19 Mars 2007
Je viens de lire les premières pages de l’ouvrage collectif du cercle des économistes auquel s’est joint Eric Orsenna et qui s’intitule « Un monde de ressources rares ». A la seule vue du nom des auteurs et du titre j’ai ajouté ce livre à mon panier Mollat tant j’ai aimé quelques mois plus tôt « Voyage au pays du coton. Petit précis de mondialisation » pour lequel Eric Orsenna a obtenu le prix des lecteurs du livre d’économie 2006. Cette enquête atypique me parle et me passionne. Elle me renvoie à mon cheminement peu conforme vers l’entreprise et l’économie. J’ai appris à compter à l’école primaire et plutôt bien, mais par la suite j’ai le souvenir de ne plus m’être intéressé vraiment aux mathématiques et d’être passé de justesse de classe en classe en entretenant un certain flou sur mes aptitudes pour cette matière.
Après une adolescence ou rien ne me semblait digne d’intérêt hors l’aventure, le voyage et la quête d’un absolu mystique, j’ai découvert l’économie en prenant ma part de responsabilité dans l’exploitation agricole familiale. J’ai compris très vite grâce à mon expérience décalée et à ma totale impréparation technique que le moteur du développement d’une entreprise ou de l’économie est d’abord immatériel. Tout part toujours d’une idée, d’une envie, d’une offre, d’un projet. Ensuite ou plutôt en même temps viennent le travail, l’argent, la demande, l’organisation, la gestion et les règles.
« Chaque matière première est un univers, avec sa mythologie, sa langue, ses guerres, ses villes, ses habitants : les bons, les méchants et les hauts en couleur. Et chaque matière première, en se racontant, raconte à sa manière la planète.
Cette histoire commence dans la nuit des temps. Un homme qui passe remarque un arbuste dont les branches se terminent par des flocons blancs. On peut imaginer qu’il approche la main. L’espèce humaine vient de faire connaissance avec la douceur du coton. »
C’est ainsi que commence le livre. Je me souviens qu’au fur et à mesure de ma lecture je pensais à ce que pourrait être un autre voyage, au pays de la pomme celui là. Il aurait pour but de mettre en perspective ce que nous vivons avec cette production aujourd’hui et d’imaginer ce que peut-être la suite. Littérature mise à part, j’ai envie de préciser mes idées sur la question. Ce sera bientôt l’objet d’articles sur ce blog. Enfin peut-être.
Entre mes lectures, le meeting de jeudi soir à l’espace Carat, les choses vues et entendues à la télé et à la radio ou les discussions avec les uns et les autres il m’a semblé que la semaine a été particulièrement dense pour l’électeur que je suis au regard des élections à venir.
Mardi Les Echos ont publié un supplément au journal quotidien consacré à l’audit de
J’écris cet article tout en écoutant Laurence Parisot, la présidente du Medef, invitée du Grand Jury RTL Le Figaro. Elle vient à l’instant de pointer un problème français que j’aime aussi dénoncer. C’est le génie créatif des politiques et de nos candidats à l’élection présidentielle pour intervenir dans la gestion des entreprises pour les inciter à évoluer et à faire mieux mais une vraie pauvreté créative lorsqu’il s’agit de réformer l’administration de l’Etat et des collectivités locales qui pourtant relèvent bien de leur responsabilité. Pour l’instant un candidat (François Bayrou) a évoqué la fusion administrative et politique des départements avec Région et les deux autres (Sarkozy, Royal) une clarification des compétences entre les différents échelons administratifs, mais je n’ai pas ressenti que ces dossiers soient prioritaires ni qu’il y ait une très forte volonté d’améliorer l’efficacité de nos très lourds prélèvements obligatoires. De brillants rapports ont pourtant cette année encore été publiés et ce ne sont ni les diagnostics ni les plans d’actions qui manquent. Les entreprises ont plus besoin d’air que de subventions dit Laurence Parisot. Je partage ce point de vue et il m’arrive de penser que les subventions à caractère économique sont plus importantes pour justifier ceux qui les distribuent que pour atteindre un meilleur développement économique.
Pour revenir à l’élection présidentielle le moins que l’on puisse dire c’est que les électeurs pourront choisir en connaissant bien le candidat pour qui ils voteront s’ils font l’effort de s’informer. Lors du meeting de jeudi à Angoulême Philippe Mottet,
Pour être crédible et équitable je dois dire que la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un ministère de l’immigration et de l’identité nationale ne me plait pas du tout. Je n’ai pas de doute sur sa motivation ? Je comprends et je partage le parti pris d’une immigration maîtrisée et réussie qui doit être cohérente avec nos valeurs républicaines.
Je pense comme lui que le front national a grandi au début des années 80 grâce aux conditions créées par François Mitterrand, régularisations de sans papiers et annonce du vote des immigrés aux élections locales (qui ont été de bonnes mesures) suivies de l’institution d’un bonne dose de proportionnelle aux législatives pour faire entrer le front national à l’assemblée dans le seul but d’encombrer l’adversaire. Il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas. Une lecture au premier degré est trompeuse sur la pureté des intentions des uns et des autres.
Mais voilà les mots ont un sens et l’identité nationale ne peut pas faire l’objet d’un ministère. L’identité est une résultante, ce n’est pas un projet. L’article du Monde dont j’ai parlé tout à l’heure par la voix de Fernand Braudel le dit si bien. Le point de vue de Tzvetan Todorov dans la même édition du journal montre bien aussi ce qu’il y a d’antinomique entre les principes mêmes d’une démocratie libérale et la maîtrise de l’identité nationale. Ainsi que l’a fait remarquer Simone Veil il aurait été préférable d’annoncer un ministère de l’immigration et de l’intégration républicaine. L'intention et le contenu seraient identiques et les termes seraient sans amiguïté.
Dans un registre plus local j’ai lu avec attention l’interview du maire de Chabannais dans
Pour terminer cette semaine je suis devant ma télé à regarder France Europe Express sur la 3. L’invité est ce soir Nicolas Sarkozy. Je n’insiste pas plus auprès de vous sur l’intérêt que je porte à cette émission. A bientôt.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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