14 Décembre 2010
Les temps sont à l’économie à l’UMP depuis la prise de fonction de Jean François Copé. Samedi, c’est dans le hall 5 du parc des expositions de la porte de Versailles que s’est tenu le Conseil National. Décor dépouillé, inconfort spartiate et parfaite fluidité de circulation confirmaient la priorité à l’efficacité politique pour les ressources du parti annoncée par le nouveau secrétaire général.
La matinée a commencé par une table ronde animée par Jean Pierre Raffarin. C’est Michel Godet, professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, qui a été invité le premier à s’exprimer. Je ne suis pas sûr que Jean Pierre Raffarin, qui le connaît pourtant très bien, s’attendait à cette entrée en scène. L’auteur de « libérer l’innovation dans les territoires » et du « courage du bon sens » n’a pas perdu une seconde du temps qui lui était imparti pour dénoncer tous azimuts les erreurs qu’il attribue au gouvernement et tout particulièrement à Nicolas Sarkozy. La réforme des retraites qui aurait du être plus ambitieuse et forcément à points, conformément aux orientations du COR, lesquelles faisaient consensus à la CFDT. La fiscalité qui doit taxer plus lourdement les successions, l’ISF qui doit disparaître et le bouclier fiscal qui limite à 50% les impôts sur le revenu qui doit être maintenu. Et la CSG qui doit pouvoir bénéficier du quotient familial comme l’impôt sur le revenu. En engueulant le premier rang (ministres et présidents des deux assemblées) qui n’écoutait pas suffisamment attentivement selon lui ce qu’il disait, il a dénoncé l’absence de courage politique qui n’avait pas permis d’en finir véritablement avec les 35 heures. Dans la foulée il a dénoncé l’absence de franchise du gouvernement qui ne dit pas qu’il va nous falloir travailler beaucoup plus pour tenter de conserver notre niveau de vie mis en péril par les nouveaux compétiteurs que sont la Chine, l’Inde et tous les autres pays émergents. Pour être un peu plus complet il a dénoncé l’absence d’action concrète d’envergure pour instruire une jeunesse composée en région parisienne de plus de 40% d’enfants dont la famille et eux-mêmes ne maîtrisent pas le français. De chance pour l’avenir qu’elle devrait représenter, notre croissance démographique serait pour cette raison et selon lui plutôt un réel handicap. Pour parfaire le portrait de la déshérence du pays, Michel Godet a hurlé contre la lâcheté des politiques de tous bords qui ont pillés dans la poche des enfants en creusant des déficits abyssaux et en faisant croître sans cesse l’endettement. La France d’en haut a mis dans un sale état la France d’en bas. Mais heureusement, c’est par une note optimiste qu’il a conclu en annonçant que la France d’en bas, innovante, travailleuse et entrepreneuriale réussirait à sauver la mise. Fermez le ban.
Les autres intervenants, pourtant pertinents, paraissaient bien fades dans leur expression comparativement à cet écorché vif du bon sens unique. Je l’ai rejoint à la table des dédicaces pour lui en faire dire un peu plus. Il a laissé éclater sa colère. En gros, depuis des années il fait le siège des décideurs, amène les arguments, les analyses et des propositions de solutions. On l’écoute poliment en souriant mais en indiquant que politiquement être aussi radical serait insoutenable et suicidaire. Son credo à lui c’est que le peuple attend qu’on lui dise la vérité et que c’est la préoccupation obsessionnelle de leur réélection qui empêche les élus d’avoir le courage nécessaire pour assumer comme ils le devraient leur mission. Je lui ai fait remarquer qu’il ne lui est pas interdit de se présenter lui-même.
Au moment du déjeuner, je me suis retrouvé face au précédent directeur de l’INRAP (institut national de la recherche archéologique préventive) qui n’a pas mis longtemps à m’expliquer lui aussi les mesures qui permettraient au pays de s’en sortir. Réforme de l’Etat hypertrophié pour améliorer son efficacité et pour un coût moindre, suppression du statut de la fonction publique, j’en passe et des plus radicales.
Jean François Copé veut que dans la France entière les clubs de réflexions et les think tanks associés au mouvement animent le débat pour nourrir le projet politique. Dans son discours de l’après midi, il a insisté de bout en bout sur l’écoute du terrain, l’ouverture au monde, le pragmatisme, la vérité directe et simple et le courage dont il faut faire preuve pour traiter avec réalisme les problèmes. Je n’ai pas revu Michel Godet pour savoir si les orientations de Copé lui redonnaient espoir. Pour ce qui me concerne je n’ai pas envie de bouder mon plaisir de voir à la tête du mouvement un passionné de débats qui sait exprimer comme personne les enjeux et les orientations à suivre. Je me sens très proche de ses analyses, de l’organisation et des modes d’action qu’il propose pour le mouvement. Ça tombe bien puisque je suis clairement dans ce camp.
Dimanche j'ai pris quelques photos en me balladant à Bordeaux. Si vous êtes intéressés cliquez ici puis sur diaporama et F11.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
Voir le profil de Daniel Sauvaitre sur le portail Overblog