24 Septembre 2006
Jusque là ma journée s’était plutôt bien passée. L’inauguration de la voie verte a réuni de nombreuses personnes et personnalités dans une ambiance joyeuse et détendue. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire et malgré quelques imperfections de réalisation et d’entretien la presque totalité des promeneurs nous dit maintenant sa satisfaction de pouvoir utiliser la voie « galope chopine ». Après que nous nous soyons beaucoup investis avec toute l’équipe des 3B, élus et agents réunis, pour mener à bien ce projet, ce 23 septembre nous a apporté son lot appréciable de petits bonheurs.
Mais ma joie est brutalement retombée quand j’ai pris connaissance du courrier adressé par Michel Bordas, le directeur des hôpitaux du Sud Charente aux médecins libéraux du territoire (enfin pas tous semble t’il), aux conseillers généraux, aux parlementaires et aux élus membres de la conférence sanitaire de territoire. Voilà les termes de cette lettre.
Barbezieux le 19 septembre 2006.
« Lors de la publication, le 30 mars 2006, du schéma Régional d’Organisation Sanitaire de troisième génération 2006-2011, le directeur de l’ARH (Agence Régionale de l’Hospitalisation) a accepté le principe d’une révision périodique. Une révision souhaitée et nécessaire pour tenir compte de l’évolution des contraintes réglementaires et approfondir certaines réflexions….
Je suis chargé à ce titre pour le Sud Charente, de recueillir les avis des médecins libéraux (toutes les personnes que j’ai citées plus haut)….
Ces contributions viendront alimenter le projet médical de territoire (département de
Je vous adresse pour ce faire un questionnaire simple qui devrait objectiver le diagnostic et faire émerger de nouveaux besoins.
Je vous remercie de bien vouloir le retourner dans l’enveloppe affranchie ci-jointe pour le 30 septembre 2006.
Dans la conjoncture actuelle, votre avis est important pour définir les orientations stratégiques de l’hôpital.
Je vous prie d’agréer….. »
Il est important pour bien comprendre l’énormité de la missive de la remettre en perspective avec ce qui s’est passé cette année. Alors que des inquiétudes se font jour fin 2005 sur la pérennité de la chirurgie et que des élus (dont moi-même) aimeraient être informés et associés aux réflexions à avoir, nous apprenons brutalement avant que le SROS ne soit connu que le conseil d’administration a pris la décision de fermer la chirurgie à 18 heures et les jours fériés. Il s’avèrera très vite que cette décision était totalement inapplicable et signifiait purement et simplement la fermeture du service à très court terme. Malgré la gravité de cette décision, tout a été fait pour éviter qu’elle soit discutée avec qui que ce soit en dehors du conseil d’administration (alors qu’il existe une association d’élus pour la défense de l’hôpital), aussi bien qu’avec le responsable du service de chirurgie en vacances au moment de la décision. C’était énorme. Les circonstances dans lesquelles a été prise cette décision apportaient déjà la preuve de la gestion aberrante de l’hôpital en plus de la duplicité et de l’incompétence du directeur. Dans les jours qui ont suivi nous apprenions quelles étaient les propositions du SROS III. Cette fois ci c’est l’ARH qui apportait la preuve de sa profonde méconnaissance des réalités du terrain et de sa légèreté coupable. Avec un doigté pareil nous prenions alors conscience de la menace que l’ARH faisait elle aussi peser sur notre santé et l’aménagement du territoire. Une ARH bien peu professionnelle, une direction plus que contestable et un conseil d’administration dont le président semble persuadé que tous nos maux viennent avant toute autre cause des médecins incontrôlables et incontrôlés, et les conditions étaient plus que réunies pour minimiser au maximum les chances de survie de notre hôpital.
Comme il y a eu un peu de chahut il a alors bien fallu reconnaître que le boulot avait été mal fait. Une mission a ainsi été confiée au professeur Henri Guidicielli qui est venu sur place constater le désastre: pas de projet d’établissement, un management fondé sur le renoncement et le dénigrement, un climat délétère, mais une passion certaine pour la construction immobilière et l’aménagement de bureaux. Ses conclusions sont diffusées depuis quelque temps déjà à Girac quand on fait mine de les ignorer ici. C’est l’ARH qui décidera mais si elle suit les préconisations du professeur ce sera de la chirurgie ambulatoire uniquement pour Barbezieux. Maintenant que la déconstruction en chaine est en marche vers la simple maison de retraite voilà que l’on fait mine de vouloir écouter les professionnels et les élus du territoire. Mais pour bien rester dans le grotesque et le grand guignol qui caractérise tristement le management de cet hôpital (si j’ai bien objectivé le diagnostic) il y a moins de dix jours pour répondre à un questionnaire, qui contrairement à la présentation qui en est faite dans le courrier, est tout sauf simple. Jugez-en plutôt. Neufs thèmes (urgences/Smur, Chirurgie, Imagerie médicale, Unité mobile de soins palliatifs, périnatalité, consultations externes, court séjour/ médecine et spécialités médicales, moyen séjour/ soins de suite/ rééducation, unité de soins longue durée/personnes âgées) pour lesquels il est demandé aux élus comme aux professionnels les points forts et les points faibles dans le territoire du Sud Charente, les problèmes de santé et les besoins à prendre en compte. En bas de tableau il est fait référence aux projets déjà engagés comme le dépistage de l’apnée du sommeil, les consultations en diabétologie, le développement de
Bien que je ne sois pas destinataire de cette lettre (on a du penser que j’étais cardiaque) je me mets à la disposition des conseillers généraux, s’ils le souhaitent, pour travailler avec tous les élus et les professionnels volontaires pour élaborer des propositions pertinentes pour la révision du SROS. Mais même en allant vite ça ne sera pas fait dans 8 jours. La démonstration que cette consultation n’est qu’un alibi tient entre autre à ce délai absurde et à la méthode méprisante employée. Alors que le bateau coule et qu’aucun travail sérieux n’a jamais été engagé en ce sens pour élaborer une stratégie concertée pour l’hôpital, le directeur se met à faire semblant et de la pire manière. Je ne voudrais pas être conseiller général et être pris à ce point pour un con par Michel Bordas.
Mais il y a bien sûr lieu de démontrer que ce territoire a des idées et des ambitions et sait les exprimer. Tout ça pour le cas rêvé ou on cesserait d’être plombé par les responsables du moment et où il deviendrait possible de travailler enfin solidairement au renforcement des services à apporter aux habitants de notre Sud Charente.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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