13 Septembre 2006
Il y a quelques jours Laurence Nemes nous disait dans un commentaire (voir l’article « Think global, act local ») avoir retrouvé lors de son dernier déménagement un numéro d’octobre 1997 de Science et Avenir traitant des hôpitaux. Barbezieux y faisait encore plutôt bonne figure comparativement à Jonzac. Elle feignait alors de s’étonner de la différence du travail des décideurs locaux de ces deux petites villes depuis cette date qui se traduit aujourd’hui par une situation radicalement inverse à ce qu’elle était alors. J’ai eu la chance de travailler à ses côtés pendant près de trois ans, à un rythme plutôt effréné, et je mesure toute la sévérité contenue dans sa remarque à l’égard des élus que nous sommes. Passionnée par l’action publique, elle qui incarne la volonté et le courage, associe toujours la réussite ou les difficultés des territoires aux habitants et aux élus qui les représentent. Je partage bien évidemment cette analyse et je suis bien placé pour savoir que je suis le premier facteur limitant du développement des organisations dont j’ai la responsabilité, communauté de communes y compris. Je sais aussi que tous les élus ne revendiquent pas aussi clairement ce rôle alors qu’ils excellent dans l’analyse des causes extérieures et le rejet sur d’autres de la responsabilité des échecs ou des piètres résultats qu’ils obtiennent. Une brillante démonstration nous a été donnée de cette conception du monde au moment des discours lors de l’inauguration de la foire exposition de Barbezieux. Le sénateur Philippe Arnaud avec toute l’emphase nécessaire a longuement expliqué que notre Sud Charente était pauvre alors que le Nord Charente était riche. Les hommes malgré leur volonté supposée n’étaient que les spectateurs impuissants d’un déterminisme qui leur échappe. Il concluait en faisant appel à un rééquilibrage par l’aide extérieure des autres collectivités, de l’Etat et de l’Europe, trop dirigée à ce jour vers ceux qui se disent pauvres, dans le nord Charente, alors qu’en fait ils sont riches. L’intervention partait sans doute d’un bon sentiment et visait à inciter à améliorer les soutiens dont nous avons besoin. J’y ai plutôt vu une fois de plus les vraies raisons de la faiblesse d’un territoire. J’ai aussi ressenti pendant la foire exposition un autre handicap à surmonter pour prendre à bras le corps les sujets qui fâchent. Paradoxalement alors que cette foire est une réussite exceptionnelle de dynamisme et de rigueur il y règne une convivialité si agréable qu’il devient difficile d’évoquer les sujets de désaccord de peur de rompre l’ambiance et de susciter l’incompréhension.
La communauté de communes a également cette spécificité de ne pouvoir bien fonctionner qu’en obtenant en permanence le consensus le plus large. Il ne peut pas y avoir une majorité et une opposition. Les communes n’ont aucunement vocation en communauté à se répartir en deux camps qui s’opposent. C’est pourquoi il est si difficile d’aborder certains sujets sensibles comme l’hôpital dès lors que le président du conseil d’administration est le maire de Barbezieux et qu’il ne souhaite pas informer et associer les autres élus du territoire aux choix stratégiques à opérer. Et puis le conseil d’administration auquel participent d'autres élus du terrtoire, qui est au cœur de l’information concernant l’hôpital, approuve le travail du directeur et soutient les orientations et les choix qu’il propose.
Comment dans ce cadre tenter d’inverser le cours des choses ?
Parce que pour ce qui me concerne j’ai acquis la conviction que les hôpitaux du Sud Charente s'affaiblissent lentement mais surement et vont pénaliser durablement notre territoire. C’est aussi la conviction des personnes en charge de l’hôpital de Jonzac, et ils ne s’en réjouissent surtout pas. Je vais une nouvelle fois, dans un prochain article expliquer sur quoi je me fonde pour être aussi affirmatif sur la gravité de la situation et sur les responsabilités dans la dérive incontrôlée de cet établissement.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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