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J’ai participé, comme nombre d’élus, vendredi dernier à l’inauguration des nouveaux locaux de la Poste , construits sur la zone d’activité de Plaisance pour effectuer le tri du courrier à destination et en provenance des cantons de Baignes, Barbezieux et Blanzac. En passant la porte et en apercevant le bel espace couvert qui abrite toute une série de casiers en bois j’ai pensé qu’ils devaient abriter des pigeons voyageurs, ce qui expliquait sans doute les retards constatés localement dans l’acheminement du courrier. Mais je n’ai pas franchement fait sourire avec mon humour et cela peut se comprendre compte tenu de l’engagement et du professionnalisme dont font preuve toute l’équipe de la Poste sur Barbezieux. Paradoxalement l’obligation de lever le courrier plus tôt chaque jour, ce qui interdit maintenant dans la majorité des situations de pouvoir répondre par retour du courrier, est la conséquence de l’abaissement de la vitesse des poids lourds qui transportent le courrier ainsi que de l’obligation de passer au scanner la totalité des plis acheminés par avion, dont le trafic nocturne doit aussi être réduit au maximum pour limiter les nuisances sonores. Et puis les 10 % environ du courrier triés mécaniquement comportent encore 1 % d’erreurs d’aiguillage qui conduisent à des retards d’acheminement dont on entend parler et dont la résonance est plus forte que la proportion qu’ils représentent.

Le préfet dans son intervention a bien expliqué la nécessité pour un service public comme la poste d’évoluer en étant très lucide et innovant face aux évolutions technologiques radicales qui dématérialisent le courrier par la télécopie et internet dans des proportions sans cesse grandissantes. L’ouverture quasi-totale à la concurrence en 2009, qui a aussi été évoquée par le directeur régional et le préfet, y compris peut-être pour la mission de service public de distribution du courrier quotidienne dans chaque maison, est un aussi un levier puissant pour la recherche de l’efficacité optimum.

Dans ce registre, je sais que le Préfet considère qu’il n’y a pas d’avenir pour la chirurgie à l’hôpital de Barbezieux, pour les mêmes raisons de recherche d’efficacité par le regroupement de moyens matériels et humains. Il m’a semblé qu’il y faisait allusion en évoquant d’autres secteurs du service public qui connaissent des réorganisations sur notre territoire et en s’adressant  au maire de Barbezieux.

Je suis tout aussi convaincu que la pérennité d’une entreprise publique qui assure un service public passe par la recherche permanente de l’efficacité optimum. C’est l’exigence posée par la société tout entière pour contrepartie des moyens qu’elle y consacre. La difficulté réside dans l’évaluation juste de cette performance. L’intérêt du marché c’est qu’il laisse se former le juste prix par la concurrence entre les acteurs, ce dont ne bénéficie pas un monopole de service public. C’est quoi une rémunération juste, une productivité acceptable et un prix de revient logique ; existe-t-il une norme pour évaluer ? On comprend bien la difficulté qu’il y a à apprécier l’efficacité de  certains services publics et combien nous manque pour nous faciliter la tâche la main invisible du marché, pour parler comme Adam Smith.

A ce jour de mon point de vue la démonstration de la nécessité de supprimer le service de chirurgie de Barbezieux pour accélérer le regroupement dans des centres plus importants qui rendraient de meilleurs services à un meilleur prix pour nous tous ne me semble pas faite. Je persiste à croire que la performance est plus à rechercher dans l’organisation et le management de l’entreprise hôpital que dans la seule localisation des plateaux techniques et des équipes.  A ce sujet nous avons appris hier soir par René Vignerie que le professeur Henri Guidicielli viendra à Barbezieux le 24 octobre pour présenter le résultat de son audit aux personnes entendues et que d’ores et déjà le choix est fait de confier à un médecin extérieur à Girac et à Barbezieux l’animation du dialogue entre les équipes de ces deux hôpitaux.

Mais il est de nombreux domaines du service public ou des gains importants d’efficacité et de qualité sont à rechercher. Pour faire simple on peut se référer à la règle suivante : plus on est loin du champ de la concurrence plus ces gains à obtenir peuvent être importants. Je m’interroge par exemple sur l’organisation et la qualité du contrôle de légalité dans les départements. La division du service entre la Préfecture et les Sous- Préfectures avec  une autonomie d’appréciation de chacun conduit à des différences de traitement entre les collectivités et à certaines faiblesses juridiques très préjudiciables à la bonne application de la loi sur le territoire et surtout à un manque d’assistance dynamique qui pourrait être l’un des leviers de l’efficacité pour nos collectivités.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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D
Le spécialiste en économie libérale a dit:<br /> "L’intérêt du marché c’est qu’il laisse se former le juste prix par la concurrence entre les acteurs, ce dont ne bénéficie pas un monopole de service public. C’est quoi une rémunération juste, une productivité acceptable et un prix de revient logique ; existe-t-il une norme pour évaluer ? On comprend bien la difficulté qu’il y a à apprécier l’efficacité de  certains services publics et combien nous manque pour nous faciliter la tâche la main invisible du marché, pour parler comme Adam Smith."<br /> <br /> Cela me semble bien angélique! Comme l'est toujours Daniel sur ces problèmes!<br /> <br /> La concurrence en matière de service public(c'est antinomique) est difficile à calquer sur celle des commerces ou autres services non publics! Les derniers sont la liberté même, ou presque, pour les décideurs, le premier est le respect incompressible du droit de chacun de profiter des mêmes services!<br /> <br /> Quand on aura confié le soin de distribuer le courrier à des entreprises concurrentielles, il faudra s'attendre tous les jours, pour des raisons d'économie et de surenchère, à voir le service pérécliter...<br /> <br /> Je m'imagine, comme dans les cages d'escalier des immeubles, voir fleurir dans les villages, puis les communes, des groupements de boites aux lettres où chacun devra aller seul relever son courrier, vu qu'il aura fallu, concurrence oblige, serrer sur tous les coûts et réduire au maximum les kilomètres des facteurs, et les facteurs aussi...<br /> <br /> Vivement 2009 !!!<br />
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