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L'avenir de l'intercommunalité vu depuis Rodez.

Les 10 et 11 juillet dernier se sont tenus à Rodez à l’initiative de l’Assemblée Des Communautés de France ce que le maire de la ville et président de l’association Marc Censi appelle déjà « les entretiens de l’intercommunalité ». Deux jours de débats et d’échanges entres présidents de communautés d’agglomérations ou de communes, assistés des juristes de l’ADCF, consacrés aux évolutions souhaitables pour l’intercommunalité en France. A l’heure de se séparer chacun des participants a tenu à se féliciter de la liberté des débats entre des participants pourtant d’horizons politiques très différents mais réunis pour réfléchir très concrètement sur une expérimentation permanente qui les passionne, la coopération intercommunale.

Premier thème abordé : l’achèvement de la carte intercommunale. A l’unanimité les présents se sont prononcés pour que les communes restées encore à ce jour hors de l’intercommunalité soient incitées à intégrer une communauté, y compris par la loi. Pour autant chacun s’est accordé à souhaiter que, dès lors que les communes concernées se trouvent à la périphérie de plusieurs communautés et à la condition de rester dans le périmètre du pays de la communauté revendiquée, la liberté de choix demeure pour ces communes ainsi que pour les communautés d’accueil. L’incitation de la part de l’Etat devra être très forte, voire contraignante, mais seulement après avoir usé de tous les ressorts de la négociation. La position au regard des fusions de communautés est plus nuancée puisqu’il est souhaité que le processus soit plus simple, les incitations positives bien réelles, mais en aucun cas il ne devrait être fait recours à la contrainte.

Bien que le sujet ne figure pas à l’ordre du jour, des échanges nourris ont eu lieu sur les pays. C’est à partir d’une information selon laquelle plus personne en haut lieu ne soutient plus l’entité pays que s’est enclenché le débat. L’un des acteurs du projet nous a rappelé l’origine de nos maux. La co-élaboration du projet par Dominique Voynet et Jean Pierre Chevènement et l’absence d’arbitrage par le premier ministre Lionel Jospin entre leurs deux visions ont conduit à donner corps à une ambiguïté dont il semble difficile de sortir aujourd’hui. Pour faire simple la logique du pays, strictement pensé pour être une coopération libre, associative, entre communautés autour de l’élaboration d’un projet co-piloté par les exécutifs des communautés de communes participantes a glissé vers l’adossement sur une structuration plus forte, en syndicat mixte principalement. Dès lors est apparu un nouveau territoire avec un président des vices présidents en recherche d’autonomie de projet par rapport à leur membres, c’est à dire les communautés. Et quand ça ne se passe pas bien, ce qui est souvent le cas, le pays au lieu d’améliorer les synergies entre les communautés membres devient un frein à la dynamique intercommunale, ainsi qu’une source d’incompréhension, de surcoûts et d’inefficacité collective. Pour autant Marc Censi a proposé que l’on « ne jette pas le bébé avec l’eau du bain » et que l’on affirme toujours un soutien à « l’interco de l’interco ». L’espace pays qui n’existe que pour la mise en œuvre d’un projet doit être géré collégialement par les présidents des communautés membres. Je milite pour cette évidence et ça fait du bien de se sentir en accord aussi bien avec le rapporteur de la loi de 1999 qu’avec les collègues présidents de communauté. En revanche il se dit aussi en haut lieu que la solution consisterait à fusionner les communautés à l’échelle des pays. Mais là encore la position des participants a été unanime pour souhaiter que les processus soient facilités et que des incitations existent mais que les fusions ne peuvent être réussies que si elles se fondent sur la liberté de choix des membres. L’orthodoxie de l’addition des compétences des candidats à la fusion est un frein immense aux regroupements et nécessite d’être réétudié pour plus de souplesse. En tous cas c’est ce qui a semblé nécessaire aux participants.

Fin de la première partie. 

 

 

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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D
Il manque à notre système politique une vraie mise en responsabilité de ceux qui nous gouvernent, qu'ils puisent leur "légitimité" du suffrage universel ou qu'ils aient été nommés-là par le service public.<br /> <br /> On le voit actuellement chez certains médecins en grève pour protester contre l'augmentation de leurs primes d'assurance, mais vous et moi le voyez aussi tous les jours chez vous, nous sommes sans cesse pressés au vu de notre responsabilité...personnelle ou professionnelle!<br /> <br /> Mais pourquoi pas eux?<br /> Pour un haut fonctionnaire, c'est son métier, non?<br /> Et pour un politique, c'est souvent pareil...
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D
Nouvelle ballade des Pendus<br /> <br /> « Priez Dieu qu’Il nous veuille absoudre…» suppliaient, par la voix de François Villon, les pendus du Roi Louis.<br /> <br /> Comment ne pas évoquer ces corps suppliciés, alignés par petits groupes, quand nous rencontrons, au long de nos routes, ces tragiques pantins noirs, figurant les morts d’accidents; sinistre façon de nous accueillir le long de ces routes destinées aux rencontres, à la vie, à la joie. Comment ne pas être scandalisé par des pouvoirs publics, qui, cyniquement, vous avertissent que, statistiquement, vous allez, certainement, compte tenu de l’état de la route, rejoindre les fantômes qui la bordent, alors qu’ ils sont les responsables de ces tronçons mortels.<br /> Depuis des années, les riverains de la R.C.E.A. demandent 2 fois 2 voies de Macon à Bellac; on progresse lentement, à la petite semaine et au petit budget, avec des panneaux « Attention cette route est utilisée simultanément par des vélos, des tracteurs et des camions » !!! et, durant ces années, combien sont morts entre Digoin et Dampierre, entre Montluçon et Bellac, faute d’aménagements adaptés aux besoins des trafics de notre époque? Mais à la vue de ces pantins noirs on comprend qu’ elles hurlent ces pauvres victimes, peut- être parfois de leur imprudence, mais surtout de l’incurie de l’Etat. Et ça continue quand on constate que l’Etat (Le ministre des transports) refuse d’examiner avec objectivité les solutions à apporter au passage dans des conditions de sécurité des trafics de Bellac à Bordeaux et de la côte atlantique au massif Central.<br /> Faute de mettre en place un système autoroutier ou à voie rapide, on va défigurer, surcharger nos routes qui perdront leur tranquillité et le long des quelles on alignera des malheureux pantins noirs: Les nouveaux pendus des jardins des princes qui nous gouvernent.<br /> J.Corderoy du Tiers<br /> <br /> ...Merci à l'auteur de m'avoir autorisé à publier son pamphlet...
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F
Aujourd'hui je n'ai pas pu aller à ma séance prénatale à chateau st bernard. J'ai eu peur...La N10 est dévolue au transport routier. Et nous pauvres automobilistes nous ne faisons pas le poids. Le diagnostique de M. Herbretau est connu, mais aucun écho dans la presse. Ni actions de nos élus. Peut-être maintenant, après ce drame. Combien de vies sont nécessaires pour que les choses bougent. Alors, une maternité qui a fermé, un hôpital de proximité qui va fermer, une nationale de plus en plus dangereuse...Malgré le soleil le moral n'est pas au beau fixe
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D
On attend tous un nouveau texte de toi qui pourrait s'intituler:<br /> "Combien de morts encore..."<br /> ou: "Du sang a coulé sur l'artère encombrée..."<br /> c'est des exemples...<br /> <br /> Putain de N10... Putains de camions...<br /> <br /> _________________________________________<br /> <br /> <br /> Dans SO d'aujourd'hui, après le "désastre" du festival musical devenu soudainement sans saveur, il semble que la mairie de Barbezieux veuille s'impliquer dans une quête de sou-sous qui manquent dans la caisse, en lançant des regards intéressés vers les 3B...<br /> <br /> Qu'en penses-tu?
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D
Je suis impatient d'évoquer une nouvelle fois ce sujet et d'autres qui ont fait l'actualité mais je suis à la bourre et je m'absente jusqu'à demain soir tard. Ce sera pour la fin de la semaine maintenant.
D
Pour tous ceux et celles qui désespèrent de lire mes interventions ici, beaucoup trop rares, je leur conseille de venir s'inscrire sur la newsletter du site "petitsfruits"...
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