19 Novembre 2006
C’était le vendredi 30 décembre 2005, Laurence Nemes effectuait sa dernière journée de travail à la communauté de communes des 3B avant de rejoindre le conseil général des Pyrénées Atlantiques et nous discutions pour savoir comment nous allions pouvoir continuer d’échanger sur l’évolution de la communauté, des collectivités publiques et sur la politique en général. Elle me dit alors : « faites votre blog ». C’est comme ça que j’ai tâtonné le week-end des fêtes de fin d’année en recherchant avec Google comment et avec qui le faire. J’ai choisi over-blog et en quelques clics de souris ce blog était crée. Oui mais pour quoi faire, pour quoi dire et surtout pour qui? De semaine en semaine je me suis aperçu que ce n’étaient pas les sujets qui allaient me manquer mais le temps pour les traiter, tant je suis long à accoucher d’un texte. Et puis quand on est un boulimique de la lecture le temps passé à écrire devient du temps en moins pour lire. Presque onze mois plus tard avec 110 articles publiés, un peu plus de 200 lecteurs (nombre d’IP différentes répertoriées par over-blog par article consulté sur un mois) et 514 commentaires je suis quand même très reconnaissant à celle qui fût mon sherpa de m’avoir stimulé pour m’engager dans cette aventure. Mais il y a encore de la marge avant que ce blog ne devienne l’espace de débat que je recherche. Je remercie infiniment tous ceux, à visages découverts ou anonymes, qui me font le plaisir de commenter ce que j’écris et je souhaite qu’ils soient plus nombreux encore dans les semaines qui viennent. Je n’ai pas très bien su jusqu’à maintenant animer le débat et je me limite à laisser chacun intervenir librement (je n’ai du à ce jour supprimer qu’un seul commentaire qui n’était qu’un copié collé d’un long article qui ne me paraissait pas avoir sa place ici) en réaction à mes prises de position. La nouvelle dimension qui me semble pouvoir dynamiser la discussion peut maintenant provenir d’une utilisation différente du site par chacun de vous. L’espace commentaire permet d’évoquer tous sujets ou toutes questions qu’il vous plaît de traiter et pour lesquels vous avez envie de solliciter des réactions et des avis des visiteurs de ce blog ou de moi-même. Pour plus de facilité vous pouvez taper vos textes dans un traitement de texte et les copier coller ensuite. Je conseille aussi à tous ceux qui ne sont pas gênés d’être identifiés par leur e-mail de s’abonner à la newsletter qui leur permet d’être avertis lors de la publication d’un nouvel article sans devoir venir au hasard consulter le site.
Par ma modeste expérience je perçois un peu mieux la fantastique révolution de la communication en cours grâce à internet. Que chacun d’entre nous puisse instantanément et gratuitement (ou presque) créer son blog pour s’exprimer et débattre et être repéré dans le monde entier simplement en tapant un nom sur Google m’émerveille en permanence. Je n’arrive pas à trouver ça banal.
Dans le domaine du politique le changement est redoutable. Un article très pertinent sur le sujet se trouve dans le Monde daté d’aujourd’hui et de demain. Il s’intitule « les blogs chahutent le discours politique » et on le doit à Olivier Zilbertin. A partir de ce qu’il appelle la propagation virale sur internet de la vidéo amateur montrant Ségolène Royal qui évoque les 35 heures dans l’enseignement public, il explique la nouvelle donne qui en découle pour le discours politique. C’est la fin du off dit-il. Chacun peut à tout instant filmer avec son portable un politique, enregistrer ses déclarations et les diffuser instantanément sur le net. En fonction de l’intérêt de l’enregistrement grâce aux sites les plus visités du moment (ceux de Loïc Le Meur, Nicolas Voisin, Nicolas Wanbremeersch par exemple) un très large public peut être touché et les médias n’ont pas d’autre choix que de reprendre l’info pour lui donner au final une audience qui n’aurait jamais pu être atteinte sans internet et les réseaux qui se constituent à l’infini. Il y a quelques jours ce même quotidien évoquait les journalistes qui écrivent sur leur blog ce qu’ils ne peuvent pas dire à l’antenne. Jean Michel Aphatie était pris en exemple. Dès qu’il termine une interview le matin sur RTL ou le dimanche sur LCI il se précipite pour écrire un commentaire et souvent révéler une confidence off qui motive l’internaute. C’est ainsi qu’il a pu rapporter des propos plutôt rudes de Michel Charasse (c’est une cossarde ») sur la désormais candidate du PS. Il fait maintenant partie de mes favoris. On peut aussi citer le rôle du blog d’Etienne Chouard pour que le non l’emporte pour le référendum sur le traité de constitution européenne. L’ampleur de la diffusion de ses idées à partir d’un simple site est un évènement qui à lui seul démontre que nous avons changé d’ère.
Et puis plus simplement pouvoir suivre en direct le cheminement intellectuel et les choix des hommes politiques (j’ai aussi en favoris Fillon, Juppé, Strauss Kahn et j’en passe) est d’une portée considérable. Parce que la moitié des foyers français ont aujourd’hui internet, que chaque jour qui passe la technologie se perfectionne et le haut débit couvre un territoire plus large. Ce qui est vrai à l’échelle de la planète ou du pays l’est aussi localement dans une commune ou dans une ville. Pouvoir s’adresser à chacun de ses concitoyens avec autant de facilité, recevoir des critiques ou des propositions modifie profondément les dynamiques locales. Je me demande pourquoi tant de responsables locaux tardent à ouvrir leur blog. En Charente on les compte encore sur les doigts d’une main. J’espère quand même que les candidats aux élections vont franchir le pas, ce serait bon signe sur la conception qu’ils se font du dialogue à entretenir avec leurs électeurs et de leur adaptation au monde d’aujourd’hui.
Je fais partie de ceux qui considèrent que l’amélioration de la situation en France passe par la réforme de nos organisations collectives pour plus d’efficacité, ce qui permettra à chacun de mieux bénéficier de son travail. Et bien dans ce domaine c’est une véritable révolution qui est en marche avec les technologies de l’information. Alors que l’on a pu considérer un temps que nous étions en retard il me semble que maintenant nous sommes plutôt en avance et que les effets commencent à se faire sentir. Je vais essayer de mettre en ligne le fichier sous Acrobat Reader qui s’intitule « l’administration électronique, de nouveaux services pour faciliter la vie aux français » que vous pourrez télécharger. C’est un des dossiers qui me tient le plus à cœur à la communauté de communes, obtenir une couverture haut débit sur l’ensemble de notre territoire et favoriser autant que faire se peut l’utilisation des moyens de communication et des outils numériques par les collectivités et les citoyens. C’est avec cette volonté que nous avons soutenu la connexion à internet de toutes les communes et que nous développons la communication entre nous par e-mail. Le site http://cdc3b.com qui a vocation à beaucoup évoluer encore participe de cette volonté de mettre à disposition de chacun tout ce qu’il est en droit de savoir de l’activité de la communauté. Il manque encore un forum de discussion pour que chacun s’exprime sur les projets et les services, le calendrier intégral de toutes les manifestations prévues et tous les liens nécessaires à chacun des citoyens pour tous les services publics qu’il a besoin de contacter. Je crois qu’il est possible maintenant d’inverser le sentiment d’isolement et de diminution des services publics en zone rurale par l’accès internet haut débit. Je suscite encore l’incrédulité quand j’évoque la nécessité d’évoluer vers des points d’accès internet dans toutes les mairies avec un portail essentiellement dirigé vers tous les organismes publics que chacun a besoin de contacter. J’évoque le terme de web-mairie calqué sur celui de web-café. On se rendra vite compte que la proximité sous d’autres formes des services publics (et des services tout court) sera bien supérieure à ce que nous avons pu connaître par le passé. Plus besoin de se déplacer à la préfecture, à
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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