<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Pas terrible l'accent charentais !<br /> <br /> <br /> Faudra que j'he t'aprenne.<br /> <br /> <br /> Pauv' ragougniat !<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> Olé pas dieu possible ! Alors à c’teure comment j’va faire ? Olé té ben coummode de s’rende à t’iéte recette locale. Et puis avec Simone on en profitait pour renouveler ma cote de<br /> travail chez Picou ou mes pantoufles chez Broc. A c’teure ya plus moyen d’avoir do pain frais à midi ! Tu parles d’un progrès toi ?! Tous tié les technocrates savant taper sur une<br /> machine à écrire mais pour faire pousser do garouille olè autre chose ! Creyez meu, Zallons tous ceurver ouai !<br /> <br /> <br /> <br />
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