12 Mars 2007
Samedi je suis parti à Bordeaux en pensant aux derniers commentaires postés sur ce blog le matin même. Celui de Thierry Cordebeuf, journaliste à
Je lis la presse pendant le trajet (j’ai apprécié la chronique de Michel Boujut dans
Préoccupé tout au long de cette journée par la relation blog presse, j’ai pas mal feuilleté d’ouvrages et je me suis acheté le livre de Thierry Crouzet paru en janvier qui s’intitule « Le cinquième pouvoir. Comment internet bouleverse la politique ». Interruption dans ma lecture hier soir pour aller voir Michou d’Aubert au cinéma le Club. Je ne savais pas que ce film allait autant me plaire. Je vous le recommande. Malgré d’autres interruptions j’ai pu terminer la lecture de ce livre ce soir avant le grand jury RTL Le Figaro sur LCI avec François Bayrou pour invité. A la question de savoir sur quelle majorité à l’assemblée nationale il pourra s’appuyer pour mettre en œuvre son programme, il répond que le peuple français sera cohérent et enverra une majorité à l’assemblée composée de députés qui auront préalablement été labellisés majorité présidentielle, issus de l’UDF ou d’ailleurs. Le ni gauche ni droite c’est donc bien le centre, plutôt un peu à droite quand même, si tant est que cela signifie encore quelque chose. Le renouvellement du personnel politique serait en effet de grande ampleur et le leadership serait plus présidentiel que jamais si son scénario va au bout. Je suis de ceux qui pensent qu’il n’y a plus vraiment d’écart idéologique entre la gauche et la droite et que l’on trouve dans les deux camps quelquefois plus de différences à l’intérieur des camps qu’entre certaines composantes des deux camps. En revanche en politique l’extrême centre me semble conduire à l’indécision permanente très dommageable à la conduite du pays. Je reste attaché à un fonctionnement plus dialectique du pouvoir avec une majorité et une opposition au sommet de l’Etat. Mais si l’on en croit Thierry Crouzet ce monde là est révolu. C’est sur cet aboutissement de son raisonnement que je ne le suis pas. En revanche toute sa démonstration du pouvoir et de la liberté permise à chaque individu grâce à internet est on ne peut plus pertinente. Ce fantastique moyen de communication entre les individus donne à chacun un pouvoir et une indépendance sans limites. Des idées, des choix, des actions peuvent se propager à partir d’un ou plusieurs individus en très peu de temps et bouleverser l’ordre établi. Cette campagne présidentielle et bientôt les législatives vont le démontrer. Internet développe la diversité de l’information, des idées, des produits qu’ils soient culturels ou matériels.
Et alors mon blog dans tout ça quel est son rôle ? Je l’ai crée le 1er janvier 2006 avec l’intuition de ce que décrit Crouzet dans son livre. C’est le moyen de donner de l’information en direct quand j’en ai envie, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, de raconter ce que je souhaite raconter, de parler de tout et de rien, de développer des idées et dire mes engagements. Parmi toutes les possibilités qui me sont données par ce blog il y a aussi celle de préciser des informations parues dans la presse et même la critique de l’information et de son traitement quand j’en ressens la nécessité. Mais il y a une contrepartie que j’ai résolument décidé d’accepter c’est de laisser libre les commentaires sur ce que j’écris sans modération avant publication. Depuis l’ouverture de ce blog je n’ai supprimé que deux commentaires, le premier était un long copié collé d’article qui n’avait pas sa place ici et le second était un commentaire qui citait nommément une personne qui ne souhaitait pas que son nom soit cité sur ce blog, ce que j’ai accepté. Si je n’aimais pas la critique ou plus simplement si je ne la supportais pas je fermerais ce blog immédiatement. Il n’a échappé à personne que si je critique je suis aussi largement critiqué en retour et même si je le vis difficilement parfois je l’accepte très volontiers, j’essaie de comprendre et de tirer profit des messages. De nouveaux blogs politiques viennent s’ajouter depuis quelques jours en Charente à ceux déjà existants, dont le mien, et il sera intéressant de voir comment la critique y sera acceptée. Ce que me reproche Thierry dans son commentaire c’est de ne pas réagir selon les voies habituelles avec la presse, c'est-à-dire en appelant par téléphone ou en écrivant en utilisant les différents supports possibles. Ne pas le faire et commenter directement sur ce blog est assimilé à du mépris. C’est là que réside le plus grand malentendu. Je ne souhaite pas intervenir auprès des journalistes tout simplement parce que je leur reconnais sans l’ombre d’une hésitation le droit d’écrire comme ils le souhaitent. Mais il me semble tout aussi naturel de pouvoir dire sur ce blog comment je ressens tel ou tel article, même en citant son auteur dès lors qu’il est signé, sans exercer autre chose que mon droit légitime à la critique que je crois constructive. Je dialogue chaque jour et sans relâche avec des personnes très différentes les unes des autres, et de moi en particulier, et je crois pouvoir dire que le sentiment de mépris m’est totalement étranger. Je n’en ressens évidemment aucun à l’égard de la presse, bien au contraire et je suis un lecteur assidu et passionné. Il se dit des choses dans les commentaires sur ce blog qui me semblent importantes même lorsque qu’ils ne sont pas signés (ce que j’accepte avec le même respect que l’anonymat d’un vote dans l’isoloir, même si sur un blog l’intérêt ou l’attention à porter à ces commentaires est forcément très affaibli). Faudrait-il parce qu’ils paraissent injustes ou mal fondés par ceux qui sont l’objet des critiques les censurer pour qu’ils ne soient pas lus. La philosophie de ce blog c’est de s’en remettre à l’intelligence des lecteurs et à leur capacité de discernement. C’est un lieu d’information et de réflexion parmi tant d’autres qui ne reçoit qu’entre 60 et 120 visites quotidiennes d’IP différentes. C’est en effet assez peu pour déstabiliser qui que ce soit. J’espère avoir très vite l’occasion de parler de vive voix de tout cela avec l’auteur du commentaire en question.
PS : si je perd des lecteurs parce que je suis trop long c’est bien entendu tant pis pour moi.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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